Cours « Droit, gouvernance et développement durable »,

organisé par les Facultés universitaires Saint-Louis (Bruxelles),

la Fondation Charles-Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme

et la Fondation pour les Générations futures

Temps, mobilité(s) et société :
Approche sociologique du développement durable 

(Cours du 3/11/2004)

Bertrand Montulet

Facultés Universitaires Saint-Louis, Bruxelles

montulet@fusl.ac.be

Plan de l’exposé

• 1. Introduction

• 2. Une grille d’analyse « spatio-temporelle »

• 3. Genèse d’une problématique

La question du développement durable à la lumière des transformations du temps.

• 4. Quelle Gouvernance ?

• 5. Retour à la mobilité

• 6. Conclusions

1. Introduction

Point de vue

• Rôle de la sociologie : complexification de la réalité afin de permettre les choix politiques au-delà des réponses idéologiques « évidentes ».

= Nourrir la démocratie.

=> Il ne s’agit pas d’apporter des réponses mais de poser des questions qui nécessiteront des choix.

Approche

• Un regard à la fois phénoménologique et constructiviste.

• Un modèle théorique (à fondement empirique) qui permet de poser différem-ment la question du développement durable.

• Parler de mobilité et de développement durable en distinguant mobilité et mode de transport

Éléments bibliographiques

• Montulet B., « Les enjeux spatio-temporels du social -Mobilités », L’Harmattan, Paris, 1998.

• Montulet B., Kaufmann V. (Dir.), « Mobilités, fluidités,…libertés ? », Publication des Facultés Saint-Louis, Bruxelles, 2004.

• Montulet B., « Le temps, libéral ou libéré ? Une introduction à l’analyse des temps sociaux » in M.O.C., « L’ère du temps », Couleurs livres, (à paraître) 2005.

Voir aussi : http://www.dhdi.free.fr/recherches/gouvernance/articles/montulettemps.htm

2. Une grille d’analyse
« spatio-temporelle »

Les formes sociales du Temps

• Le temps de la montre est perçu comme une évidence

• Le temps est une construction sociale

(exemples : le temps du Moyen-âge, les jeux olympiques, la nanoseconde)

Appréhender le temps

• Le temps comme durée

• Le temps comme flux

• Les métriques temporelles

3 types de vécus du temps

• Le temps vécu comme régularités

• Le temps vécu comme opportunités

- « gagner du temps »

- « prendre le temps »

Quel rapport entre le temps
et l’espace ?

• L ’espace comme construction sociale

• L ’espace délimité face à l’étendue

Des formes de mobilité et de sociabilité

3. Genèse d’une problématique

La question du développement durable à la lumière des transformations du temps.

Un exemple quantitatif

Transformation de la valorisation sociale du temps

Transformation de la valorisation du temps et risque politique

Quid de la « durabilité »?

• La « prétention » du point de vue Brundtland.

• Durabilité et éphémérité.

• Les métriques de la durabilité ou la définition des métriques du changement.

Deux lectures du changement

• Logique assurantielle

• Logique spéculative

Sources normatives

• Modèle symbolique « traditionnel ascétique »

‘intangible de référence’ : méta-social

• Modèle symbolique « promotionnel »

‘intangible de référence’ : le soi-corps

• Modèle symbolique « éthico-naturel »

‘i.r.’: la nature comme support infra-social

Tiens donc...l’environnement ?!

4. Quelle Gouvernance ?

Une observation importante

• « Toute société doit organiser la co-présence spatiale et temporelle de ses membres pour se penser en tant que société » A. Giddens

Les transformations de la gouvernance

• De la hiérarchie « spatiale » à l’équité « temporelle »

• Mondialisation et Globalisation

Alter Mondialisme et Libéralisme économique

• L’État démocratique - ou la « couverture de l ’espace » - confronté à la fluidité.

Transformations du droit

• Endogénéité et exogénéité des normes.

• Normativité hiérarchique et situationnelle.

• Délimiter « l’admis » et le « non-admis » ou assurer les procédures de la gouvernance ?

• Vers des formes de déterritorialisation du Droit ?

5. Retour aux questions de mobilité

• La mobilité comme valeur

Un fondement de la société industrielle

• Mobilité sociale et mobilité « physique ».

• La « motilité » (V. Kaufmann)

Mobilité quotidienne et Gouvernance

• Mobilités et financement de l’action publique locale. (A. Sterck)

• La mobilité devient un champ « participatif ».

• Les PDU et les transformations de la légitimité des choix d’aménagements. (N.Louvet)

• Les effets induits de la gouvernance sur les choix d ’aménagement. (F.Varone et S. Terribilini)

La mobilité vs la durabilité ?

• Quelle mobilité ? Quels développements techniques ? Quelle valorisation sociale ?

• Vitesse et durabilité ?

(le ralentissement et la renaissance de l’espace)

Enjeux sociaux durables (?) des questions de mobilité

• Les transformations de « l’être ensemble » (exemple : la famille)

• La question identitaire

• Les nouvelles insécurités

• La technologie des déplacements

• Le « droit » à la mobilité

• La question de la culture et des frontières

En travaillant les questions temporelles, on transforme
le rapport à l’espace et à la mobilité.

Difficultés et outils de  l’action sur le temps (I)

• La confrontation aux rythmes différents des activités.

• Les « rôles féminins » et l’organisation quotidienne

• Les lois sur le temps et les ateliers du temps

• Les technologies personnelles : outils de re-synchronisation ou d’aliénation ?

Difficultés et outils de  l’action sur le temps (II)

• Les services flexibles : outils de libération du temps ou d’accélération de la pression temporelle ?

• L’absence (actuelle ?) de sensibilité au enjeux temporels dans le monde politique belge... ou la focalisation exclusive sur l’aménagement du temps de travail et ses dérives sociales.

• Un champ nécessairement participatif (qui le structure ?)

6. Conclusions

En conclusion… (I)

• La problématique du développement durable semble issue de la recomposition de la perception du temps.

• Le développement des mobilités participe à (et favorise) la même dynamique que les transformations temporelles et spatiales

• En travaillant les questions temporelles on transforme le rapport à l’espace et à la mobilité.

En conclusion… (II)

• Penser mobilitéS

• Penser spatio-temporel

• Penser la problématique de la mobilité c’est penser « l’être ensemble » et pas uniquement une question technique.

• Nécessité d’élargir la question face au problème social de la congestion.

En conclusion… (III)

• Dans une société qui valorise l’éphémérité, les personnes les plus fragiles sont celles qui n’ont pas les moyens (financiers, culturels,…) ou la possibilité (due à la responsabilité de la gestion d’activités supposant des rythmes lents) d’adopter des comportements kinétiques.

• Dans une société qui valorise le flux, défendre l’égalité suppose la volonté de défendre un droit à la gestion de son temps, mais également et surtout la reconnaissance, la légitimité et la défense des temps lents…ce qui conduit à réduire les mobilités

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