LA LETTRE LECTRONIQUE DE
LÕASSOCIATION FRANCOPHONE DÕANTHROPOLOGIE DU DROIT
n” 10 - le 17 octobre 2004
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S O M M A I R E
Compte rendu : 40e anniversaire du LAJP
Vient de paratre : Anthropologie et DroitÉ / The
Myth Of NationsÉ / PrisonsÉ / La sant en prison /
Appel contributions : La rupture du lien
conjugalÉ
Formation : Le procs : enjeu de droit,
enjeu de vrit / Droit et libralisme / F. Le PlayÉ /
Information : Prix de thse du Snat
Liens utiles
Compte rendu
Le
LAJP a 40 annes dÕexistence
La commmoration du 40e anniversaire du
laboratoire dÕanthropologie juridique de Paris (LAJP) fond par Michel Alliot a
eu lieu samedi 16 octobre 2004.
La vingtaine dÕintervenants et les
dizaines de participants qui se sont runis tout au long de la journe autour
de Michel Alliot et dÕtienne le Roy, qui lui a succd la direction du LAJP
en 1988, ont montr dcidment que lÕon peut regarder le Droit dÕune manire
originale.
Les intervenants des quatre ateliers
programms ont tmoign que, fonde sur la pratique et lÕexpertise,
lÕanthropologie juridique nÕest pas cantonne la recherche pour la recherche,
mais dpasse les cadres troits de la discipline universitaire.
Ces ateliers taient consacrs lÕexprience
dÕintermdiation culturelle, spcialement dans le cadre de la justice des mineurs, au
renouvellement de lÕapproche conjointe de la gouvernance, des droits de
lÕhomme et de l'tat de droit, lÕengagement des anthropologues du Droit vis--vis
des politiques foncires et de
dcentralisation
et, enfin, une rflexion sur le droit des affaires en Afrique travers le trait de
lÕOHADA,
lÕOrganisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires.
En fin de journe, tienne Le Roy en a
tir les conclusions.
Soulignant que chaque atelier tait
lÕillustration du dfi quÕont relev les anthropologues du Droit en sÕengageant
sur les grandes questions qui se posent dans nos socits, il a enjoint chacun
dÕentre nous ne pas renoncer cette dmarche.
Il a rappel que si le mcanisme
dÕinvention avait supplant au LAJP celui dÕemprunt et de circulation des
solutions juridiques, cÕest parce quÕau c¦ur de toute dmarche, au
c¦ur de toute dcision, il y a la responsabilit de chacun.
Comparant le laboratoire une auberge
espagnole, o chacun amne de quoi manger et o lÕon sÕefforce de bien vous
accueillir, il a qualifi le LAJP de lieu o lÕon recherche la complmentarit
car on y reconnat lÕimportance de la diversit comme source de la
complmentarit et comme passage oblig vers le dialogue.
Son ultime conclusion pointait les
exigences dÕaccueillir lÕaltrit, commencer en soi, de pntrer la
complexit de la pluralit des mondes et de rflchir lÕanthropologie du
Droit en termes de dynamique.
LAJP
- Universit de Paris 1, Centre Malher, 9, rue Malher, 75181 Paris cedex 04
tl./fax
: 01 44 78 33 80 ; courriel : lajp@univ-paris1.fr http://www.dhdi.org
Vient de paratre
Anthropologie et droit Ń Intersections et confrontations
Cahiers d'Anthropologie du droit & Droit et Cultures
Numro
spcial et commun sous la direction dÕEtienne Le Roy & Charles de Lespinay
co-dition
Karthala-LÕHarmattan, ISBN 2-84586-570-8 28 Ū, 392 pages
Dans le cadre de la mise en commun de
leurs expriences respectives, les deux revues ont propos une enqute
conjointe sur le thme : Ē
Regards contemporains sur lÕanthropologie du Droit Č. LÕenqute portait sur lÕapproche
thorique et pratique de lÕanthropologie du droit (ou lÕapproche
anthropologique sur le droit) des divers contributeurs.
Ce travail a runi les comptences de
plusieurs quipes, en particulier le Centre Droit et Cultures (Paris X),
le Laboratoire dÕanthropologie juridique de Paris (et UMR Ē MALD Č CNRS-Paris
I) et lÕAssociation francophone dÕanthropologie du droit (AFAD).
Les 49 textes que l'on dcouvre ici
illustrent une image de la recherche francophone qui allie pratique du terrain
et analyses thoriques, et qui est avide d'informations et de problmatiques
venant de tous les horizons culturels, non exclusivement francophones. C'est
une grande ouverture sur le monde et sur les autres que le lecteur est convi.
