01/01/2007

 

 

Colloque International

 

Droit, gouvernance et dŽveloppement durable

Les nouveaux chemins de la responsabilitŽ

 

FacultŽs universitaires Saint Louis, Bruxelles

25-27 octobre 2007

 

 

Le colloque Ç Droit, gouvernance et dŽveloppement durable. Les nouveaux chemins de la responsabilitŽ È, qui sĠinscrit dans les projets Ç Droit, gouvernance et dŽveloppement durable È financŽ par la Fondation Charles LŽopold Mayer pour le Progrs de lĠHomme (FPH) et Ç le Courage des alternatives È financŽ par la Fondation Bernheim et qui se tiendra aux FacultŽs universitaires Saint Louis ˆ Bruxelles du 25 au 27 octobre 2007, vise ˆ marquer une Žtape importante dans les rŽflexions contemporaines sur le Droit, la gouvernance et le dŽveloppement durable dans le contexte contemporain de globalisation.

 

LĠoriginalitŽ du colloque est double. Elle tient aux perspectives quĠil tente de privilŽgier et que nous dŽvelopperons ci-dessous et ˆ son inscription dans une dynamique de recherche plus vaste. En effet, ce colloque fera le point sur quatre ans de recherche collective dans le cadre du projet FPH sur Droit, gouvernance et dŽveloppement durable ŽvoquŽ ci-dessus tout en ouvrant une nouvelle phase de recherche en complŽmentaritŽ plus particulirement avec le projet Bernheim sur le courage des alternatives. Il sĠagit donc dĠun colloque qui sĠinscrit dans une dynamique de recherche ˆ long terme dont lĠun des enjeux est de contribuer ˆ lĠanimation dĠun rŽseau international de chercheurs[1].

 

On ne compte plus les ouvrages, colloques et sŽminaires sur les questions de la globalisation, la gouvernance et le dŽveloppement durable. Mais une question qui nĠest pas suffisamment explorŽe consiste ˆ comprendre la Ç transition paradigmatique È de notre vivre-ensemble quĠindiquent ces Ç nouveaux È concepts qui chamboulent les approches modernes en termes de Ç gouvernement È et de Ç dŽveloppement / croissance È.

 

SĠil faut rester critique face aux promesses que charrient ces notions, il nĠen demeure pas moins quĠelles ouvrent de nouveaux espaces du possible.

 

La Ç gouvernance È Žmancipe la mise en forme du vivre ensemble de la tutelle Žtatique et du paradigme juridique au sens strict. Par son accent portŽ sur la responsabilisation et la participation des acteurs dans lĠŽlaboration et la mise en Ïuvre de lĠaction collective, elle renoue avec une vision Žlargie du Droit, qui au sens anthropologique met des formes et met en forme la reproduction de lĠhumanitŽ et la rŽsolution des conflits dans nos sociŽtŽs. La notion nous oblige ˆ creuser les piges mais aussi les potentialitŽs des nouvelles formes Žmergentes du vivre-ensemble et du monde qui en Žmerge. Celle-ci semble ne plus simplement se construire sur lĠidŽe dĠune sociŽtŽ de droits, mais aussi de responsabilitŽs. Comment penser ce nouveau langage Ç responsable È de lĠarticulation du vivre-ensemble ? Comment y repenser nos droits et intŽgrer dans nos modles de rŽflexion des pans entiers de la juridicitŽ ignorŽs dans la pensŽe moderne (voir les phŽnomnes de corŽgulation, de Ç droits des pratiques È etc.) ?

 

Paralllement ˆ la gouvernance qui renvoie ˆ une vision plus holiste des mŽcanismes de mise en formes du social, le Ç dŽveloppement durable È, qui lui est souvent associŽ dans les discours, Žmancipe lui aussi le dŽveloppement de la sphre purement Žconomique et le lie intrinsquement ˆ des responsabilitŽs ˆ assumer dans les sphres sociale et environnementale. Ici encore nos divisions modernes sĠeffondrent et il faut apprendre ˆ penser la complexitŽ Žmergente dans le dialogue interdisciplinaire.

 

Il appara”t donc essentiel de sĠinterroger 1) sur les formes Žmergentes du Droit, 2) les manires de les aborder et de les comprendre intellectuellement, et enfin 3) les moyens de traduire ces nouvelles rŽalitŽs en rŽgulation ˆ la hauteur des dŽfis contemporains.

 

Un questionnement purement interne ˆ lĠoccident et partant des outils analytiques en place ne saurait suffire. Si la Ç gouvernance È et le Ç dŽveloppement durable È sont des rŽalitŽs qui semblent sĠtre Ç globalisŽes È et peuvent appara”tre comme de nouveaux universaux sĠinscrivant en continuitŽ avec ceux de Ç lĠƒtat de Droit È, la Ç dŽmocratie È, les Ç droits de lĠhomme È, le Ç dŽveloppement È, il faut tre conscients que les transferts institutionnels occidentaux vers ses anciennes colonies nĠont pas cessŽ de poser problme. Que signifient ces concepts dans des contextes culturels, Žconomiques, sociaux et politiques fort diffŽrents ? Au-delˆ de leur lŽgalitŽ, y sont-ils lŽgitimes et efficaces ? Quels sont les enjeux de leur traduction dans des langues et visions du monde qui pour certaines ne partagent pas la matrice culturelle occidentale ? Et au-delˆ quels sont les Žquivalents ˆ ces notions dans dĠautres aires culturelles ? Comment les questions y sont-elles abordŽes ? Ces autres questions ne pourraient-elles pas enrichir la manire occidentale de poser les questions et dĠapporter des rŽponses afin dĠentrer dans un vŽritable Ç dialogue global È sur les enjeux et les modalitŽs de notre vivre ensemble contemporain ? LĠexigence du dialogue interculturel est incontournable pour complŽter dĠune part lĠanalyse de la situation actuelle et pour nous permettre dĠautre part dĠouvrir de nouveaux horizons dĠaction.

