LA LETTRE LECTRONIQUE DE
LÕASSOCIATION FRANCOPHONE DÕANTHROPOLOGIE DU DROIT
n” 14 - le 7 fvrier 2005
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S O M M A I R E
Compte-rendu : thorie des cas extrmes (G.
Timsit)
Vient de paratre : pratique cosmopolitiques du
droit / frontires en attente / contrler les agents du pouvoir / les
matrialismesÉ
Appel contributions : les juristes en
Auvergne
Formation : les codifications du point
de vue de la thorie du droit / histoire de l'Espagne contemporaine / droit
compar des liberts fondamentales
Information : parlement franais / France
culture
Liens utiles
Entretien
Sance de recherche sur
le concept juridique de Ē cas extrmes Č
Paris, 27 janvier
2001, Ecole Normale Suprieure
Prsentation du concept par M. le Professeur Grard Timsit
Il y a toutes les raisons et aucune de parler
des cas extrmes car statistiquement peu nombreux (il sÕagit dÕune province
fort limite du droit), mais il sÕagit de cas
(on peut en avoir une approche objectivante, mode dÕtre du droit, nonciation
et apprciation du droit, dconnecte de la conscience des acteurs du droit) (ā
approche du sens clair, qui est une thorie du lecteur (ou de lÕauteur?),
approche dworkinienne des cas difficiles, thorie de lÕinvention de la loi).
La thorie des cas extrmes est une thorie
qui nÕest rductible aucune thorie existante = elle fait fonctionner la Ē
matrice cache Č du droit (Agamben?), elle ferait subir une preuve aux
thories du droit pour les forces sÕinterroger sur le fondement mystique de
l'autorit (Derrida)
I. Elments empiriques rendant compte dÕune thorie des cas
extrmes :
Les cas extrmes dsignent des situations extrmes
donnant lieu des solutions extrmes, il faut que les deux lments
(situations et solutions) soient prsents.
A)
QuÕest-ce quÕune situation extrme ?
Les situations extrmes ont toutes trait la
situation politique : le juge sÕinterroge sur la place faire, tranche le lien
entre violence et droit.
Quelle est la place faire au politique dans
le droit ? Le politique est lÕaction qui confre au droit son fondement ; ce
qui se trouve en cause, en question, cÕest le moment de la fondation du droit =
cette question apparat dans 3 sries de situations : 1) question de la
lgitimit du rgime politique ; 2) irrductibilit de lÕobjet politique
; 3) ncessit de la dcision politique.
ExemplesÉ
1. Lgitimit du rgime politique :
Cette question apparat devant les juges quand un
individu a obi ou dsobi un rgime qui a chang, ses dcisions sont
critiques au nom du droit du nouveau rgime. Deux cas = a) quand un individu
obit, b) quand il dsobit.
a)
le rgime a chang : par exemple, le procs de Louis XVI. Le
roi doit-il tre jug en tant que citoyen ou en ennemi ? au nom de
lÕillgitimit dont il prtend que XVI relve, Saint-Just dclare que le roi
doit tre jug en ennemi et non en citoyen ; autre exemple : lÕAllemagne
runifie et les fonctionnaires de lÕex-RDA : des gardes frontires ayant tu
des fuyards furent jugs sur le fondement dÕune application rtroactive du
droit de lÕAllemagne runie
b)
question de la dsobissance civile : remplit-elle toutes les
conditions des cas extrmes ? en tout cas, il nÕy a pas de solution extrme
2. Irrductibilit de lÕobjet politique :
Existe-t-il un objet politique irrductible et
soustractible aux juges (injusticiabilit). Des thoriciens amricains disent
que oui. La loi italienne de 1924 soustrayait les dcisions du gouvernement
fasciste. La Cour Suprme dÕIsral a dit quÕil nÕy a aucun cas soustractible
la justice. En droit franais, il y a les actes du gouvernement, ce qui semble
avoir rcemment inspir les positions anglaise et amricaine sur cette question
politique.