Quand les nations refont lÕhistoire. LÕinvention des
origines mdivales de l'Europe (The Myth of Nations)
Patrick Geary, traduit de l'anglais par Jean-Pierre Ricard.
Paris, Aubier, 2004, 342 p., 23 euro.
Origines d'une mystification.
Patrick J. Geary analyse les mythes fondateurs des idologies nationalistes,
sources de terribles manipulations.
par Philippe-Jean CATINCHI, Le Monde des Livres,
17 septembre 2004
La langue pige-t-elle le chercheur ? Evoquant
incidemment dans son nouvel essai la traduction franaise de son livre Before France and Germany : the
Creation and Transformation of the Merovingian World, dont le sous-titre devint alors le premptoire
"Naissance de la France", Patrick Geary pourrait bon droit y voir
l'indice de la rsistance de l'idologie nationaliste dans la langue
officielle, au pril de l'exactitude espre.
Ce fin connaisseur du haut Moyen Age s'attache
ici comprendre comment se jourent les identits respectives des Barbares et
des Romains sur prs de mille ans, de la confrontation directe des dbuts de
l're chrtienne la fin du premier millnaire, lorsque les strotypes,
projets sur l'Autre, finirent par tre perus comme autant de dsignations
ethniques, paralllement la territorialisation de ceux qui sont de fait les
hritiers de Rome.
Partags entre l'affirmation d'une
universalit, voire d'une mission divine qui dpasse le modle antique, et la
gnalogie qu'avait imagine pour eux leur adversaire, ce populus romanus qui se rservait seul le droit d'avoir une
histoire, Francs et autres Lombards projettent alors dans un pass confus une
origine qui ne supporte pas la concurrence. Oprant une mystification dont la
reprise au dbut du XIXe sicle permit ces terribles manipulations de
l'histoire dont Geary entend dvoiler la nature relle.
C'est donc moins les quatre chapitres centraux
que le premier ("Diffrence ethnique et nationalisme au XIXe sicle : un
paysage empoisonn") et le dernier ("Vers de nouveaux peuples
europens") qui livrent le sens de ce grand livre engag dont le lecteur
sort secou mais aiguis aussi d'une vigilance neuve.
A l'origine, un constat. Celui d'une erreur
d'valuation, l'affirmation de nouvelles minorits ethniques semblant Geary
autrement plus inquitante pour la stabilit de l'Europe que le rveil
potentiel des sparatismes traditionnels. Le mdiviste rappelle comment, au
XIXe sicle, la lecture
de l'effondrement de l'Empire romain et du dferlement de peuples
barbares devint "le soubassement du discours politique".
Ds lors, l'ore du XXIe sicle, la
rsurgence de revendications ethniques pose le problme du sort faire aux
minorits intgres des
Etats-nations plus anciens : quid du droit des Corses, des Basques ou
des Irlandais, quand on s'accorde reconnatre ceux des Lituaniens ou des
Bosniaques ? Comment comprendre les Kurdes et ne pas le faire des Tchtchnes ?
Il est clair, pour Geary, que l'histoire est encore un instrument idologique,
destin fonder des revendications concernant l'avenir sur la description
d'une ralit mdivale.
Le processus d'veil national et de
sensibilisation politique est simple : les rudits tudient la langue, la
culture et l'histoire d'un peuple
soumis, puis des "patriotes" relaient et diffusent ces
acquis, qu'une audience de masse permet d'affirmer en mouvement national. Ou
comment l'idologie nationaliste engendre les mouvements indpendantistes.
A l'origine, une fascination des intellectuels
du XVIIIe pour la rfrence antique. Ainsi, Fichte fait de ses compatriotes
allemands les successeurs des soldats d'Arminius (Hermann), vainqueurs des
lgions romaines, augurant la dfaite des armes de Napolon.
De ce contexte singulier et des "textes
de survie" qu'il suscite, s'tablissent de nouvelles relations entre les
hommes de pense et le
monde de l'action publique.
Soutiens financiers, protections, le savant
est embrigad dans une clbration du national qui va de l'dition des Monumenta Historica du lieu ( l'imitation du corpus grec et
latin) l'tude de la langue, indice d'une filiation spcifique. Outil
privilgi de cette idologie patriotique, la philologie est ds lors au
c¦ur de l'ambition mthodologique. A la linguistique germanique mystique
de Herder, rpond bientt le courant panslaviste, qui se dote de ses propres
instruments d'autocration nationale. Et la recherche historique peu ou prou
finit par se confondre avec le nationalisme.
