LA LETTRE ƒLECTRONIQUE DE LÕASSOCIATION FRANCOPHONE DÕANTHROPOLOGIE DU DROIT

 

n¡ 11 - le 9 dŽcembre 2004

 

Vous souhaitez faire passer une information dans lÕafad en ligne ?

merci d'en faire la demande ˆ : xavier.abeberry@freesbee.fr

 

 

S O M M A I R E

 

Famille : lÕenfant pourra porter le nom de sa mre

Michael Walzer : rŽsolument pluraliste !

Vient de para”tre : les conflits de loi / le droit saisi par le collectif / le dictionnaire de la justice /

Radiophonie : Les facultŽs de droit face ˆ la rŽforme

Formation : la fortune du droit / histoire des thŽories du sacrifice / nature culture /

Information : Avis du SŽnat franais

Liens utiles

 

 

Famille

 

   2005 : l'enfant pourra porter le nom de sa mre

   Ë partir du 1er janvier 2005 en France, les parents pourront donner ˆ leur enfant "soit le nom du pre, soit le nom de la mre". Ils pourront Žgalement donner ˆ leur enfant "leurs deux noms accolŽs suivant l'ordre qu'ils ont choisi et dans la limite d'un seul nom de famille pour chacun d'eux". C'est ce qu'indique un dŽcret rŽcemment paru au journal officiel. En cas de dŽsaccord entre les parents, est-il prŽcisŽ, l'enfant "prend le nom du pre". Le nom donnŽ au premier enfant est ensuite "valable pour tous les autres enfants communs du couple".

    Cette rŽforme ne sera applicable qu'aux enfants nŽs aprs le 1er janvier 2005. Il reste que, jusqu'au 30 juin 2006, les parents pourront demander ˆ ce que leur enfant le plus ‰gŽ porte en seconde position le nom du parent qui n'a pas transmis le sien, lorsque l'enfant avait moins de treize ans au 1er septembre 2003. Ce nom sera alors attribuŽ ˆ tous les enfants du couple. Si l'a”nŽ avait plus de treize ans au 1er septembre 2003 son consentement est nŽcessaire.

    TEXTES

     DŽcret du 29 octobre 2004 portant application de la loi n¡ 2002-304 du 4 mars 2002 modifiŽe relative au nom de famille et modifiant diverses dispositions relatives ˆ l'Žtat civil http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSC0420812D

    Loi du 4 mars 2002 relative au nom de famille : http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSX0104677L

    Loi du 18 juin 2003 relative au nom de famille : http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=JUSX0306571L

 

 

Michael Walzer, rŽsolument pluraliste !

 

Deux livres pour se familiariser avec la pensŽe du philosophe amŽricain, dŽfenseur du multiculturalisme.

       Morale maximale et morale minimale (Bayard, 158 p., 23 Û)   

      De la guerre et du terrorisme (Bayard, 254 p., 24 Û)

    

 

   Le philosophe amŽricain Michael Walzer n'est vŽritablement connu et discutŽ en France que depuis les annŽes 1990. Aussi la sortie simultanŽe de deux de ses ouvrages (Žd. Bayard) est l'occasion pour le lecteur francophone de se familiariser un peu mieux avec cette pensŽe qui adopte volontiers le style de la pensŽe en dialogue et la qute de l'argument, au risque de dŽplaire ˆ tous les conformismes idŽologiques qui empoisonnent tant de campus.

Rien de plus ŽloignŽ de ce tenant amŽricain du multiculturalisme, dont la dŽmarche trouve son point de dŽpart dans une rŽflexion sur le puritanisme (La RŽvolution des saints, 1965), que l'"absolutisme moral". Il partage, ˆ l'instar du philosophe juif Martin Buber, le gožt des interactions entre tradition philosophique et sources religieuses. Un peu ˆ la manire des contemporains de Cromwell, il fait servir la Bible et la relation qu'il a maintenue aux textes sacrŽs depuis son enfance ˆ la thŽorie de la libertŽ chez les modernes dans ce qu'elle a de plus sŽculier, sans sombrer dans un conservatisme ombrageux.

    Ainsi ce progressiste a-t-il fait du rŽcit de la sortie d'Egypte un paradigme pour toute libŽration (dans De l'Exode ˆ la libertŽ, 1985). Comme Buber, Walzer a une prŽdilection pour le prophte Amos, qui fustige l'Žlection comprise comme revendication d'un privilge. Il le prŽfre ˆ Jonas, le prophte Žlitiste. "Il y a chez Amos, note Walzer, un accent extraordinaire sur la question de la justice sociale. Il est le grand critique de l'inŽgalitŽ. Il a aussi ce moment qui est rare dans le juda•sme de rappeler au peuple d'Isra‘l que son Dieu l'a tirŽ d'Egypte comme il a tirŽ les Philistins de Kaphtor et Aram de Qir."

   Walzer trouve aussi dans les prophtes l'aliment par excellence de l'une des notions centrales de son Ïuvre : l'"universalisme rŽitŽratif". Par-lˆ dŽsigne-t-il l'idŽe que l'universel, loin d'tre une loi qui surplombe la diversitŽ des peuples, ne se conoit qu'ˆ l'intŽrieur de chaque culture dans toute leur densitŽ. L'universel ne tr™ne pas dans le ciel des idŽes mais sourd de l'intŽrieur mme des sociŽtŽs humaines sans s'opposer au particulier. C'est en se rŽpŽtant au sein de contextes dŽterminŽs (l'Egypte antique, la Florence de Savonarole, les esclaves noirs du sud des Etats-Unis ou, plus prs de nous, la "thŽologie de la libŽration" en AmŽrique du Sud) que la narration de l'Exode acquiert cette universalitŽ non dŽtachŽe de son terreau. "Isa•e imagine un temps o les nations ne sont plus en guerre et transforment leurs glaives en soc de charrue. Mais quand cela survient, il y a encore des nations. Ce n'est pas non plus un monde sans pluralisme, un monde unifiŽ, homogŽnŽisŽ", explique-t-il.

    "ƒPAISSE" OU "MINCE"

   Cet homme authentiquement modeste aime ˆ prendre pour point de dŽpart de sa rŽflexion des cas concrets. Morale maximale, Morale minimale (1994) commence prŽcisŽment par l'Žvocation d'une image : celle des manifestants pragois contre le rŽgime communiste. "D'o vient, se demande Walzer, que j'aurais pu sans problme dŽfiler dans le mme cortge que ces gens, produits d'un contexte linguistique, politique et ethnique qui m'est pourtant parfaitement Žtranger ?" La tentation est grande d'y voir la preuve de la prŽdominance d'une Žthique universelle sur toute moralitŽ particulire. Mais Walzer renverse la perspective et affirme au contraire que la morale "Žpaisse" (thick), enfoncŽe dans une culture prŽcise, est premire par rapport ˆ la morale "mince" (thin), celle des grands principes gŽnŽraux.

    L'histoire rŽcente de la dissidence en fournit une bonne illustration. C'est en mettant en contradiction les principes dont ces rŽgimes se rŽclamaient (l'Žmancipation ouvrire, l'ŽgalitŽ) que les dissidents auraient frayŽ la voie ˆ la libertŽ, via une critique d'abord interne. La critique du lŽninisme au nom des valeurs supposŽes universelles, libŽrales et dŽmocratiques, ne serait venue que dans un second temps.

    Poussant dans ses ultimes consŽquences sa conception rŽsolument plurielle du monde, Walzer distingue le Bien de l'Un. Il voit la vie morale comme divisŽe en plusieurs sphres diffŽrenciŽes qui chacune dŽfinissent un bien spŽcifique et qui ne se rejoignent pas. La "tyrannie" survient quand un seul de ces biens prŽtend s'imposer ˆ l'ensemble des autres sphres de l'existence. Le pluralisme moral renvoie ˆ une conception audacieuse d'un Moi divisŽ par essence mais pas fragmentŽ et qui ne comporte aucune nostalgie d'une mythique unitŽ perdue.