3. Ncessit de la dcision politique :
La dcision politique doit sÕimposer lÕencontre de
toute considration y compris juridique. Exemple : Isral et lÕinterrogatoire
de suspectsÉ le dfenseur de l'tat dÕIsral devant la Cour suprme isralienne
invoque lÕargument selon lequel il est ncessaire de sauver des vies humaines
(attentat la bombe), dÕuser des moyens physiques : la CS rpondra que cet usage
ne peut tre tir du principe de ncessit.
B)
Il faut quÕil y ait solution extrme :
Les solutions extrmes consistent faire prvaloir
sur le droit tabli un droit qui le contredit et qui sÕimpose. Il y a la
solution de la transgression de la loi qui est diffrente des solutions
dÕapplication de la loi dans la rsolution des cas difficiles.É
diffrente aussi des solutions dÕinvention de la loiÉ il ne sÕagit pas
non plus de la violation de la loi
La transgression de la loi, cÕest quand la loi
fait place des principes fondamentaux contradictoires : la solution, cÕest de
faire prvaloir un principe sur autre principe (exemple : en matire de
tourment, le principe de la libert, de la dignit prvaut sur celui de la
ncessit ; autre exemple que le droit la vie et la libert prvalent sur le
principe de non-rtroactivit de la loi).
Il existe donc des principes fondamentaux que
lÕon prfre d'autres principes fondamentaux.
Il existe ainsi un tragique du droit :
mlodrame et drame, selon Albert Camus, Ē tous sont justifiables, personne
nÕest juste Č, tout le monde a raison [thme constant de la tragdie antique :
ne pas dclencher lÕhubris du droit] [la limite quÕil ne faut pas
dpasserÉ].
II. Concepts thoriques rendant compte dÕune thorie des cas
extrmes :
Les concepts thoriques sont au nombre de trois : pour quÕil y ait cas
extrmes, il faut quÕil y ait dissension normative, invention normative et
inclusion normative
A)
Dissension normative :
Il ne sÕagit pas dÕun simple dsaccord sur la norme
applicable (cas courant dÕindtermination du droit, des hard cases de Dworkin), mais dÕune dissension fondamentale
entre deux types de droits fondamentaux (doctrine - jurisprudence).
Ainsi, la suite de Siys, la doctrine distingue
les droits naturels et civils (ceux pour le maintien desquels la socit est
forme) des droits politiques (ceux par lesquels la socit se forme) ; cÕest
cette distinction qui est dans la jurisprudence des cas extrmes selon un ordre
lexical Ē droits humains / droits politiques ČÉ
1)
tat dÕexception : Carl Schmitt
sur lÕart. 48 de la constitution de Weimar, c'est--dire lÕautorisation de la
suspension des droits fondamentaux garantis par la constitution = coup dÕtat
constitutionnel ; coup dÕtat judiciaire ? Bush v. Gore : la clause de sret du dlai impos pour
dclarer les rsultats de lÕlection prsidentielle a t juge suprieure la
clause dÕgalit du 14e amendement.
2)
priorit des droits individuels
sur les droits politiquesÉ hypothse de lÕaffaire des gardes frontires de la
RDA : la Cour suprme a parl dÕ Ē injustice tatique extrme Č autorisant
tirer sur des individus, cette injustice interdit que lÕon puisse se rendre
coupable dÕune atteinte au principe deÉ et se prvaloir celui de non
rtroactivit ; dans cette hypothse, il y a dsactivation du droit,: soit des
droits politiques par les droits humains, soit des droits humains par les
droits politiques ; dsactivation qui donne lieu dans tous les cas invention
normative.
B)
Invention normative :
Les solutions extrmes sont des solutions inventes
car elles ne sont pas inscrites dans la loi et pour autant elles sont ancres
dans le droit positif que le juge Ē invente Č comme lÕon trouve un trsor enferm
dans la terre ou sous la mer ; cette invention
est celle dÕune valeur objective au nom de laquelle va se faire le jugement.