On a beau rpter la pure et simple invention
de bien des langues (du bulgare au croate, de l'irlandais au roumain, voire
l'allemand comme l'italien) l'heure des urgences nationalistes, l'historien
reste captif d'un prisme gographique. Dans le mme temps, la langue officielle
- propage par l'Ecole o se forge l'Etat-nation -, l'ethnoarchologie, charge
d'apporter les indices matriels d'une spcificit ethnique, et les fables
hroques de ces rois guerriers, d'Alaric Clovis, qui inaugurent un temps
nouveau, inventent une histoire des nations europennes qui ne tient que de la
construction mentale.
Il est pourtant clair que "la
correspondance entre les peuples du Moyen
Age et les peuples contemporains est un mythe". Au terme de deux
sicles de dvoiement d'une rudition qui participa l'tablissement d'une
partition ethnique fonde sur la linguistique, l'archologie et l'histoire,
force est de reconnatre que le projet a chou. Non sans avoir provoqu
d'effroyables dgts.
La rfutation est implacable, mme si elle
n'ouvre pas sur un catchisme de substitution. Mais cet espoir naf ne
porte-t-il pas en soi le germe d'autres errements ? C'est cette sagesse alarme
qui fait le prix de ce livre d'histoire singulier, leon d'rudition militante
dont on espre qu'elle sera reue.
Patrick J. Geary :
Spcialiste amricain du Moyen Age franais, Patrick J. Geary, homme de
Louisiane, compte parmi ses anctres des Irlandais comme des Franais... Elve
de l'Universit catholique de Louvain et de l'universit Yale, il est diplm
des universits de Princeton, de Floride, de Notre-Dame et de Californie
(UCLA), o il enseigne l'histoire mdivale. Visiting professor en Autriche et
en Hongrie, il a t directeur d'tudes associ l'Ecole des hautes tudes en
sciences sociales (EHESS). Ses recherches portent sur la formation de la
socit europenne et la culture de l'Antiquit tardive et du haut Moyen Age.
Ont dj t traduits en franais trois de ses ouvrages, tous chez Aubier : Le
Monde mrovingien. Naissance de la France (1989, repris en "Champs",
Flammarion en 1993), Le Vol des reliques au Moyen Age. Furta Sacra (1993), La
Mmoire et l'oubli la fin du premier millnaire (1996).
La place de la nation. La
puret nationale est un mythe, tous les peuples sont issus d'un mlange. Et
cela continue, selon l'Amricain Patrick Geary.
par
Jean-Baptiste MARONGIU, Libration, jeudi 30 septembre 2004
L'histoire moderne, on le sait, est ne au XIXe
sicle, en rcrivant l'histoire ancienne, notamment celle des peuples qui,
aprs avoir faonn l'Europe, allaient s'affronter au cours des deux guerres
mondiales du sicle suivant. Pour avoir introduit des mthodes scientifiques
nouvelles (la philologie, l'archologie ou la palographie...), cette histoire
n'tait pas moins domine par une idologie indite Ń le nationalisme justement
Ń, d'autant plus dangereuse que les prtentions l'objectivit la rendaient
comme inattaquable. De ce tte--queue tragique entre les peuples et leurs historiens,
le mdiviste amricain Patrick Geary (1) fait une brillante reconstitution
dans Quand les nations refont l'histoire. C'est en quelque sorte le pch
premier de sa discipline qu'il dvoile, ou encore les travers dans lesquels
peuvent tomber ses collgues si, pour justifier les diffrents nationalismes
europens, ils en venaient de nouveau projeter dans le pass les attentes et
les prjugs de leur poque, pour les alimenter.
Sans dnier l'importance des peuples, Patrick
Geary dconstruit le mythe qui les fait surgir de nulle part et une fois pour
toutes comme une ralit sociale autonome et homogne, dote d'une puret
originelle un moment prcis de l'histoire europenne, par exemple au Ier
sicle aprs J.-C., avec les Germains ou au Ve, avec les Francs. Ces peuples-l
n'ont pas exist ainsi, selon lui, de mme qu'ils ont trs peu voir avec les
Allemands ou Franais actuels. En effet, ils n'ont jamais t des populations
ethniquement pures, comme on dirait aujourd'hui, mais des confdrations
mouvantes et stratifies, aux coutumes et aux parlers disparates qu'unifiait
finalement le rapport de collaboration ou d'agression avec l'Empire romain.
Leur identit, comme celles des Romains,
n'tait d'ailleurs pas ethnique mais constitutionnelle et, pour tout dire,
politique. D'une certaine manire, c'est l'Empire romain lui-mme qui, par ses
relations militaires et surtout commerciales avec le monde barbare, a t le
facteur principal de sa dstabilisation. C'est ainsi que des coalitions htroclites
issues des incessantes migrations qui s'enroulaient autour des confins de
l'Empire et y pntraient parfois ont connu un premier processus
d'homognisation en devenant, justement, des Etats-tampons face d'autres
confdrations barbares tout aussi composites et restes plus ou moins nomades
et migrantes.