    Egalement auteur d'une rŽflexion documentŽe sur le procs de Louis XVI (RŽgicide et rŽvolution, 1974), Walzer, que l'on dit parfois disciple de Burke, le contempteur anglo-irlandais des bouleversements de 1789, considre-t-il le jacobinisme franais avec son souci gŽomŽtrique d'Žquarrissement des diffŽrences comme le contre-modle par excellence de sa propre vision du multiculturalisme ? Il s'en dŽfend, mais se lance aussit™t, pour illustrer sa position, dans une critique de la rŽcente loi sur les signes religieux qui intrigue bon nombre de ses compatriotes. "J'aurais dit "non" au voile mais trouvŽ acceptable le foulard." CoŽditeur de la cŽlbre revue Dissent, partisan de la guerre en Afghanistan mais hostile ˆ l'intervention en Irak, Michael Walzer n'en prend pas moins ses distances avec la radicalisation en cours de certains milieux de gauche amŽricains.

    Ainsi a-t-il croisŽ rŽcemment le fer avec son collgue de New York, Tony Judt, qui s'Žtait bruyamment prononcŽ dans la New York Review of Books pour la dissolution de l'Etat juif dans ses formes actuelles et le passage ˆ une solution binationale. Lui, Walzer, dont les articles sur l'actualitŽ sont rassemblŽs dans De la guerre et du terrorisme, demeure attachŽ aux "colombes" et dŽplore que la gauche europŽenne cde de plus en plus aux sirnes de la dŽlŽgitimation d'Isra‘l. Le militant encartŽ du Parti dŽmocrate se montre pessimiste sur l'aprs-11-Septembre, qui imprime, selon lui, un virage ˆ droite de long terme. "Nous avons besoin d'un nouvel anticlŽricalisme qui ne soit pas simplement antireligieux, plaide-t-il. Mieux vaut Amos que Jonas."

Nicolas Weill LE MONDE DES LIVRES | 12.11.04

------------------------------------------------------------------------

Michael Walzer

   NŽ en 1935 ˆ New York dans une famille juive, Michael Walzer fut trs t™t engagŽ pour les droits civiques des Noirs puis contre la guerre du Vietnam. Sa philosophie s'inscrit dans le dŽbat ouvert par les thŽories de John Rawls sur la justice ˆ la fin des annŽes 1970, lequel voit dans la projection d'un "voile d'ignorance" sur les diffŽrences communautaires la condition de la justice. Pour Walzer, qui se range dans le camp des libŽraux communautariens, "la justice distributive se rapporte aux significations sociales" et ne se conoit pas en dehors d'elles. Proche de la revue Esprit, son travail n'a ŽtŽ vŽritablement connu en France qu'ˆ partir des annŽes 1990. Parmi ses ouvrages les plus importants, on notera Sphres de justice (Seuil, 1997). Morale maximale et morale minimale (158 p., 23 Û) ainsi que De la guerre et du terrorisme(254 p., 24 Û), qui viennent de para”tre aux Žditions Bayard, ont ŽtŽ traduits de l'anglais (Etats-Unis) par Camille Fort.

 

 

 

 

Vient de para”tre

 

       Les conflits de lois

       Jacques Vanderlinden, 2004, Bruylant (collection La common law en poche n¡ 22), 186 p.

           ISBN : 2-89451-761-0 Prix : 9 Û (TVA comprise)

 

RŽsumŽ de lÕŽditeur :  En un temps de mondialisation et indŽpendamment de la conclusion dÕaccords internationaux de plus en plus frŽquents tendant ˆ rŽaliser une harmonisation la plus efficace possible entre systmes juridiques diffŽrents, il nÕen demeure pas moins que les conflits de lois demeurent une rŽalitŽ quotidienne dans le monde de la common law et plus particulirement dans les Iles britanniques.

 

 

      Le droit saisi par le collectif

         sous la direction de Thomas Berns, 2004, Bruylant (collection Droits, Territoires, Cultures N¡5), ISBN : 2-8027-1907-6, 421 p., 75 Û (TVA comprise)

 

RŽsumŽ de lÕŽditeur  :  Alors que la philosophie moderne du droit semble s'organiser entirement autour d'un sujet de droit individuel dans lequel elle trouverait son principe constitutif, force est de prendre acte aujourd'hui de la prŽsence croissante de diffŽrents types d'entitŽs plurielles dans et autour de la sphre juridique: quartiers associations, minoritŽs, cultures. gŽnŽrations, genres, peuples, patrimoine commun, humanitŽ... Comment les apprŽhender? Impliquent-ils un remodelage de l'idŽe mme de sujet de droit? Peut-il s'agir de sujets collectifs de droit? Doit-on laisser Žmerger d'autres types et niveaux de rŽfŽrences pour le discours juridique? Comment le droit, de nos jours, parvient ˆ penser ce qui est collectif, tel est I'objet de ce recueil. Au-delˆ de la question trop frontale du sujet de droit, cet ouvrage explore les multiples ouvertures. souvent trs spŽcifiques, offerte par le droit ˆ des registres collectifs, de mme que les stratŽgies dŽployŽes par les collectivitŽs lorsqu'elles font pression sur le droit. Qu'invente-t-on, d'un c™tŽ et de I'autre, pour se rencontrer? En multipliant ainsi les relations des Ç collectifs È au droit, en envisageant tant ceux qui agissent sur le droit, que ceux au nom desquels, sur lesquels ou par lesquels on agit dans le droit, nous nous donnons la possibilitŽ ˆ la fois de Ç resituer È, dans le temps et dans I'espace, les sujets du droit contemporain et de tester l'accueil que ce droit peut rŽserver ˆ ce qui est nŽcessairement multiple, avec le risque assumŽ d'ŽbrŽcher l'interchangeabilitŽ essentielle du sujet de droit traditionnel.

 

       Dictionnaire de la Justice

           Sous la direction de Lo•c Cadiet. Paris : PUF, 2004. 1362 p., 65 Û.

   

PrŽsentation :    La justice est l'objet de nombreux discours qui s'ignorent. D'un c™tŽ, le sens moral ou philosophique, de l'autre le sens lŽgal ou juridique. Ce premier grand Dictionnaire de la justice Žtablit des passerelles entre tous ces savoirs dont elle est l'objet, depuis " la plume de Ma‰t de l'Egypte antique jusqu'ˆ la cyberjustice ˆ l'heure de l'internet, en passant par la justice essentiellement conciliatoire du Japon, et la justice principalement contentieuse des ƒtats-Unis d'AmŽrique. Prs de deux cents auteurs franais et Žtrangers, venant de tous les horizons disciplinaires (du droit ˆ la philosophie, de l'Žconomie ˆ la sociologie et l'histoire) et professionnels (magistrats, avocats, universitaires) sont rŽunis pour prŽsenter la justice, comme institution et valeur, et la restituer dans l'intemporalitŽ et l'universalitŽ de ses formes. Cette somme traite des aspects quotidiens (d'" Accs au droit " ˆ " TŽmoignage "), des institutions (de " Cour internationale de justice " ˆ " PrŽsident de la RŽpublique "), des personnalitŽs (de " Robert Badinter " ˆ " Voltaire "), des tendances et des problmes (d'" AmŽricanisation " ˆ " Terrorisme "). Elle a ŽtŽ conue et dirigŽe par Lo•c Cadiet, membre de l'Institut universitaire de France, professeur ˆ l'UniversitŽ PanthŽon-Sorbonne Paris I, directeur du Centre de Recherche sur la Justice et le Procs. Premire approche globale et originale de la justice comme dimension essentielle du pacte social, ce Dictionnaire est citoyen et engagŽ. (texte de la quatrime de couverture)

 

 

 

 

Radiophonie

 

            Ò Le Bien Commun Ó :     les facultŽs de droit face ˆ la rŽforme

               France-Culture(s?)  samedi 11 dŽcembre 2004 

 

    Institutions plurisŽculaires, vŽritables piliers de lÕUniversitŽ qui, en son sein, ont toujours gardŽ leur spŽcificitŽ, les facultŽs de droit animent le monde du droit, lÕenseignent et fournissent chaque annŽe les bataillons de juristes dont notre sociŽtŽ a besoin. Mais le droit changeÉ A quelles Žvolutions se sont-elles prŽparŽes ? Et comment ?