Par exemple, la Cour constitutionnelle
allemande, au sujet des affaires de tirs sur les fuyards dÕEst en Ouest, va se
rappeler que les juridictions allemandes sÕtaient dj poses ce problme pour
le IIIe Reich = invocation dÕune formule de Radbruch (?) Ē le droit positif
doit cder au droit naturel quand la contradiction entre droit positif et
justice atteint des proportions intolrables Č.
LÕobjectivation de cette formule a t faite
par les tribunaux allemands pour les agents de lÕex-RDA : les droits de lÕhomme
sont protgs par le droit international, il y a des principes dterminants
indispensables vie la socit qui appartiennent un noyau intangible . Il
y a un mode mme de contextualisation = ces principes dterminants sont
invoqus par les tribunaux mais sont encadrs par des principes de
proportionnalitÉ erreurs manifestesÉ discriminations criantesÉ
C)
inclusion normative :
LÕide est chez HabermasÉ elle y sert de
substitut au caractre de vritÉ dÕintersubjectivitÉ mais pour lÕauteur de la
thorie des cas extrmes, les valeurs les plus inclusives sont celles qui
visent celer, restaurer lÕunit fondamentales des membresÉ
Il y aurait prvalence des droits les plus
inclusifs (les droits humains) sur les droits les plus exclusifs (les droits
politique). Il faut aussi sÕinterroger sur la simple mise en scne de
lÕinclusion comme cÕest le cas des commissions vrit/conciliation sur le
modle sud-africain qui se multiplientÉ Ce sont l de nouveaux horizons du
droit.
Vient de paratre
COSMOPOLITIQUES. N” 8.
Pratiques
cosmopolitiques du droit
DITIONS
DE L'AUBE (18 Ū)
Sommaire
Frdric Audren et Laurent de Sutter, Le droit en action : pratiques juridiques et
proposition cosmopolitique (prsentation du numro)
* Droit et cosmopolitique :
Isabelle Stengers, Une pratique cosmopolitique du droit est-elle possible ? (entretien)
Bruno Latour,
Note brve sur l'cologie du droit saisie comme nonciation
* Science :
Stphanie Hennette-Vauchez, Les rapports entre droit et science au prisme du
droit de la biothique, ou les larmes du crocodile
Daniel de Beer, Brevets et accs aux mdicaments essentiels. L'office du droit
Fabrice Flipo, L'indicateur comme pratique diplomatique dans le contexte du
dveloppement durable
Serge Gutwirth, Le cosmopolitique, le droit et les choses.
* Mondes de la justice :
Franois Begaudeau, En attendant le juridique. A propos de Dixime Chambre, de Raymond Depardon.
Gilles Sotemondt et Anne Dufour, Le conseiller prud'homal est-il crateur de droit
?
Gilles Chantraine, Dynamique carcrale et critique sociopolitique
* De quelques catgories l'preuve de la
Cosmopolitique
Laurent de Sutter, Ce que font les principes
Dominique Linhardt, L'ide de l'tat au point de vue de la nouvelle cosmopolitique, ou :
quiper le collectif comme collectif
Isabelle Agier-Cabanes, La dsobissance civile : une exception
anglo-saxonne ?
Eric Mac,
Note de lecture sur Jos Bov, Gilles Luneau, Pour la dsobissance civique
Franois Ost,
Le droit l'preuve de la pratique littraire. (Entretien)
Ulrich Beck,
La vrit des autres. Une vision cosmopolitique de l'altrit : distinctions,
malentendus, paradoxes
Eric Mac,
Note de lecture sur Marcella Iacub, Qu'avez-vous fait de la libration sexuelle ?
CHANTIERS POLITIQUES. N” 2.
FRONTIéRES
EN ATTENTE
L'association Pollens ( "Politique l'ENS" ) qui organise
des sminaires de rflexion sur l'actualit l'Ecole Normale Suprieure dite
une revue rdige par des lves historiens, juristes, sociologues,
anthropologues... tudiant l'ENS. Le numro 2 dont le titre est "Frontires
en attente" est dj sorti.