Qu'il s'agisse de Goths, Wisigoths, Vandales,
Lombards, Burgondes, Francs, Saxons... le scnario est toujours le mme : des
lites guerrires barbares fdrent d'autres populations barbares, souvent les
restes d'autres confdrations dissoutes ou mises en pices, pour s'tablir de
manire plus ou moins durable l'intrieur des confins de l'Empire qu'elles
avaient autrefois dfendu. La permanence de ces Etats territoriaux dpendra
moins de leur homognit ethnique ou culturelle que de la capacit des uns et
des autres s'intgrer aux populations locales romanises et majoritaires.
Minoritaires, les Goths ou les Lombards, par exemple, tentent de mettre en
place des institutions spares censes en prserver l'hgmonie et qui vont au
contraire en acclrer la dissolution. D'autres, comme les Francs, jouent
fond la carte de la synthse et parviennent, en quelques gnrations seulement,
rendre uniformment franque la population vivant au nord de la Loire,
partir du double hritage des traditions romaines et barbares.
Au dbut du VIIIe sicle, les populations de
l'ancien Empire romain se caractrisaient donc par des identits plus
politiques qu'ethniques. Les peuples taient redevenus, crit Patrick Geary, ce
qu'ils avaient t pour Pline : des units territoriales d'organisation
gographique et politique, non des groupes sociaux ou culturels. Contrairement
la vulgate dominante au XIXe sicle, Ēl'histoire des peuples europens dans l'Antiquit
tardive et le Haut Moyen Age n'est pas celle d'un moment initial mais celle
d'un processus ininterrompu. C'est l'histoire de l'appropriation et de la
manipulation de dnominations hrites et de reprsentations du pass destines
crer un prsent et un avenir. C'est l'histoire d'un changement continuel, de
discontinuits radicales et de virages politiques et culturels, dissimuls par
la rappropriation constante de vieux mots pour dfinir des ralits
nouvellesČ.
Les historiens mritent les reproches d'avoir
fabriqu des mythes dangereux concernant les peuples, crit Patrick Geary, pas
trop optimiste sur leur capacit, aujourd'hui, inflchir les nationalismes
qu'ils ont dans le pass contribu structurer sinon susciter. Malheureusement,
cette histoire fait partie d'une mmoire collective d'autant plus puissante
qu'elle est fondamentalement mythique. N'empche, la vrit est toujours bonne
dire, quel que soit son impact sur le prsent : ĒLes peuples de l'Europe sont
une ralit en train de se former, un projet un cours, il faut qu'ils gardent
ternellement ce statut.Č
(1) Professeur d'histoire l'universit de
Californie, il a publi ĒNaissance de la France. Le monde mrovingienČ,
Champs/Flammarion, 1993 ; Ēle Vol de reliques au Moyen AgeČ, Aubier, 1993 ; Ēla
Mmoire et l'oubli la fin du premier millnaireČ, Aubier, 1996.
Prisons. Permanence
dÕun dbat
Xavier Lameyre et Denis Salas
Problmes politiques et
sociaux n” 902, 120 pages, 9 euros
Pour dpasser le stade de la simple indignation face aux conditions de
dtention et nourrir le dbat sur l'univers carcral.
Un dossier ralis par deux magistrats partir de sources trs
diverses, tay de nombreuses donnes et rfrences.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303332109029/index.shtml
La sant en prison
Dossier coordonn par Genevive Gurin
Revue ADSP
(Actualit et Dossier en Sant publique) n”46, 72 pages, 12,80 euros
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303335300447
Appel contributions
Rpudiation. Divorce, sparation :
la rupture du lien conjugal du vivant des poux dans lÕOccident mdival
Rponse souhaite pour le 20 octobre 2004 Colloque prvu Valenciennes les 17-18 novembre 2005
Malgr le rle des mariages dans la cration
et le renouvellement des alliances entre les groupes familiaux, le divorce est
partout attest dans l'Occident du haut Moyen åge. Au cours des VIe-VIIIe
sicles, la polygamie est par ailleurs pratique, du moins par les lites, dont
certaines unions semblent plus facilement dissoutes. Ė partir du VIIIe sicle,
l'glise s'attache cependant imposer un modle matrimonial, progressivement
labor au cours des premiers sicles du christianisme, la fois lgitime,
monogame et indissoluble. Au cours des sicles suivants, elle prcise sa
thorie l'gard du divorce et affirme sa comptence exclusive dans les
affaires qui y sont relatives. L'intrusion de l'Eglise dans les affaires matrimoniales
et sa position hostile au divorce n'empche pas la rupture de certaines unions
ou des tentatives pour y parvenir. L'histoire du Moyen åge est ainsi parseme
d'affaires de divorce qui ont parfois secou leur temps, compte tenu de leurs
implications politiques : que l'on pense, entre autres, celui de Lothaire II,
au IXe sicle, de Louis VII, puis Philippe Auguste au XIIe, ou encore de Louis
XII l'extrme fin du XVe sicle, pour ne prendre que l'chelon royal. Si le
divorce est objet d'tudes pour les chercheurs des autres poques historiques,
il n'est abord, pour l'poque mdivale, que de manire ponctuelle et souvent
sous l'angle de l'indissolubilit. Le colloque a pour objectif de commencer
combler cette lacune en cherchant mieux cerner la thorie et son volution
sur la longue dure (Ve-XVe sicle), mais aussi (et surtout) la pratique (voire
les diffrences de pratique), ainsi que les consquences du divorce dans
l'Occident mdival. Il prvoit d'envisager les aspects suivants :
1) approches sociologiques, ethnologiques, anthropologiques
2) legs : a.