   Ceci met en question leur recrutement, leur mode dÕenseignement, les objets de leur recherche. Matire professionnelle, matire vivante, le droit soumet ceux qui sÕen font profession et particulirement ceux qui ont profession de lÕenseigner ˆ une perpŽtuelle remise en cause qui ne peut aboutir, sous peine de perdre lÕunitŽ du droit, ˆ une remise ˆ zŽro continuelle. Quel chemin, dans ce labyrinthe, les facultŽs de droit ont-elles (ou vont-elles) choisir ?     Avec Denys de BŽchillon, Christophe Jamin et Horacia Muir-Watt . Par Antoine Garapon

    LÕŽmission est Žcoutable pendant une semaine sur le site de France-culture(s?)

 

   18 DŽcembre 2004  L ƒtat jugŽ sur pice : la performance peut-elle tre un mode de gouvernance ?

Des rŽformes dont personne ne parle changent parfois radicalement lÕƒtat : est-ce le cas de la rŽforme financire de lÕƒtat, initiŽe par la loi organique relative aux lois de finances du 1er aožt 2001 ?

On a voulu, par cette rŽforme, faire entrer dans la gestion publique lÕidŽe dÕun contr™le des rŽsultats et de lÕefficacitŽ de la dŽpense. La performance peut-elle constituer un mode valable de gouvernance Žtatique ? Si oui ˆ quelles conditions et avec quels effets ?

 

    25 DŽcembre 2004  Initier la paix : comment commencer ?

Faire la paix, rŽussir la rŽconciliation. CÕest un objectif louable que personne ne conteste. Mais quel chemin emprunter pour y parvenir, comment mettre en place les conditions de la paix ?

LÕinitiative doit-elle tre nŽcessairement celle des ƒtats, ou bien des individus, des associations ou des sociŽtŽs peuvent-ils poser les premiers jalons dÕun processus auquel, par la suite, les ƒtats se rallieront ? Quel r™le joue lÕimpact mŽdiatique Žventuel qui accompagne les premires nŽgociations ? Quel chemin la paix peut elle emprunter lorsquÕelle nÕest quÕˆ ses dŽbuts. LÕexemple de lÕinitiative de Genve pour la rŽsolution du conflit israŽlo-palestinien est une bonne illustration des ces difficultŽs, et des espoirs qui les accompagnent malgrŽ tout.

 

 

 

 Formation

 

La fortune du droit : les dimensions culturelles du code civil des Franais  

     [22/11/2004 - 07/03/2005]

    Cycle de confŽrences/rencontres proposŽ par le SCD (Service des bibliothques) de l'UniversitŽ de Toulouse 1 Sciences Sociales (avec le soutien de la Mission Culture et de la Cellule Communication de l'UniversitŽ). En partenariat avec la Maison des Ecrivains, la librairie Ombres Blanches et la Fondation CrŽdit Mutuel pour la lecture :

- lundi 22 nov. 2004 : Robert Badinter, ancien ministre : Naissance du Code civil, ou l'art de la codification (17h30 ; Amphithމtre Despax ; Place Anatole France/Toulouse)

 - lundi 13 dŽc. 2004 : Jean-Luc A. Chartier, avocat au Barreau de Paris : Portalis (18h30 ; Amphithމtre Boyer ; 2, rue Albert Lautmann/Toulouse)

 - lundi 17 janv. 2005 : GŽrard Gengembre, professeur ˆ l'unversitŽ de Caen : Le roman franais "saisi" par le Code civil  (18h30 ; Amphithމtre Boyer ; 2, rue Albert Lautmann/Toulouse)

 - lundi 7 fŽvr. 2005 : Anne Teissier-Ensminger, chercheur au CNRS : La fortune esthŽtique du Code civil  (18h30 ; Amphithމtre Boyer ; 2, rue Albert Lautmann/Toulouse) ;

 - lundi 7 mars 2005 : Jean-Jacques Delfour, professeur de philosophie en classes prŽparatoires : Le Code civil "saisi" par la philosophie  (18h30 ; Amphithމtre Boyer ; 2, rue Albert Lautmann/Toulouse)

 

ConfŽrences/rencontres ouvertes ˆ tous (accs libre ; sur rŽservation pour la confŽrence/rencontre de M. Badinter)

 

Contact : Marcel Marty SCD UniversitŽ de Toulouse 11, rue des Puits CreusŽs BP 7093 31070 Toulouse cedex 7

              TŽl : 05 34 45 61 40 Fax : 05 34 45 61 50

 

 

Histoire des thŽories du sacrifice

   SŽminaire 2004-2005 dÕanthropologie de Lucien Scubla (CREA-ƒcole Polytechnique)

 

    Le sŽminaire d'anthropologie de Lucien Scubla *Histoire des thŽories du sacrifice* reprendra ses travaux le 8 novembre prochain, de 15H30 ˆ 17H30, dans les locaux du CREA, en salle 315 (accs par le 25, rue de la Montagne Sainte-Genevive).

     Les sŽances auront lieu, cette annŽe, le deuxime lundi de chaque mois.

     La premire sŽance aura pour thme *Objet, objectifs et mŽthode d'une thŽorie gŽnŽrale du sacrifice*

     Contact :   Lucien Scubla, CREA-ƒcole polytechnique, 1, rue Descartes-75005. Paris

                     01.55.55.86.08  scubla@poly.polytechnique.fr

 

 

Nature / Culture

ConfŽrences de Philippe Descola organisŽes par  le Collge de la CitŽ des Sciences

     RŽsumŽ         Ce cycle de confŽrences s'attache ˆ repenser ce qui, dans la nature humaine comme dans les pratiques sociales, relve de la nature et ce qui relve de la culture. L'ethnocentrisme occidental a longtemps empchŽ d'Žtudier la faon dont les autres civilisations apprŽhendent les rapports humains. Aujourd'hui, cette grande question qui appelle la philosophie comme l'anthropologie, est ŽclairŽe d'approches nouvelles, en praticulier gr‰ce ˆ de nombreuses Žtudes scientifiques.

    Lieu    Chaque mercredi ˆ 18h30, 30 avenue Corentin-Cariou, 75019  Paris

     Contacter l'organisateur         01 40 05 35 96   college@cite-sciences.fr    www.cite-sciences.fr/college

 

QuÕest-ce qui, dans les pratiques humaines, relve de la Ò nature Ó, quÕest-ce qui relve de la Ò culture Ó ? Pendant longtemps, les prŽjugŽs ethnocentristes des Modernes ont empchŽ de voir que la cosmologie qui sÕest mise en place au cours du XIXme sicle nÕest que lÕune des modalitŽs possibles pour dŽcrire les structures du monde. On dŽcouvre depuis que dÕautres civilisations apprŽhendent diffŽremment les rapports entre humains et non-humains. Tandis que, en Occident, de nombreux travaux scientifiques renouvellent Žgalement lÕapproche de cette question. Nouveaux regards sur la nature humaine.

     Cycle de confŽrences du 6 octobre au 15 dŽcembre 2004, le mercredi ˆ 18h30 (entrŽe libre) sous la direction de Philippe Descola, professeur au Collge de France, directeur du laboratoire dÕanthropologie sociale, Ecole des hautes Žtudes en sciences sociales (EHESS)

 

Les natures du monde        Philippe Descola, professeur au Collge de France, directeur du laboratoire dÕanthropologie sociale, EHESS

                                       mercredi 1er dŽcembre 2004, 18h30 ˆ l'auditorium

Comment se pose aujourd'hui la question des rapports entre la nature et la culture d'un point de vue anthropologique ? Pendant longtemps, les prŽjugŽs ethnocentristes des Modernes ont empchŽ de voir que la cosmologie qui s'est mise en place au cours du XIX me sicle (sŽparation entre une nature universelle et des cultures humaines contingentes) n'est que l'une des modalitŽs possibles pour dŽcrire les structures du monde et qu'elle ne saurait donc tre prise comme Žtalon afin d'apprŽhender la manire dont d'autres civilisations conoivent les rapports entre humains et non-humains.