Les rubriques traites sont les suivantes :
CHANTIER CENTRAL : PASSER LA FRONTIERE
Zones d'attente Roissy
Centres de rtention italiens
Rfugis en Croatie
Technologisation de la frontire
Coopration anti-terroriste en Europe
CHANTIER INTERNATIONAL : FRONTIERES EN HERITAGE
Mmoire de la frontire est-ouest en Allemagne
Tibet, frontires introuvables
UN CHANTIER DANS L'ESPACE ? LES FRONTIERES DU CIEL
Conversation sur les frontires du ciel
L'espace, un bien commun de l'humanit
RUBRIQUES
La sphre europenne en mal de mdias
Saisons culturelles, une diplomatie de
l'change
Pollens et le projet lyce
Vous trouverez la revue en vente dans les librairies suivantes :
Compagnie, 58 rue des Ecoles
L'Univers des livres, 49 bd St Michel
Librairie Dalloz, 22 rue Soufflot
Galerie de la Sorbonne 52 rue Ecoles
Librairie des Sciences politiques 30 rue
saint Guillaume
l'Harmattan 21 bis rue Ecoles
A dfaut, vous pouvez aussi la rclamer en crivant celine.mistretta@ens.fr.
Le prix de vente l'unit est de 5 euros. Il sert exclusivement
couvrir les frais d'impression et de diffusion.
www.Chantiers-politiques.org
Contrler les agents du
pouvoir
sous la dir. de L. FELLER, Numro ISBN : 2-84287-335-1 20 Ū
S'il est ais de donner un ordre, il l'est
beaucoup moins de vrifier qu'il a t excut convenablement et que ses
consquences rpondent bien aux effets attendus. Contrler l'excution d'un commandement
et se mettre en situation de pouvoir rprimer les responsables d'une mauvaise
excution ou d'une absence de rsultats est une proccupation constante des
gouvernants. Elle se trouve au coeur mme de l'tat et prend, dans le monde
contemporain, des formes bien codes s'effectuant au sein d'institutions
souvent prestigieuses, du moins en France. Comment le contrle s'opre-t-il ?
Et comment s'est-il opr aux autres poques historiques, Antiquit, Moyen åge,
poque moderne, en France et ailleurs ? La vingtaine de contributions publies
dans ce volume se proposent d'examiner diffrents aspects de cette question. Il
est divis en quatre sections correspondant quatre aspects de la question :
contrles fiscaux et financiers, contrle administratif ordinaire, agents
dviants, rsistance des contrls. Sans prtendre le moins du monde puiser la
matire, cette division permet de rendre compte de la varit et de la
difficult des oprations examines - dont aucune ne va vritablement de soi -,
qui supposent l'existence d'un personnel comptent, une vritable volont
politique et la capacit de briser les rsistances lorsqu'il s'en rencontre.
Une varit presque infinie de situations se prsentent dont les analyses
runies ici proposent une palette assez vaste de l'Antiquit romaine nos
jours - des mthodes utilises par les Lagides pour gouverner efficacement
l'gypte aux problmes poss par la censure dans la Hongrie communiste, pour
prendre les bornes chronologiques extrmes de cet ouvrage. Les rponses
apportes par chaque priode et chaque socit cette sollicitation ncessaire
sont parfois surprenantes : elles permettent de mesurer ce qui, chaque
poque, passe pour tre le bien commun, ou l'intrt de l'tat, notions dont
l'intelligibilit gagne tre examines au crible de la critique historique,
parce qu'elles sont tout sauf intemporelles.
Au sommaire notamment :
Le contrle fiscal au moment de l'assiette de l'impt royal au XVIIIe
sicle. Contrler un lectron libre : le collecteur-asseur (M. Touzery) ;
Le contrle sur les finances urbaines la fin du XVIIIe sicle en
Bourgogne: cot, rsistances et accommodements (C. Lamarre) ;
Le contrle de la dpense publique la fin du XIXe sicle: contrle
administratif ou contrle politique ? (S. Kott) ;
Le mtier d'inspecteur des Finances dans la premire moiti du XXe
sicle. Quels moyens? Quelle efficacit ? (N. Carr de Malberg) ;
Surveiller ou punir ? Le contrle des fonctionnaires dans l'Egypte
ptolmaque (A.-E. Vesse) ;
Le contrle des gnraux en campagne durant le Haut-Empire romain (C.