 

Le colloque visera donc ˆ interroger 1) les formes Žmergentes du Droit dans un champ de plus en plus balisŽ par les notions de Ç globalisation È , de Ç gouvernance È et de Ç dŽveloppement durable È (par ex. phŽnomnes de corŽgulation, de droits Ç non-Žtatiques È) ; 2) les manires de les aborder et de les comprendre intellectuellement plus particulirement en relation avec les enjeux liŽs ˆ la redŽfinition du champ juridique dans la tensions droits / responsabilitŽs (par ex. question des enjeux / dŽfis de la Ç responsabilisation des acteurs qui semble souvent nĠtre pas autre chose quĠun transfert de responsabilitŽs dŽresponsabilisant les uns et responsabilisant dĠautres) ; et enfin 3) les moyens de traduire ces nouvelles rŽalitŽs en rŽgulation ˆ la hauteur des dŽfis contemporains (par ex. principe de prŽcaution, approches patrimoniales de lĠenvironnement).

 

Le colloque visera ˆ apporter des rŽponses ˆ ces questions ˆ travers cinq ateliers, qui correspondent ˆ des thŽmatiques dŽjˆ explorŽes au cours de la dynamique.

 

1)     Enjeux dĠune approche Ç alternative È du Droit : Ë travers quels approches et quels terrains comprendre le Droit contemporain entre globalisation, gouvernance et dŽveloppement durable ? Et en vue de quels projets de sociŽtŽ ?

2)     ƒclairages interculturels : Comment les questions du droit, de la gouvernance et du dŽveloppement durable se posent-elles ˆ partir de visions du monde et de contextes non-occidentaux, voire dans la problŽmatique de la gouvernance des peuples autochtones ? Que peut nous enseigner le dialogue interculturel non seulement pour trouver de nouvelles rŽponses ˆ nos questions contemporaines mais pour reposer nos questions mmes ?

3)     Les enjeux de lĠenvironnement et de la gestion des ressources naturelles : Comment repenser et remettre en forme nos rapports ˆ notre milieu en assumant notre responsabilitŽ de le prŽserver pour les gŽnŽrations futures ?

4)     Les enjeux dĠune gouvernance globale : Comment articuler gouvernance globale et rŽalitŽs locales ? Quid des problŽmatiques globales (par ex. lutte contre le SIDA). Les vrais enjeux de la gouvernance globale se jouent-ils lˆ o on le pense (rŽforme de lĠONU et des institutions internationales) ? Comment dŽplacer notre regard sur des phŽnomnes tels que les mouvements altermondialistes, de responsabilitŽ sociale des entreprises qui semblent reconstruire une nouvelle forme de gouvernance globale Ç par le bas È ?

5)     Horizons de recherche et dĠaction : Quelles sont les nouvelles voies ˆ explorer entre analyse critique des paradigmes existant et exploration des possibles qui Žmergent ? Que pourraient signifier des alternatives responsables au monde dans lequel nous vivons ?

 

Les problŽmatiques des ateliers ont ŽtŽ sciemment formulŽes de manire large. Les contributeurs intŽressŽs sont invitŽs ˆ prendre contact avec Christoph Eberhard (c.eberhard@free.fr) pour cristalliser leur proposition dĠintervention. Ils peuvent aussi pour bien saisir lĠesprit gŽnŽral de la dŽmarche se reporter aux livres indiquŽs plus haut, au site internet http://www.dhdi.org et au compte-rendu dĠactivitŽs de la dynamique Ç Droit, gouvernance et dŽveloppement durable È ci-joint.

 

Si vous tes intŽressŽs, veuillez rapidement en informer Christoph Eberhard. Un titre provisoire avec un petit rŽsumŽ de lĠintervention serait ˆ lui envoyer avant fin mars afin que le programme du colloque puisse tre finalisŽ et transmis ˆ tous les participants, ce qui facilitera le cadrage des diverses contributions. Un premier jet de la contribution devra lui tre communiquŽ pour au plus tard septembre afin que les contributions puissent tre transmises ˆ tous les participants avant le colloque pour permettre des Žchanges plus approfondis lors de notre rencontre fin octobre.



[1] De nombreuses rencontres ont dŽjˆ ŽtŽ organisŽes et continueront ˆ lĠtre. Concernant les publications issues de la dynamique on notera : DUMONT Hugues, OST Franois & van DROOGHENBROECK SŽbastien (Žds.), 2005, La responsabilitŽ face cachŽe des droits de l'homme, Bruxelles, Bruylant, 544 p ; EBERHARD Christoph (Žd.), 2005, Droit, gouvernance et dŽveloppement durable, numŽro spŽcial des Cahiers dĠAnthropologie du Droit, Paris, Karthala, 2005, 376 p ; EBERHARD Christoph, Le Droit au miroir des cultures. Pour une autre mondialisation, Paris, LGDJ, Col. Droit et SociŽtŽ, 2006, 199 p ; EBERHARD Christoph (Žd.), 2007, Enjeux fonciers et environnementaux. Dialogues afro-indiens, PondichŽry, IFP, 2007 (ˆ para”tre).