 

Les frontires de la sociŽtŽ    Philippe Descola, professeur au Collge de France, directeur du laboratoire dÕanthropologie sociale, EHESS

                                          mercredi 8 dŽcembre 2004, 18h30 ˆ l'auditorium

Chacun croit savoir ce qu'est une sociŽtŽ : un ensemble d'humains rŽglŽ par des conventions. Or, une telle dŽfinition ne correspond gure ˆ la manire dont bien des peuples vivent et conoivent leur inclusion dans des collectifs dont les frontires ne s'arrtent pas aux bornes de l'humanitŽ.

 

Des mondes Žtrangers    Philippe Descola, professeur au Collge de France, directeur du laboratoire dÕanthropologie sociale, EHESS

                                    mercredi 15 dŽcembre 2004, 18h30 ˆ l'auditorium

Marx disait que l'humanitŽ ne se pose que les problmes qu'elle peut rŽsoudre. Mais chaque fragment d'humanitŽ ne se pose pas le mme type de problme et peine donc ˆ comprendre ceux des autres. Car des cosmologies diffŽrentes impliquent des diffŽrences dans les formes de connaissance et dans les types de sujet susceptibles de les mettre en oeuvre.

 

 

 

Information

      

 

Avis du SŽnat franais

Projet de loi de finances pour 2005 : Enseignement supŽrieur

SƒNAT   SESSION ORDINAIRE DE 2004-2005  Annexe au procs-verbal de la sŽance du 25 novembre 2004

AVIS N¡ 75    PRƒSENTƒ au nom de la commission des Affaires culturelles sur le projet de loi de finances pour 2005, ADOPTƒ PAR L'ASSEMBLƒE NATIONALE,

TOME V  ENSEIGNEMENT SUPƒRIEUR  Par M. Jean-LŽonce DUPONT, SŽnateur.

 

INTRODUCTION        Mesdames, Messieurs,

    S'Žtablissant ˆ 9,362 milliards d'euros, les crŽdits de l'enseignement supŽrieur pour 2005 connaissent une progression de 3,02 % (aprs + 2,93 % en 2004). Votre rapporteur s'en rŽjouit d'autant plus que cette Žvolution s'inscrit dans la perspective amorcŽe l'an dernier d'une rupture avec le passŽ, marquant vraiment la prioritŽ accordŽe par le Gouvernement ˆ l'enseignement supŽrieur.

    Celle-ci correspond ˆ une prise de conscience, dŽsormais largement partagŽe, du sous-financement criant du secteur de l'enseignement supŽrieur par comparaison tant avec le secteur de l'enseignement secondaire qu'avec les systmes Žtrangers.

    Ainsi, alors qu'un Žlve du secondaire cožte 36 % de plus en France que dans la moyenne des autres pays de l'Organisation de coopŽration et de dŽveloppement Žconomique (OCDE), un Žlve de l'enseignement supŽrieur, toutes formations confondues, cožte 11 % de moins que dans la moyenne des pays de l'OCDE.

    Ce budget permettra ˆ la fois d'augmenter les moyens des services, en particulier en faveur de la recherche universitaire, et les crŽdits de fonctionnement des Žtablissements, mais aussi de rŽaliser des avancŽes significatives pour le logement et l'accompagnement social des Žtudiants.

    Votre rapporteur n'en nourrit pas moins des inquiŽtudes quant ˆ la capacitŽ du systme d'enseignement supŽrieur franais ˆ rŽpondre au double dŽfi de la dŽmocratisation et de la mondialisation.

    Compte tenu du choc dŽmographique qu'il a connu, le systme a correctement fait face au dŽfi de la dŽmocratisation, sur un plan quantitatif. L'objectif est, en revanche, imparfaitement atteint sur le plan qualitatif, d'autant plus que ces faiblesses ont ŽtŽ masquŽes par des tabous, voire une relative hypocrisie, empchant de Ç redresser la barre È dans les dŽlais opportuns.

    A l'heure actuelle, le dŽfi de la mondialisation reprŽsente en dŽfinitive une exigence constructive. Les comparaisons internationales, que permet le dŽveloppement d'un environnement concurrentiel mondial de l'enseignement supŽrieur, accŽlrent les prises de conscience. Il suffit de penser au rang mŽdiocre qu'occupent les universitŽs franaises dans le classement mondial des 50 meilleures universitŽs, rŽalisŽ par l'universitŽ de Shanga•, pour illustrer l'urgence d'une rŽforme.

    Votre rapporteur Žvoquera les orientations qui devraient inspirer cette dernire, vers une plus grande autonomie des Žtablissements, une Žvolution des modes de gouvernance, une rŽforme de l'Žvaluation et de la contractualisation, la mise en place de p™les de compŽtitivitŽ, d'une logique de site, une Žvolution du statut des enseignants-chercheurs et une rŽflexion sur les financements de long terme.

    Votre rapporteur souhaite que le projet de loi d'orientation et de programmation sur la recherche, qui devrait tre soumis ˆ l'examen du Parlement au printemps prochain, permette d'effectuer quelques pas dans ces directions. De mme devra-t-il trouver des rŽponses satisfaisantes aux grandes insuffisances du systme d'orientation des Žlves et des Žtudiants dans notre pays.

    La mise en place du systme LMD (Licence-Master-Doctorat) -qui devrait tre effective sur l'ensemble du territoire en 2005-2006- constitue Žgalement en elle-mme un ferment d'Žvolution du systme trs positif, mme si ses consŽquences sur les formations ˆ bac + 2 et bac + 4 sont encore incertaines.

    En outre, elle sera un vecteur de dŽveloppement de la mobilitŽ internationale des Žtudiants. Les conditions de cette mobilitŽ connaissent une vŽritable mutation, qui appelle une nŽcessaire rŽorientation de nos stratŽgies de promotion en la matire.

 

SOMMAIRE            Pages

INTRODUCTION 5

I. UN BUDGET DƒSORMAIS PRIORITAIRE 7

A. UN BUDGET 2005 EN FORTE CROISSANCE DE 3,02 % 7

   1. L'augmentation des moyens des services 7 a) Des mesures de soutien ˆ la recherche universitaire 7    b) La poursuite de la requalification des emplois et de la rŽsorption de l'emploi prŽcaire 7    c) Des mesures en faveur des personnels 8

   2. Une hausse des crŽdits de fonctionnement des Žtablissements 8

   3. L'accompagnement social des Žtudiants 9  a) Des avancŽes significatives 9    b) Un Ç chantier È ˆ poursuivre 10

   4. La hausse des dŽpenses en capital 11 a) Le financement des contrats de plan Etat-rŽgions 11  b) Les dŽpenses de mise aux normes de sŽcuritŽ des b‰timents et de maintenance 11   c) Les grands travaux 12    d) Les subventions d'Žquipement de la recherche universitaire 12

B. UN DƒCALAGE STRUCTUREL NƒANMOINS INQUIƒTANT 12

   1. Un poids insuffisant de la dŽpense d'Žducation en faveur de l'enseignement supŽrieur 12

   2. La rŽpartition des sources de financement 13

   3. Une situation moyenne au sein de l'OCDE 14

C. L'APPLICATION DE LA LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES (LOLF) 14

   1. PrŽsentation de la mission Ç Recherche et enseignement supŽrieur È 15

   2. PrŽsentation des deux programmes relevant de l'enseignement supŽrieur 15 a) Le programme Ç Formations supŽrieures et recherche universitaire È 15    b) Le programme Ç Vie Žtudiante È 16    c) La ventilation des crŽdits relevant de ces deux programmes 16

   3. La mesure des rŽsultats et de la performance 17

   4. L'expŽrimentation menŽe en 2005 19

 

II. LE DOUBLE DƒFI DE LA DƒMOCRATISATION ET DE LA MONDIALISATION 21

A. LE DƒFI DE LA DƒMOCRATISATION : UN OBJECTIF GLOBALEMENT BIEN QU'IMPARFAITEMENT ATTEINT 21

   1. Le choc dŽmographique 21

   2. L'ŽquitŽ en question 22

   3. Le mythe de l'absence de sŽlection 24

   4. Le drame du taux d'Žchec au DEUG 26

   5. L'orientation : une prioritŽ 27  a) Un dŽfaut d'orientation... 27    b) ...aggravŽ par la dŽsaffection ˆ l'Žgard des filires scientifiques 29