Badel) ;
Le contrle des gouverneurs de Province sous le Haut-Empire (A.
Berenger-Badel) ;
Le prince et les magistrats, d'Auguste Nron (M. Coltelloni-Trannoy)
;
Dlgation du pouvoir et contrle des officiers : les lieutenants du
roi sous Philippe II et Philippe IV (1270-1314) (X. Helary) ;
Le contrle des officiers en France la fin du Moyen-åge : une
priorit pour le pouvoir ? (R. Telliez) ;
Don Geronimo Benavente de Quinones, gouverneur du comt de Bourgogne
(1671-1673) : le contrle et le renvoi d'un agent du pouvoir espagnol (F.
Pernot) ; Sexualit des prtres et discipline de l'Eglise dans l'ancien diocse
de Sens au XVIIIe sicle : l'exemple du chanoine Desforges d'Etampes (J. Gelis)
;
L'exempt, l'archer, la mouche et le filou. Dlinquance policire et
contrle des agents dans le Paris de la Rgence (P. Peveri) ;
Contrle politique et contrle social de la police sous la
Restauration (G. Malandain) ;
Coloniser des les lointaines: quand la distance et l'inconnu
dsarment le pouvoir. Etude des relations entre les officiers de la Marine et
l'Etat dans la colonisation des Marquise et de Tahiti (H. Blais) ;
Comment rtablir la norme au temps d'exception : l'IGCI/CICDA pendant
la guerre d'Algrie (R. Branche) ;
L'impossible contrle des agents du pouvoir : Dion Cassius et les
affaires d'Espagne pendant la guerre civile (P. Cordier);
La mission du correcteur Dion Cassius en Asie (E. Guerber) ;
Encouragement, contrle, lchage et lynchage des agents du fisc
imprial (Ier-IVe sicle aprs J.-C.) (Y. Rivire) ;
Compagnons contre gens d'armes en Languedoc: les Tuchins au secours
des communauts (V. Challet) ;
Le contrle des messiers par la communaut villageoise en
Ile-de-France au XVIIIe sicle (F. Quellier) ;
Diplomatie et interculturalit : les appartenances multiples d'un
consul franais au Maghreb (C. Windler) ;
Les censeurs face au Parti, ou les ambiguts du contrle
politico-littraire en Hongrie aprs 1956 (A. Krause).
Pour plus de renseignements, consulter notre site http://www.pulim.unilim.fr
pulim: 39E, rue Camille Gurin F.87036 Limoges cedex
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Les matrialismes et leurs
dtracteurs
Jean Dubessy, Guillaume Lecointre
& Marc Silberstein (dir.),
Paris, Syllepse, 2004, 792 p, ISBN : 2-84797-046-0, Prix :
33 Ū
On le sait, tout au long de lÕhistoire, les
succs des religions ne furent pas sans rapport avec lÕtablissement de
pouvoirs politiques contrlant troitement les esprits. Fondes sur lÕintuition
et la rvlation, les doctrines religieuses ont pour proprit commune de ne
pas donner prise lÕexigence de vrifiabilit et la possibilit de la
rfutation. Toutefois, une autre comprhension du monde sÕest progressivement
forme au cours des sicles, grce lÕanalyse rationnelle des faits
observables, grce au dbat argument, enfin par la reproduction des
expriences. Cette autre approche postule que tout phnomne naturel est
interprtable exclusivement en termes de matire. LÕassentiment est alors fond
non pas sur la foi et la docilit, mais au contraire sur le doute, lÕconomie
dÕhypothses, la vrification ou la rfutation par autrui. De ce fait,
lÕmergence de la science, matrialiste en postulats et en mthodes, apparat
comme une mancipation de lÕintellect, un gain de libert pour tous, puisque
les explications du monde peuvent ds lors sÕaffronter autrement que par la
force.