lgislation et pratique romaine b. les
Pres de l'Eglise
3) thorie des lgislateurs et moralistes : a. lgislation civile : lois Ē germaniques
Č, capitulaires carolingiens, coutumes b. lgislation canonique
c. moralistes et thologiens
4) les causes, manifestations et consquences de la rupture
Analyse partir de cas concrets de la rupture du lien matrimonial, en
considrant les diffrents espaces rgionaux, poques, voire chelons de la
socit, en s'interrogeant notamment sur : a. la frquence
b. la terminologie c. les
causes d. les intervenants dans la dcision
(consentement mutuel, dcision unilatrale, rle des parents)
e. les rites
f. les consquences pour le devenir
des conjoints, celui des enfants, en terme de patrimoine, pour les relations
entre les parents g. la mmoire de l'union dissoute
5) les reprsentations iconographiques
Organisation : Emmanuelle Santinelli, MCF en histoire mdivale Valenciennes
224 rue J.B. Fievet 59870 Rieulay 03 27 86 27 70 esantinelli@wanadoo.fr
Formation
Le procs : enjeu de droit,
enjeu de vrit
Amiens,
les 25 et 26 novembre 2004, colloque international soutenu par lÕAssociation
francophone dÕanthropologie du droit (AFAD)
1re journe :
Le procs : Mises en jeu du droit
au nom de la vrit
Le procs comme enjeu
politique
2me journe :
Le procs comme enjeu social,
enjeu culturel
LÕaveu et le repentir
LÕexpertise
Le programme complet se trouve en document attach format PDF.
Contact : Edwige Rude-Antoine rude-antoine@club-internet.fr
Droit et libralisme :
lÕusage des concepts juridiques dans lÕhistoire de la pense librale et sa
critique.
I. l'tat et la souverainet
Journe dÕtude le samedi 23
octobre 2004 organise par le Centre de philosophie juridique et politique
(E.A. 2530)
Salle des confrences de lÕUniversit de
Cergy-Pontoise
Site des Chnes, 33, bd. du Port, 95011
Cergy-Pontoise
Accs depuis Paris :
- RER A,
direction Cergy-le-Haut, station Cergy-Prfecture (l'universit est quelques
minutes pied ; prendre sur la gauche du kiosque journaux en sortant de la
station)
- Trains SNCF au
dpart de la gare Saint-Lazare, station Cergy-Prfecture
- Autoroutes A
86 et A 15, sortie 9
I Š LÕtat et la souverainet
9h30.
Ouverture des travaux.
10h00.
ric Marquer (lyce Maine-de-Biran, Bergerac) : Les fondements juridiques de lÕtat et la
critique du modle conomique dans la pense politique de Thomas Hobbes.
11h00.
Franck Lessay (universit Paris III) : Absolutisme et civisme sont-ils
compatibles ? LÕexemple de Thomas Hobbes.
12h00.
Michal Biziou (universit de Rennes I) : Au croisement du libralisme politique et
du libralisme conomique : le jugement individuel face lÕtat chez John
Locke et Adam Smith.
13h00.
Buffet.
14h00.
Claude Gautier (universit dÕAmiens) : Limite, constitution et rsistance chez
David Hume.
15h00.
Frdric Brahami (universit de Besanon) : Pouvoir et tradition chez Edmund Burke,
Louis de Bonald et Joseph de Maistre.
16h00.
Vincent Valentin (universit Paris I) : Libralisme, anarchie, dmocratie :
perspectives contemporaines.