B. LE DƒFI DE LA MONDIALISATION : UNE EXIGENCE CONSTRUCTIVE 30

   1. La situation dans quelques pays Žtrangers 30 a) L'Allemagne 30   b) La Grande-Bretagne 32    c) La Chine 33

   2. La France : vers une rŽforme ˆ pas comptŽs ? 33  a) Autonomie et gouvernance 34  b) L'Žvaluation et la contractualisation 36 (1) L'Žvaluation des programmes de recherche et des enseignants-chercheurs 36   (2) L'Žvaluation des Žtablissements 37  c) Logique de site, p™les de compŽtitivitŽ et place de l'enseignement supŽrieur dans la recherche publique 39   d) Le statut des enseignants-chercheurs 41  e) Vers quels financements ˆ long terme ? 42

 

III. LE CURSUS DES ƒTUDES ET LA VIE ƒTUDIANTE 43

A. LA MISE EN PLACE DE L'ESPACE EUROPƒEN DE L'ENSEIGNEMENT SUPƒRIEUR 43

   1. Un rappel des objectifs 43

   2. La mise en oeuvre du LMD 44

   3. Le positionnement des IUP, des licences professionnelles, des DEUG et des ma”trises 45

   4. La reconnaissance des formations dispensŽes par les Žcoles consulaires 46

   5. Les Žcoles d'ingŽnieurs et les Žcoles de commerce et de gestion 47

B. LE LOGEMENT ƒTUDIANT 48

   1. Un plan ambitieux 48 a) Le financement de ce plan 48 b) L'impact de ces mesures sur le cožt final supportŽ par l'Žtudiant 49 c) Les autres mesures en vue de la mise en oeuvre du plan 49 (1) Des politiques de partenariat 50 (2) Renforcer l'offre publique 50 (3) Mobiliser le secteur immobilier 51 (4) Renforcer l'efficacitŽ sociale des aides personnelles et faciliter l'accs au logement 52    d) L'expŽrimentation du transfert de propriŽtŽ des logements Žtudiants aux collectivitŽs locales 52 e) Des inquiŽtudes persistantes 53

C. LA MOBILITƒ INTERNATIONALE DES ƒTUDIANTS 53

   1. Ses principales caractŽristiques 54  a) La mobilitŽ Ç sortante È 54  b) La mobilitŽ Ç entrante È 55

   2. Les missions du Conseil national pour le dŽveloppement de la mobilitŽ internationale des Žtudiants 56

   3. Les principales prŽconisations formulŽes par ce conseil 57

EXAMEN EN COMMISSION 61

ANNEXE - LES OBJECTIFS ET INDICATEURS DE PROGRAMME Ç FORMATION SUPƒRIEURE ET RECHERCHE UNIVERSITAIRE È ET Ç VIE ƒTUDIANTE È 65

 

 

 

Liens utiles


Recherche europŽenne

 

La Commission europŽenne lance un nouveau bulletin d'information sur la recherche communautaire concernant les sciences sociales et humaines.

Chaque Ždition comportera un Žditorial, des ŽvŽnements marquants, l'actualitŽ des appels de propositions ˆ venir et des projets de recherche communautaire et autres projets concernŽs, des informations sur des publications rŽcentes et un aperu de ces publications.

La premire Ždition a pour thme "le futur cadre de la recherche europŽenne sur les sciences sociales et humaines."

Cette lettre d'information est consultable en ligne ˆ l'adresse:

http://europa.eu.int/comm/research/social-sciences/htm/newsletter/issue1/c ontent_en.htm

 

 

Document de travail du SŽnat franais

CONSTITUTION EUROPƒENNE - Comparaison avec les traitŽs en vigueur

   Le traitŽ Žtablissant une Constitution pour l'Europe est appelŽ ˆ se substituer au traitŽ instituant la CommunautŽ europŽenne et au traitŽ sur l'Union europŽenne, ainsi qu'ˆ l'ensemble de ceux qui, au fil des ans, les ont complŽtŽs ou modifiŽs, que ce soit dans le but de mettre en oeuvre des rŽformes institutionnelles ou ˆ l'occasion de l'adhŽsion de nouveaux ƒtats membres.

    De ce fait, la Constitution ne se prŽsente pas, comme ce fut le cas pour l'Acte unique ou pour les traitŽs de Maastricht, d'Amsterdam ou de Nice, sous la forme de modifications ou d'ajouts aux traitŽs existants, mais sous celle d'un texte complet, constituant ˆ lui seul un ensemble cohŽrent, et comportant tout ˆ la fois des articles novateurs et d'autres qui ne sont que la reprise de dispositions antŽrieures.

    Pour faire appara”tre les changements que chaque article de la Constitution apporte, le cas ŽchŽant, par rapport aux traitŽs en vigueur, un simple tableau comparatif n'Žtait donc gure envisageable, car il n'aurait fait ressortir, sous un volume considŽrable, que peu d'enseignements intŽressants et lisibles. C'est pourquoi il a paru prŽfŽrable d'accompagner chaque article de la Constitution d'un commentaire faisant ressortir les modifications Žventuellement apportŽes par rapport aux textes antŽrieurs. Ce n'est que dans les cas o la diversitŽ des changements opŽrŽs et la technicitŽ du sujet le rendaient particulirement utile (par exemple pour la politique commerciale commune ou pour certains articles relatifs ˆ l'espace de libertŽ, de sŽcuritŽ et de justice) que l'on trouvera, en regard des dispositions de la Constitution, le texte en vigueur correspondant.

    Les trente-six protocoles annexŽs ˆ la Constitution font Žgalement l'objet d'un commentaire faisant ressortir leurs apports. Toutefois, l'ensemble des articles des trente-six protocoles reprŽsentant plus de 300 pages, seul le texte des protocoles les plus importants est reproduit afin que cette publication conserve un volume raisonnable. Le texte intŽgral des autres protocoles est disponible ˆ l'adresse Žlectronique suivante : www.senat.fr/europe/cig_2003/protocoles.pdf

   Enfin, les dŽclarations qui apportent un Žclairage intŽressant ˆ certains articles de la Constitution sont signalŽes ou analysŽes dans les commentaires consacrŽs ˆ ceux-ci.

 

Exemple de commentaires ˆ propos du prŽambule :

PRƒAMBULE    SA MAJESTƒ LE ROI DES BELGES, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE TCHéQUE, SA MAJESTƒ LA REINE DE DANEMARK, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE FƒDƒRALE D'ALLEMAGNE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE D'ESTONIE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE HELLƒNIQUE, SA MAJESTƒ LE ROI D'ESPAGNE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE FRAN‚AISE, LA PRƒSIDENTE D'IRLANDE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE ITALIENNE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE DE CHYPRE, LA PRƒSIDENTE DE LA RƒPUBLIQUE DE LETTONIE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE DE LITUANIE, SON ALTESSE ROYALE LE GRAND-DUC DE LUXEMBOURG, LE PARLEMENT DE LA RƒPUBLIQUE DE HONGRIE, LE PRƒSIDENT DE MALTE, SA MAJESTƒ LA REINE DES PAYS-BAS, LE PRƒSIDENT FƒDƒRAL DE LA RƒPUBLIQUE D'AUTRICHE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE DE POLOGNE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE PORTUGAISE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE DE SLOVƒNIE, LE PRƒSIDENT DE LA RƒPUBLIQUE SLOVAQUE, LA PRƒSIDENTE DE LA RƒPUBLIQUE DE FINLANDE, LE GOUVERNEMENT DU ROYAUME DE SUéDE, SA MAJESTƒ LA REINE DU ROYAUME-UNI DE GRANDE-BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORD,

            Commentaire

           Vingt-cinq chefs d'ƒtat sont auteurs du traitŽ Žtablissant une Constitution pour l'Europe, ce qui traduit l'Žlargissement de l'Union. Cette liste se substitue, ˆ la fois, ˆ celle des six auteurs du traitŽ instituant la CommunautŽ europŽenne et ˆ celle des douze auteurs du traitŽ sur l'Union europŽenne.