Cependant, nombreuses sont aujourdÕhui les
tentatives de ramener la science vers le spirituel, du fait dÕintentions
proslytes ou mercantiles. Pour avertir le public quÕil sÕagit l dÕune
vritable rgression de nos moyens de comprendre le monde, il ne suffit pas de
rappeler que la science est matrialiste par dfinition. Il faut expliquer les
multiples facettes, en sciences et en philosophie, du propos matrialiste, si
souvent mconnu ou dcri. Ceci constitue la premire partie du prsent livre.
Nous rappelons dÕabord, travers les textes
dÕYvon Quiniou et de Gnther Mensching, les grandes lignes de la tradition
matrialiste, et ses moments cruciaux dans lÕhistoire des sciences et de la
philosophie. Il faut ensuite, avec Angle Kremer-Marietti, essayer de cerner
quelle notion de la matire serait opratoire dans la perspective de produire
tendanciellement une conception matrialiste unifie du monde, compatible avec
lÕtat actuel des connaissances scientifiques.
Puis nous examinons les principaux points o,
dans diverses disciplines, se joue le prsent et lÕavenir des ides
matrialistes, commencer par la microphysique et la mcanique quantique. Dans
ces champs thoriques, lÕon a assist, tout au long du dernier sicle, la
croissance dÕune perplexit de plus en plus affirme envers les ides
traditionnelles sur la matire et la causalit. Il nÕest donc pas tonnant
quÕau cours des dernires dcennies, divers arguments plus ou moins srieux en
faveur du relativisme aient prtendu se fonder sur ces sciences. Les articles
de Jean Bricmont et Eftichios Bitsakis montrent pour quelles raisons cette situation
pourrait bien nÕtre que transitoire, car elle repose peut-tre moins sur des
rsultats scientifiques univoques que sur la persistance dÕinterprtations qui,
sans tre indispensables lÕexplication des phnomnes, ne sont jamais
vraiment mises en question.
La situation est tout fait diffrente en
biologie, o les succs de la gntique paraissent au contraire avoir
dfinitivement congdi les vieux adversaires du matrialisme, en particulier
le fameux lan vital cher aux spiritualistes et vitalistes. Cependant, la
victoire est-elle aussi complte quÕil le semble en premire
approximation ? Sans doute pas, au vu des contributions de Jean-Jacques
Kupiec et Thomas Heams, qui, examinant les difficults persistantes expliquer
certains phnomnes dÕexpression atypique du gnome, soutiennent que celles-ci
sont dues au moins en partie lÕabsence dÕun raisonnement vritablement
matrialiste et darwinien aux niveaux molculaire et cellulaire.
Autre chantier o les succs de la pense
matrialiste pourraient se rvler plus fragiles quÕil nÕy parat sÕils ne font
pas lÕobjet dÕune rigoureuse critique interne : lÕpistmologie du
problme corps-esprit. Le matrialisme, apparemment dominant dans ce champ Š
grce aux progrs de la neurobiologie, ainsi quÕ lÕextraordinaire inventivit
conceptuelle, durant les dernires dcennies, des philosophes matrialistes de
langue anglaise Š se doit pourtant de mener lÕautocritique de ses rsultats,
selon Bernard Andrieu et Max Kistler. Leurs articles exposent les difficults
formuler une rduction de lÕesprit la matire de faon satisfaisante et
dpourvue dÕambigut, tout en traant paralllement les contours des
possibilits thoriques les plus prometteuses cette fin.
On ne saurait, en effet, prtendre que la
pense matrialiste fournit dÕelle-mme immdiatement une rponse univoque
toutes les difficults philosophiques et scientifiques : en tmoignent les
divergences entre les contributions, pour ce qui concerne tout particulirement
la question de la contingence et du dterminisme, en un dbat qui traverse la
totalit du livre ; cÕest aussi le cas pour le clivage traditionnel entre
nature et culture.