Deux autres journes dÕtude sur le thme Ē droit et
libralisme Č sont prvues :
II Š La personne et ses proprits (oct. 2005)
III Š Droit international et cosmopolitisme (oct. 2006)
Contact : Blaise Bachofen (bbachofen@free.fr)
Recherches sur Frdric Le
Play et ses continuateurs : chantiers en cours et perspectives
Confrences complmentaires EHESS, 2004-2005
1er et 3me vendredi du mois partir du 5 novembre 2004, 10h-12h
; salle , 105, bd Raspail,
75005 Paris
On peut dater des annes 1980 lÕapparition des
tudes socio-historiques consacres Le Play et ses continuateurs. Relayant
des travaux prcurseurs, des ouvrages gnraux ou des tudes particulires,
surtout centrs sur Le Play, sont alors publis tant en France (voir
notamment Savoye, 1981; Assier-Andrieu, 1984; Arnauld, 1985 et 1993; Kalaora et
Savoye, 1985 et 1989) quÕ lÕtranger (Bodard-Silver, 1982; Gantzer, 1986;
Ronfani, 1986). Ces publications sÕinscrivent, pour la France, dans le Ē
dcollage Č de lÕhistoire des sciences sociales et plus prcisment de
lÕhistoire de la sociologie initie par la Socit franaise pour lÕhistoire
des sciences de lÕHomme (1976). Simultanment, plusieurs spcialits des
sciences sociales (gographie humaine, histoire de la famille, anthropologie
historique ou sociale, dmographie historique) r-installent Le Play dans leur
champ de connaissances (voir notamment Berdoulay, 1981; Fauve-Chamoux, 1984;
Burguire, 1986; Zimmermann, 1993).
A la suite de ces travaux pionniers, les Ē
tudes leplaysiennes Č se sont multiplies et diversifies la faveur de
recherches centres sur des aires nationales o Le Play et son Ecole ont
eu un impact (France, Canada, Italie, Belgique, Espagne) ou bien sur des
aspects spcifiques du paradigme de la science sociale leplaysienne (enqute
par monographies de familles ou de pays, applications pratiques). Ces tudes
ont t aussi plus collectives et concertes. En particulier, pour ce qui
concerne les enqutes monographiques impulses par le mouvement leplaysien qui
font lÕobjet dÕune r-valuation critique internationale laquelle participent
des chercheurs de diffrents pays europens et de diffrentes disciplines (Les Etudes sociales, 2000). Mais aussi pour ce qui est de la
part prise par les leplaysiens la dfinition du rformisme social (Topalov,
1999). Cette volution est atteste par plusieurs numros de la revue Les Etudes Sociales portant sur diffrentes facettes de la
science sociale leplaysienne (voir rfrences bibliographiques).
De la vingtaine dÕannes de recherches voque
ci-dessus, il rsulte un corpus de travaux consquent la mesure de lÕobjet
dÕtude. En effet, ce nÕest pas seulement un auteur qui est en cause, Frdric
Le Play (1806-1882), mais plusieurs gnrations de chercheurs qui ont
¦uvr durant un sicle (1856-1956) selon les principes et les cadres
fixs par lÕauteur des Ouvriers
europens, tout en les
renouvelant et les actualisant.
Au sein du corpus des Ē tudes leplaysiennes Č, on peut distinguer
sommairement trois catgories de recherches :
- premirement, des travaux relevant de
lÕhistoire des ides, de la biographie intellectuelle ou de la prosopographie
portant sur Le Play et ses principaux continuateurs ;
- deuximement, des contributions
centres sur lÕEcole de Le Play, en tant que courant de pense organis (ses
institutions, ses productions thoriques et doctrinales, leurs applications et
leurs rceptions par la socit de leur temps) ;
- troisimement, des recherches
consacres aux monographies de familles et la mthode dÕobservation dans une
perspective dÕhistoire sociale ou de mthodologie sociologique.
LÕobjectif des confrences proposes est de
faire le point sur les Ē tudes leplaysiennes Č telles quÕelles se sont
dveloppes jusquÕ aujourdÕhui, travers des exemples significatifs de
travaux choisis parmi les plus rcents et correspondant aux trois volets
suggrs ci-dessus. Mais aussi, en largissant le champ dÕtude, de confronter
le paradigme leplaysien aux problmatiques des sciences sociales
contemporaines.
En fonction de ces objectifs, le programme des confrences (au nombre
de douze) est organis selon le plan et calendrier suivants :
1) Etat des lieux des tudes leplaysiennes
Le cycle dbutera par un panorama des Ē tudes leplaysiennes
Č dans le champ des sciences sociales contemporaines (sociologie, histoire
sociale, gographie, anthropologie, sciences de lÕducationÉ) en France et
lÕtranger.