   S'inspirant des hŽritages culturels, religieux et humanistes de l'Europe, ˆ partir desquels se sont dŽveloppŽes les valeurs universelles que constituent les droits inviolables et inaliŽnables de la personne humaine, ainsi que la dŽmocratie, l'ŽgalitŽ, la libertŽ et l'ƒtat de droit,

    Convaincus que l'Europe, dŽsormais rŽunie au terme d'expŽriences amres, entend avancer sur la voie de la civilisation, du progrs et de la prospŽritŽ, pour le bien de tous ses habitants, y compris les plus fragiles et les plus dŽmunis ; qu'elle veut demeurer un continent ouvert ˆ la culture, au savoir et au progrs social ; et qu'elle souhaite approfondir le caractre dŽmocratique et transparent de sa vie publique, et oeuvrer pour la paix, la justice et la solidaritŽ dans le monde,

    PersuadŽs que les peuples de l'Europe, tout en restant fiers de leur identitŽ et de leur histoire nationale, sont rŽsolus ˆ dŽpasser leurs anciennes divisions et, unis d'une manire sans cesse plus Žtroite, ˆ forger leur destin commun,

    AssurŽs que, Ç Unie dans sa diversitŽ È, l'Europe leur offre les meilleures chances de poursuivre, dans le respect des droits de chacun et dans la conscience de leurs responsabilitŽs ˆ l'Žgard des gŽnŽrations futures et de la plante, la grande aventure qui en fait un espace privilŽgiŽ de l'espŽrance humaine,

    RŽsolus ˆ poursuivre l'oeuvre accomplie dans le cadre des traitŽs instituant les CommunautŽs europŽennes et du traitŽ sur l'Union europŽenne, en assurant la continuitŽ de l'acquis communautaire.

    Reconnaissants aux membres de la Convention europŽenne d'avoir ŽlaborŽ le projet de cette Constitution au nom des citoyennes et des citoyens et des ƒtats d'Europe,

    Ont dŽsignŽ comme plŽnipotentiaires : (liste...)

    Lesquels, aprs avoir ŽchangŽ leurs pleins pouvoirs reconnus en bonne et due forme, sont convenus des dispositions qui suivent :

            Commentaire

           Le prŽambule de la Constitution remplace ˆ la fois le prŽambule du traitŽ sur l'Union europŽenne et celui du traitŽ instituant la CommunautŽ europŽenne.

           Plus concis, il ne mentionne pas explicitement certaines des motivations mentionnŽes dans l'un ou l'autre de ces derniers (rŽalisation d'une union Žconomique et monŽtaire, lancement d'une politique Žtrangre et d'une politique de dŽfense communes, rŽduction de l'Žcart entre les rŽgions, loyautŽ de la concurrence, libre circulation des personnes, dŽveloppement durable, subsidiaritŽ...). Les thmes en cause sont repris dans d'autres dispositions de la Constitution.

           En revanche, il introduit deux notions qui ne figuraient pas dans les prŽambules prŽcŽdents : celle de la Ç transparence È de la vie publique, et celle de la Ç responsabilitŽ ˆ l'Žgard des gŽnŽrations futures È.

           Une autre nouveautŽ est la mention, au premier alinŽa, des Ç hŽritages culturels, religieux et humanistes de l'Europe È prŽsentŽs comme Ç inspirant È la Constitution. Une rŽfŽrence similaire avait ŽtŽ envisagŽe pour le prŽambule de la Charte des droits fondamentaux de l'Union (proclamŽe en 2000 lors du Conseil europŽen de Nice), puis avait ŽtŽ ŽcartŽe au profit d'une rŽfŽrence au Ç patrimoine spirituel et moral È de l'Europe. La controverse s'est poursuivie durant les travaux de la Convention puis de la ConfŽrence intergouvernementale pour aboutir ˆ un consensus sur la mention des Ç hŽritages culturels, religieux et humanistes È.

Lire le document : http://www.senat.fr/rap/rapport_constitution/rapport_constitution.html

 

 

Document de travail du SŽnat franais

Les droits du malade en fin de vie

ƒtude de lŽgislation comparŽe No 139 (2004-2005) Division des Žtudes de lŽgislation comparŽe

Lire le document : http://www.senat.fr/lc/lc139/lc139.html

CommuniquŽ du 12 novembre 2004  ETUDE DE LEGISLATION COMPAREE : LES DROITS DU MALADE EN FIN DE VIE

Dans la perspective de la prochaine discussion de la proposition de loi relative aux droits des malades et ˆ la fin de vie, le service des Žtudes juridiques du SŽnat vient de publier une Žtude de lŽgislation comparŽe sur les droits du malade en fin de vie. Analysant les rgles en vigueur dans six pays europŽens, l'Allemagne, l'Angleterre et le pays de Galles, la Belgique, le Danemark, l'Espagne et la Suisse, l'Žtude fait appara”tre que : - le refus de soins de la part du patient est admis mme lorsqu'il risque d'entra”ner le dŽcs, mais l'Allemagne, le Danemark et la Suisse rŽservent ce droit au malade en fin de vie ; - les directives anticipŽes sont reconnues dans tous les pays ŽtudiŽs, mais l'Allemagne, le Danemark et la Suisse font dŽpendre leur application de l'Žtat de santŽ de l'intŽressŽ ; - des conditions restrictives sont gŽnŽralement posŽes aux demandes d'arrt de soins Žmanant du reprŽsentant du patient inconscient ; - la situation juridique du mŽdecin qui dŽcide de l'arrt des soins sur un patient inconscient n'est clairement dŽfinie qu'au Danemark.

 

 

Document de travail du SŽnat franais

Les droits du justiciable et la dŽtention provisoire

ƒtude de lŽgislation comparŽe n¡ 140, novembre 2004

Lire le document : http://www.senat.fr/lc/lc140/lc140.html

CommuniquŽ du 23 novembre 2004  ƒTUDE DE LƒGISLATION COMPARƒE : LES DROITS DU JUSTICIABLE ET LA DƒTENTION PROVISOIRE

Le service des Žtudes juridiques du SŽnat vient de publier une Žtude de lŽgislation comparŽe sur les garanties procŽdurales qui entourent les dŽcisions relatives ˆ la dŽtention provisoire.

Ce document porte sur sept pays europŽens : l'Allemagne, l'Angleterre et le pays de Galles, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas.

Il analyse les garanties offertes aux justiciables au moment du placement en dŽtention provisoire, ainsi que pour la prolongation de celle-ci. Il examine Žgalement les possibilitŽs de rŽparation des dŽtentions provisoires injustifiŽes.

Il met en Žvidence le cas particulier de l'Angleterre et du pays de Galles, o, en dŽpit de l'Žvolution lŽgislative des dernires annŽes, le placement en dŽtention provisoire continue ˆ tre considŽrŽ comme une exception par rapport au droit ˆ la libertŽ, corollaire du principe de prŽsomption d'innocence.

NOTE DE SYNTHéSE

La loi n¡ 2000-516 du 15 juin 2000 renforant la prŽsomption d'innocence et les droits des victimes a sŽparŽ les pouvoirs d'instruction et de placement en dŽtention provisoire. Elle attribue en effet le pouvoir de placement en dŽtention provisoire ˆ un juge distinct du juge d'instruction, le juge des libertŽs et de la dŽtention, qui est un magistrat du sige ayant au moins rang de vice-prŽsident.

    Lorsque le juge d'instruction considre que la dŽtention d'une personne mise en examen est nŽcessaire, il saisit le juge des libertŽs et de la dŽtention, seul compŽtent pour prendre la dŽcision. Ce dernier fait compara”tre l'intŽressŽ, dont il recueille les observations s'il l'estime utile. La personne mise en examen peut alors tre assistŽe d'un avocat. Si le juge des libertŽs et de la dŽtention envisage d'ordonner la dŽtention provisoire, il indique que Ç sa dŽcision ne pourra intervenir qu'ˆ l'issue d'un dŽbat contradictoire È. Il informe l'intŽressŽ de la possibilitŽ de demander un dŽlai pour prŽparer sa dŽfense. Il l'avise Žgalement de son droit ˆ l'assistance d'un avocat, choisi ou commis d'office.