Les tensions sont fortes. DÕun ct, une
anthropologie no-darwinienne dbarrasse des impostures racistes ou sexistes
qui la parasitrent longtemps, et qui, comme le montre prcisment Edouard
Machery, a quelques bonnes raisons de redevenir conqurante en matire
dÕexplication naturaliste des phnomnes sociaux, tant les modles rcemment
dvelopps y sont complexes et ouverts la variation interculturelle. De
lÕautre ct, un hritage marxiste dont, paradoxalement, on msestime les
apports et la pertinence scientifique, tout en continuant bien souvent
dÕadhrer ses interprtations hyper-culturalistes les moins plausibles. Il
est donc temps, comme le montre Franois Athan, de remettre plat la
possibilit dÕune anthropologie matrialiste scientifiquement intressante,
tenant compte des puissants apports thoriques dont le dveloppement des
sciences cognitives est lÕoccasion. Encore faut-il, cette fin, tenter de
dpasser les contradictions, souvent plus idologiques que vritablement
logiques, entre les diverses conceptions des phnomnes sociaux qui se
rclament du matrialisme. Tche dÕautant plus importante que certaines
sciences sociales ne semblent toujours pas sÕtre engages dans la rflexion
sur leurs propres prsupposs qui leur permettrait, non seulement de se doter
dÕune ontologie crdible, mais aussi dÕviter la rptition de leurs checs
rendre raison du rel : tel est le sens gnral des fortes critiques
formules par Robert Boyer et Jean-Philippe Touffut lÕgard de leur propre
champ disciplinaire, les sciences conomiques.
Dans une seconde partie, nous examinons les
prtentions actuelles des religions et des spiritualits de toutes sortes
englober ou coloniser la science, et rfutons ces impostures, dans la droite
ligne de lÕouvrage prcdent, "Intrusions spiritualistes et impostures
intellectuelles en sciences ", sous la direction de Jean Dubessy et
Guillaume Lecointre, galement publi chez Syllepse. Aux tats-Unis, en terre
dÕIslam, en Inde, mais aussi en France, au rayon Ē sciences Č des
librairies rputes les meilleures, et dans les publications les plus renommes
scientifiquement, nous avons identifi les efforts multiformes dÕintrusion de
la pense religieuse lÕintrieur du discours scientifique.
On connat le cas fameux de la thse dite de
sociologie de lÕastrologue lisabeth Teissier ; on a moins fourni, en
revanche, le travail ncessaire de comprhension des dysfonctionnements du
champ universitaire ayant conduit pareil garement - ce quoi sÕefforce
Bernard Lahire dans son article. On sait lÕoffensive, outre-Atlantique, des
chrtiens fondamentalistes contre la pense darwinienne Š mais on sÕest moins
scandalis de voir, parmi les meilleures ventes en librairie rcemment
ralises, lÕouvrage de deux imposteurs qui prtendent avoir montr lÕexistence
dÕhumains sur notre Terre il y a 2,8 milliards dÕannes. On ne sait pas
non plus toujours identifier la rsurgence, au c¦ur des institutions de
la recherche publique en biologie ou en astrophysique, dÕune pense finaliste
et providentialiste, qui sait dissimuler ses vritables desseins sous le
simulacre du discours scientifique. Les articles de Guillaume Lecointre, Pedro
Lima, Christian Magnan sÕefforcent, dans une langue claire et non sans humour,
de mettre bon ordre cela, et de fournir au public des non spcialistes les
instruments critiques ncessaires lÕidentification de la pseudoscience.
Mais ne faut-il pas, face de telles drives,
repenser entirement notre conception des rapports entre sciences et
religions ? Comme le montre Jean Dubessy, travers la critique des thses
de Stephen Jay Gould sur le Ē non-empitement des magistres Č entre
science et religions, les esprits, mme les mieux instruits, mme les mieux
intentionns, tombent souvent dans lÕincohrence et lÕinconsquence floues,
quand on en vient ces sujets minemment polmiques. Tout se passe comme si la
ncessaire lacit institutionnelle tait en cours dÕinvolution vers un
relativisme gnralis o, sous prtexte de dialoguer avec la diversit des
croyances et convictions, on dlaisse, tantt par intimidation, tantt par
paresse, lÕindispensable tche de rfuter les raisonnements faux et les
assertions infondes.