5 novembre 2004 Confrence n”1 :
Ē Vue cavalire des Ōtudes leplaysiennesÕ 1970-2003 Č
2) Acteurs et dispositif institutionnel
Le Ē monde des leplaysiens Č se prsente comme un
univers social la fois cohrent et htrogne, lÕentrecroisement de
gnrations et de milieux divers, structur par des institutions spcifiques.
Aprs une prsentation dÕensemble comportant
un retour sur la biographie encore lacunaire de Le Play et des aperus sur
lÕorganisation de son Ecole, on exemplifiera le propos partir du cas des
juristes leplaysiens. Ces sances seront lÕoccasion de faire le point sur les
sources et ressources, notamment archivistiques, des tudes leplaysiennes en
histoire institutionnelle et prosopographique.
19 novembre 2004 Confrence n”2 :
Ē Le temps des fondateurs (1856-1882) Č Le Play, la Socit dÕconomie
sociale et les Unions de la paix sociale. Etude organisationnelle et
esquisse prosopographique
3 dcembre 2004 Confrence n”3 : Avec la
participation de Frdric AUDREN (Universit de Bourgogne)
Ē Les continuateurs de Le Play entre science sociale et rforme
sociale (1883-1934) Č Les groupements leplaysiens et leurs dirigeants; le
cas des juristes membres de lÕEcole de Le Play . Etude organisationnelle et
esquisse prosopographique (suite).
3) La science sociale leplaysienne entre
vise cognitive et projet normatif
La science sociale leplaysienne associent, dÕune
part, lÕtude positive des faits sociaux par un recours systmatique et parfois
combin la mthode dÕobservation et lÕhistoire, dÕautre part, des actions
raisonnes de transformation des relations sociales sur la base des rsultats
de cette tude.
Quatre confrences traiteront de ces deux volets de la
science sociale leplaysienne, de leurs modalits respectives comme de
leur articulation.
17 dcembre 2004 Confrence n”4 : Avec la
participation de Stphane BACIOCCHI (EHESS)
Ē Revisiter les monographies de familles ouvrires Č Histoire
dÕune entreprise dÕenqute collective : les monographies des Ouvriers europens et des Ouvriers des deux mondes (1855-1930). La Ē revisite Č et ses
objets.
7 janvier 2005 Confrence n”5 : Avec la
participation de Marie-Vic OZOUF-MARIGNIER (EHESS)
Ē Des monographies de familles aux monographies de pays ou de Le Play
Henri de TourvilleČ LÕenqute sociale sur les pays (Demolins,
1906)
21 janvier 2005 Confrence n”6 : Avec la
participation de Catherine BRUANT (Ecole dÕarchitecture de Versailles) et Annie
SEVIN (EHESS). Discutant : Laurent Coudroy-de-Lille (IUP, Universit de
Paris-XII)
Ē Science sociale et science des villes Č LÕexemple de Donnat Alfred
Agache (1875-1959) et de Georges Hottenger (1868-1934)
4 fvrier 2005 Confrence n”7 : Avec la
participation de Nathalie DUVAL (Universit de Paris-IV)(sous rserve)
ĒLÕducation des lites comme moyen de rformer la socitČ Le cas de
lÕEcole des Roches (1899-1960)
4) Rception et rayonnement de la science
sociale leplaysienne
La science sociale leplaysienne a connu un
rayonnement important au-del des frontires de lÕEcole. Elle a irrigu
plusieurs secteurs de la socit en qute soit dÕune dmarche de connaissance
pour penser leur action, soit Šet ce nÕest pas exclusif- dÕune doctrine pour
justifier leurs choix idologiques et politiques.
On
voquera les deux dimensions de ce phnomne travers dÕune part, la diffusion
de la mthode monographique dans le champ social, dÕautre part, lÕappropriation
de la doctrine de Le Play par les penseurs du politique.
18 fvrier 2005 Confrence n”8 : Avec la
participation de Florence WEBER (ENS)
ĒMonographies locales, monographies de familles : quels enjeux pour
l'ethnographe?"
4 mars 2005 Confrence n”9 :
Ē La doctrine leplaysienne dans le champ des ides politiques et
sociales, de Taine Bourget Č
5) Perspectives contemporaines
On
sÕinterrogera en conclusion de ce cycle de confrences sur le statut de la
science sociale leplaysienne aujourdÕhui. Est-elle simplement un objet du pass
relevant de la seule histoire des sciences ou bien son paradigme a-t-il encore
du sens et une porte pour les sciences sociales contemporaines ?
La science de lÕenvironnement, en voie dÕmergence,
servira de pierre de touche lÕactualit de la science sociale leplaysienne,
tandis que la confrontation avec la sociologie durkheimienne permettra dÕen
valuer la validit pour aujourdÕhui. Enfin, on questionnera la configuration
de savoir construite par les leplaysiens compare aux formes contemporaines de
production et de transmission des connaissances scientifiques.