    Le juge des libertŽs et de la dŽtention statue en audience de cabinet, aprs un dŽbat contradictoire au cours duquel il entend le ministre public, la personne mise en examen et l'avocat de celle-ci. Si l'intŽressŽ ou son avocat le demande, le dŽbat contradictoire peut avoir lieu en audience publique, ˆ moins que l'affaire n'exige une totale discrŽtion.

    L'ordonnance de placement en dŽtention provisoire doit comporter Ç l'ŽnoncŽ des considŽrations de droit et de fait sur le caractre insuffisant des obligations du contr™le judiciaire È, la dŽtention provisoire apparaissant ainsi comme subsidiaire par rapport au contr™le judiciaire. Cette ordonnance doit Žgalement prŽciser le taux de la peine encourue, ainsi que l'une des conditions de fond de la dŽtention provisoire (conservation des preuves, protection de la personne mise en examen...).

    Dans les dix jours suivant la notification de cette ordonnance, le prŽvenu peut interjeter appel devant la chambre de l'instruction, sans que l'appel soit suspensif.

    Par ailleurs, en mme temps que l'appel, et ˆ condition que celui-ci soit prŽsentŽ au plus tard le jour suivant la dŽcision de placement en dŽtention provisoire, l'intŽressŽ peut introduire un recours en rŽfŽrŽ-libertŽ auprs du prŽsident de la chambre de l'instruction pour demander l'examen immŽdiat de son appel en vue de sa remise en libertŽ. Le prŽsident de la chambre de l'instruction statue au plus tard letroisime jour ouvrable suivant cette demande par une ordonnance non motivŽe et non susceptible de recours. La loi du 15 juin 2000 relative ˆ la prŽsomption d'innocence a crŽŽ une seconde forme de rŽfŽrŽ-libertŽ : la personne qui forme ce recours peut dŽsormais demander que son appel soit directement examinŽ par une formation collŽgiale, la chambre de l'instruction, qui statue alors le cinquime jour ouvrable suivant la demande.

    La durŽe de la dŽtention provisoire dŽpend de la nature de l'infraction. Ainsi, en matire criminelle, elle ne peut excŽder un an. Ë l'issue de cette pŽriode, le juge des libertŽs et de la dŽtention peut prolonger la dŽtention provisoire pour une durŽe d'au plus six mois. La dŽcision de prolongation obŽit aux mmes conditions de forme que la dŽcision de placement (ordonnance motivŽe rendue ˆ l'issue d'un dŽbat contradictoire...). La prolongation peut tre renouvelŽe. Toutefois, la durŽe totale de la dŽtention provisoire est limitŽe : ˆ deux ans si la peine de prison encourue est infŽrieure ˆ vingt ans et ˆ trois ans sinon, pour autant que l'infraction ait ŽtŽ commise en France. Le dŽlai est portŽ ˆ quatre ans lorsque la procŽdure est suscitŽe par certaines infractions particulirement graves (terrorisme, proxŽnŽtisme, trafic de stupŽfiants...).

    La loi du 15 juin 2000 relative ˆ la prŽsomption d'innocence ainsi que la loi 2000-1354 du 30 dŽcembre 2000 tendant ˆ faciliter l'indemnisation des condamnŽs reconnus innocents et portant diverses dispositions de coordination en matire de procŽdure pŽnale ont instituŽ un droit ˆ rŽparation intŽgrale du prŽjudice moral et matŽriel en cas de dŽtention provisoire injustifiŽe, c'est-ˆ-dire si la procŽdure s'est terminŽe par une dŽcision de non-lieu, de relaxe ou d'acquittement. Ce droit ˆ rŽparation est toutefois exclu lorsque l'intŽressŽ s'est librement et volontairement accusŽ ou laissŽ accuser ˆ tort en vue de faire Žchapper l'auteur des faits aux poursuites.

    L'indemnitŽ rŽsulte d'une dŽcision motivŽe du premier prŽsident de la cour d'appel. Elle est allouŽe ˆ l'issue d'une procŽdure contradictoire et publique, ˆ moins que le demandeur ne s'oppose ˆ la publicitŽ des dŽbats. ConformŽment au principe du double degrŽ de juridiction, ces dŽcisions peuvent faire l'objet d'un recours devant la Commission nationale de rŽparation des dŽtentions placŽe auprs de la Cour de cassation, qui statue en dernier ressort.

    Au 1er janvier 2003, les prŽvenus reprŽsentaient 37,6 % de la population carcŽrale. L'importance de ce pourcentage et les rŽflexions actuellement menŽes sur une Žventuelle rŽforme de la dŽtention provisoire conduisent ˆ s'interroger sur les garanties procŽdurales qui entourent les dŽcisions relatives ˆ la dŽtention provisoire dans plusieurs pays europŽens.

    Sept pays ont ŽtŽ retenus : l'Allemagne, l'Angleterre et le pays de Galles, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas.

   Pour chacun d'eux, les points suivants ont ŽtŽ analysŽs :

- les garanties procŽdurales dont bŽnŽficie le justiciable au moment du placement en dŽtention provisoire (caractre contradictoire de la procŽdure, nature de l'organe qui dŽcide de la dŽtention provisoire, recours offerts aux prŽvenus...) ;

- la durŽe de validitŽ de la dŽcision initiale de placement en dŽtention provisoire, les possibilitŽs de prolongation et les dispositifs de vŽrification du bien-fondŽ de la dŽtention provisoire ;

- l'indemnisation consŽcutive ˆ une dŽtention provisoire injustifiŽe.

    Le cas particulier des mineurs et des personnes souffrant de troubles mentaux n'a pas ŽtŽ pris en compte. L'Žtude Žtant consacrŽe aux garanties procŽdurales, les conditions de fond du placement en dŽtention provisoire (1(*)) n'ont pas ŽtŽ prŽsentŽes.

    L'examen des lŽgislations Žtrangres fait appara”tre que :

- dans tous les pays ŽtudiŽs, la dŽcision initiale de placement en dŽtention provisoire repose sur un socle commun de garanties procŽdurales ;
- les dŽlais lŽgaux et les vŽrifications du bien-fondŽ de la dŽtention provisoire permettent d'Žviter les excs ;

le droit ˆ indemnisation aprs une dŽtention provisoire injustifiŽe est diversement reconnu.

1) Dans tous les pays ŽtudiŽs, la dŽcision initiale de placement en dŽtention provisoire repose sur un socle commun de garanties procŽdurales

a) Prise ˆ l'issue d'une procŽdure contradictoire, la dŽcision initiale de placement en dŽtention provisoire doit tre motivŽe et revt un caractre subsidiaire par rapport aux autres mesures envisageables

   Dans tous les pays ŽtudiŽs, les suspects doivent, aprs leur arrestation et avant leur jugement, tre entendus avant d'tre placŽs en dŽtention provisoire. La dŽcision de placement en dŽtention provisoire, nŽcessairement motivŽe, ne peut tre prise que si aucune autre solution n'est possible, car la dŽtention provisoire constitue partout une mesure subsidiaire par rapport ˆ la libertŽ sous contr™le judiciaire.

    L'expression du caractre subsidiaire de la dŽtention provisoire varie cependant d'un pays ˆ l'autre. Ainsi, en Angleterre et au pays de Galles, la libertŽ avant jugement est un droit, et la dŽtention provisoire constitue donc une exception ˆ ce droit. De mme, les textes allemand, danois, espagnol et italien prŽsentent la dŽtention provisoire comme une mesure susceptible d'tre ordonnŽe seulement lorsque toute autre disposition para”t inadŽquate. En revanche, la loi belge et le code de procŽdure pŽnale nŽerlandais laissent au juge une totale libertŽ pour ordonner le placement en dŽtention provisoire ou pour laisser l'intŽressŽ en libertŽ sous conditions.

b) Certains pays n'appliquent pas le principe de sŽparation des pouvoirs d'instruction et de placement en dŽtention provisoire, et les recours offerts aux prŽvenus varient d'un pays ˆ l'autre

á La Belgique, l'Espagne et les Pays-Bas confient au mme organe l'instruction et le placement en dŽtention provisoire

   Dans ces trois pays, c'est le juge d'instruction qui dŽcide du placement en dŽtention provisoire.