18 mars Confrence n”10 : Avec la
participation de Bernard KALAORA (Universit de Picardie) (sous rserve)
Ē Science sociale leplaysienne et science de lÕenvironnement Č
LÕanalyse sociale des ressources naturelles par Le Play (cf Des Forts, c. 1847), un modle pour penser le
rapport socit/environnement
15 avril 2005 Confrence n”11 : Avec la
participation dÕAlain COTTEREAU (EHESS) et Jean-Louis FABIANI (EHESS).
Modrateur : S. BACIOCCHI (EHESS)
Ē Fait social selon Le Play versus fait social selon Durkheim Č
13 mai 2005 Confrence n”12 Avec la
participation de Jean-Louis FABIANI (EHESS)
Ē La science sociale leplaysienne, quelle configuration de savoir et
quelle influence ? Ecole de pense, socit savante ou cercle dÕexperts? Č
Contact : antoine.savoye@free.fr
Information
Prix de thse du Snat
Dans le cadre de sa politique d'aide la recherche universitaire, le
Snat ouvre la 3me dition du prix de thse
http://www.senat.fr/evenement/colloque/prix_these2004.html
Liens utiles
Documents de travail du Snat franais
L'archologie prventive
tude de lgislation compare No 138 (2004-2005) Division des tudes
de lgislation compare
http://www.senat.fr/lc/lc138/lc138.html
Actes du colloque Ņ La mixit menace ? Ņ
Rapport d'information No 448 (2003-2004) - par Mme Gisle GAUTIER
dlgation aux droits des femmes et l'galit des chances entre les hommes et
les femmes http://www.senat.fr/rap/r03-448/r03-448.html
Centre Georges Canguilhem
Le Centre Georges Canguilhem (Universit Paris 7), dont les activits
de recherche en philosophie et histoire des sciences ont dbut en dcembre
2003, vient de mettre en ligne son site Internet accessible l'URL suivante : http://www.centrecanguilhem.net
Le site prsente notamment plusieurs sminaires en ligne
(cybersminaires). info@canguilhem.net
Rapport sur les sciences juridiques - mai 2004
La recherche en sciences juridiques
Rapport prsent par le groupe de travail anim par Simone Bateman :
Bernard Durand, Bruno Pquignot, Evelyne Serverin et Isabelle Vacarie. CNRS,
mai 2004.
Ce rapport est consultable en ligne sur le site du CNRS l'adresse
suivante : http://www.cnrs.fr/SHS/actions/sciences_juridiques.php
La direction scientifique du Dpartement SHS du CNRS a confi Madame
Simone Bateman la responsabilit dÕanimer une rflexion sur la recherche en
sciences juridiques. Cette rflexion, laquelle ont t invites sÕassocier
lÕensemble des units concernes, quÕelles appartiennent ou non la Section
36, est prsente dans le rapport consultable ci-dessous. Ce rapport est
constitu par un texte de synthse, co-sign par Simone Bateman, Evelyne
Serverin, Bernard Durand, Isabelle Vacarie et Bruno Pquignot, suivi par les
contributions fournies par celles des units qui ont bien voulu rpondre la
sollicitation dont elles avaient fait lÕobjet. Ce document reprsente une tape
importante dans la rflexion engage sur le sujet. Chacun a loisir de
contribuer celle-ci en donnant vos rponses et commentaires l'adresse
e-mail suivante: shs-droit@cnrs-dir.fr
Les formations juridiques de base
Evaluation conduite par Michel Levasseur, Marcel Pinet et Hlne Ruiz
Fabri, membres du Comit national d'valuation, et ralis avec la
collaboration de Gilles Bertrand, prsident, et Jean-Loup Jolivet, dlgu
gnral. CNE (Comit national d'valuation), 2004.
Ce rapport est consultable en ligne sur le site du CNE l'adresse
suivante :
http://www.cne-evaluation.fr/WCNE_pdf/Droit.pdf
Lacit et enseignement suprieur
La CPU publie un guide sur une question qui jusqu'alors se concentrait
sur l'enseignement secondaire. Sujet sensible de cette rentre la place des
religions dans les tablissements du suprieur peut poser problme. Ce guide
apporte une aide prcieuse aux responsables qui veulent agir avec justesse pour
faire respecter ce principe rpublicain.
http://www.cpu.fr/Publications/Publication.asp?Id=332
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Vous ne recevez pas bien lÕafad en ligne ?
lignes incompltes, liens inactifs...?
des signes cabalistiques ou des hiroglyphes
indchiffrablesÉ ?
la solution (peut-tre) : xavier.abeberry@freesbee.fr