    En revanche, en Allemagne, en Angleterre et au pays de Galles, au Danemark ainsi qu'en Italie, l'instruction et le placement en dŽtention provisoire ne relvent pas du mme organe : la procŽdure d'instruction est dirigŽe par le ministre public ou par la police, tandis que la dŽcision de placement en dŽtention provisoire est prise par un juge.

á Les recours offerts aux prŽvenus varient d'un pays ˆ l'autre

   En rgle gŽnŽrale, le prŽvenu dispose d'au moins une voie de recours contre la mesure dŽcidant de son placement en dŽtention provisoire : appel ou demande d'annulation.

    La Belgique est le seul pays o les prŽvenus ne disposent pas d'une possibilitŽ de recours, mais cette affirmation doit tre tempŽrŽe par le fait que la dŽcision initiale de placement en dŽtention provisoire ne peut tre prise que pour cinq jours.

2) Les dŽlais lŽgaux et les vŽrifications du bien-fondŽ de la dŽtention provisoire permettent d'Žviter les excs

   La dŽtention provisoire est gŽnŽralement prononcŽe pour une certaine durŽe, limitŽe par la loi et variable (cinq jours en Belgique, un mois au Danemark et six mois en Allemagne par exemple). Ensuite, elle peut tre prolongŽe. Les dŽcisions de prolongation sont soumises aux mmes rgles de forme que les dŽcisions initiales de placement - voire ˆ des rgles plus strictes - et sont renouvelables.

    Certains pays fixent une limite absolue ˆ la durŽe totale de la dŽtention provisoire. L'Espagne et l'Italie sont dans ce cas : la dŽtention provisoire ne peut en aucun cas y dŽpasser respectivement quatre et six ans.

    D'autres pays fixent une limite, mais autorisent des dŽpassements dans des cas trs exceptionnels. C'est le cas de l'Angleterre et du pays de Galles ainsi que des Pays-Bas. Ainsi, la loi anglaise fixe ˆ six mois la durŽe maximale de la dŽtention provisoire, mais autorise le ministre public ˆ demander une prolongation, qui n'est accordŽe que dans des circonstances trs particulires et seulement si le demandeur a agi avec Ç diligence et promptitude È.

    En revanche, en Allemagne, aucune limitation n'est prŽvue, sauf si la dŽtention provisoire est justifiŽe par le risque de rŽcidive. En pareil cas, elle ne peut excŽder un an. De mme, en Belgique, la durŽe totale de la dŽtention provisoire ne conna”t pas de limites. Dans ces deux pays, la vŽrification du bien-fondŽ de la dŽtention provisoire constitue en quelque sorte la contrepartie de l'absence de limitation de la durŽe. En Belgique, cette vŽrification prend la forme de contr™les mensuels, ˆ l'occasion desquels le prŽvenu peut demander ˆ tre entendu. De mme, en Allemagne, le prŽvenu peut demander ˆ tout moment un examen de sa situation. Ce contr™le, qui fait normalement l'objet d'une procŽdure Žcrite, peut toutefois donner lieu ˆ un examen oral contradictoire tous les deux mois.

    Au Danemark, la durŽe de la dŽtention provisoire doit tre Ç aussi courte que possible È. Cependant, elle n'est pas limitŽe et il n'existe pas de vŽrification du bien-fondŽ de la dŽtention.

3) L'indemnisation d'une dŽtention provisoire injustifiŽe, prŽvue par tous les textes sauf par la loi anglaise, est diversement reconnue

a) La rŽparation d'une dŽtention provisoire injustifiŽe est prŽvue par la loi en Allemagne, en Belgique, au Danemark, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas

   Dans ces six pays, les prŽvenus qui ne sont pas condamnŽs peuvent tre indemnisŽs, ˆ condition de ne pas avoir suscitŽ eux-mmes leur placement en dŽtention provisoire, par exemple en induisant en erreur les autoritŽs chargŽes de l'enqute.

    Les procŽdures de reconnaissance du droit ˆ rŽparation varient : les demandes sont examinŽes par le ministre de la justice en Belgique, en Espagne ainsi qu'au Danemark, par le tribunal en charge de l'affaire aux Pays-Bas et par la cour d'appel en Italie. En Allemagne, le tribunal reconna”t le droit ˆ rŽparation, tandis que le ministre de la justice du Land dŽtermine le montant de l'indemnitŽ.

    En revanche, en Angleterre et au Pays de Galles, il n'existe aucune disposition normative sur l'indemnisation des dŽtentions provisoires injustifiŽes. Toutefois, conformŽment ˆ un engagement pris en 1985 devant la Chambre des communes par le ministre de l'intŽrieur de l'Žpoque, une indemnitŽ peut tre versŽe ˆ une personne ayant subi une dŽtention provisoire abusive et qui en fait la demande, pour autantque des circonstances exceptionnelles le justifient. En pratique, les cas d'indemnisation sont rares.

b) Le droit ˆ la rŽparation des dŽtentions provisoires injustifiŽes est diversement reconnu

   Si l'on excepte le Danemark, o un barme annuel prŽcise le montant forfaitaire correspondant ˆ chaque journŽe de dŽtention provisoire injustifiŽe, ainsi que les majorations dues lorsque le justiciable a ŽtŽ mis en cause dans des affaires particulirement graves, l'indemnitŽ est partout fixŽe de faon discrŽtionnaire.

    C'est notamment le cas en Italie, mais le code de procŽdure pŽnale fixe un plafond. De plus, les dispositions prises pour l'application de ce code prŽvoit que les personnes licenciŽes aprs avoir ŽtŽ placŽes en dŽtention provisoire retrouvent automatiquement leur emploi au moment du prononcŽ de la dŽcision d'acquittement, de non-lieu ou de classement qui leur favorable.

    De plus, si la rŽparation d'une dŽtention provisoire injustifiŽe constitue un droit en Espagne, les conditions requises pour en bŽnŽficier sont apprŽciŽes restrictivement, de sorte que la plupart des demandes Žchouent.

* * *

MalgrŽ l'importance des garanties procŽdurales entourant les dŽcisions relatives ˆ la dŽtention provisoire, les prŽvenus reprŽsentent en rgle gŽnŽrale plus d'un tiers de la population carcŽrale. La principale exception ˆ cette rgle est constituŽe par l'Angleterre et le pays de Galles : en dŽpit de l'Žvolution lŽgislative des dernires annŽes, le placement en dŽtention provisoire continue ˆ y tre considŽrŽ comme une exception par rapport au droit ˆ la libertŽ, corollaire du principe de prŽsomption d'innocence, et la durŽe de la dŽtention provisoire y est, sauf dans de rares cas, limitŽe ˆ six mois.

------------------------------------------------------------------------

* (1) Voir l'Žtude de lŽgislation comparŽe LC 16 de mai 1996 sur la dŽtention provisoire.

 

 

Regard sur le systme Žducatif franais

Mise en ligne par la DEP du "Regards sur le systme Žducatif franais" qui propose une photographie des principales donnŽes chiffrŽes caractŽrisant cette administration et ses usagers.

http://www.education.gouv.fr/stateval/regards/index.htm

 

 

LMD

Page de prŽsentation de l'espace europŽen de l'enseignement supŽrieur : textes de rŽfŽrence, prŽsentation de l'action menŽe en France, tous les outils pour comprendre l'harmonisation en cours.

http://www.education.gouv.fr/sup/lmd/default.htm



Commission supŽrieure de la codification

Quatorzime rapport annuel : 2003

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp/notices/044000487.shtml

La Bibliothque des rapports publics est accessible ˆ lÕadresse suivante

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/brp_pages/index.shtml

 

------------------------------------------------------------------------

Vous ne recevez pas bien lÕafad en ligne ?

lignes incompltes, liens inactifs...?

des signes cabalistiques ou des hiŽroglyphes indŽchiffrablesÉ ?

la solution (peut-tre) : xavier.abeberry@freesbee.fr