Dans un contexte dÕaffaiblissement de la
recherche fondamentale pour raison dÕasphyxie budgtaire, et tandis que lÕon se
prpare commmorer la loi de sparation des glises et de lÕtat sur fond
dÕexaspration des tensions interreligieuses et identitaires, il devient urgent
dÕassocier, un engagement renouvel pour la lacit institutionnelle,
lÕeffort de refonder et dÕunifier thoriquement la conception athe et
matrialiste du monde.
Table des matires
Introduction : Le matrialisme, ou la revendication dÕune
Ē unit plurielle Č Š Jean Dubessy, Guillaume Lecointre et Marc
Silberstein ....... 5
I Š Les matrialismes
Matrialismes et philosophie
Visages du matrialisme Š Yvon Quiniou ....... 41
Quelle(s) dfinition(s) de la matire un matrialisme contemporain
pourrait-il revendiquer ? Š Angle Kremer Marietti ..... 61
Vers un nouveau matrialisme Š Mario Bunge ............. 75
Le matrialisme scientifique de Mario Bunge Š Pierre Deleporte
......... 81
Le Cercle de Vienne et le matrialisme Š Gnther Mensching
......... 95
Matrialismes et physique
Microphysique : pour un monisme de la matire Š Eftichios
Bitsakis ........ 113
Dterminisme, chaos et mcanique quantique Š Jean Bricmont
........... 135
Matire et ncessit dans la connaissance scientifique Š Michel Paty
........ 155
LÕinfini des cosmologistes : ralit ou imposture ? Š
Christian Magnan ........ 181
Matrialismes et biologie
Matrialisme et thorie des units de niveau dÕintgration Š Chomin
Cunchillos ..... 199
Vers un darwinisme cellulaire (Ni programme gntique, ni
auto-organisation) Š Jean-Jacques Kupiec ....... 227
Biologie molculaire : affronter la crise de la cinquantaine Š
Thomas Heams ....... 237
Prolgomnes une nouvelle thorie du vivant, Le point de vue dÕun
physicien Š Bertrand Laforge .... 263
Matrialismes et pistmologie du Ē problme
corps-esprit Č
Comment tre un dtracteur du matrialisme neuroscientifique au nom du
matrialisme Š Bernard Andrieu ........ 279
Matrialisme et rduction de lÕesprit Š Max Kistler ....... 309
Matrialismes et sciences de lÕHomme
Culture et singularit humaine Š douard Machery .... 341
Le nez de Cloptre et le dmon de Laplace, Matrialismes et dterminismes
en sciences sociales Š Franois Athan .... 363
LÕinvention dÕhomo ¦conomicus Š Jean-Philippe Touffut
..É... 441
LÕavenir de lÕconomie comme discipline Š Robert Boyer .....É. 449
II Š Dtracteurs et imposteurs
Alas et avatars du spiritualisme franais au 19e sicle,
Permanence et dsutude de la dtraction du matrialisme Š Marc
Silberstein ..... 463
Les Ē raisonnements anthropiques Č ont-ils des fondements
thoriques ? Š Christian Magnan ........ 493
Johnathan Wells, Philip Johnson et Michael Denton : les formes
instruites de lÕantiscience Š Guillaume Lecointre ÉÉ. 511
Jacques Arnould et le recul lastique du dogme Š Pierre Deleporte et
Jean-Sbastien Pierre .......... 545
Le NOMA de Stephen J. Gould : une analyse politique Š Jean
Dubessy ........... 555
Impostures mystiques en paloanthropologie : le cas Cremo et
Thompson Š Pedro Lima ....... 579
Usages et msusages de la thorie de lÕinformation Š Jrme Segal
......... 593
ACTG et ttragramme : vaine qute et supercherie Š Bruno Chanet ..........
607
Contingence, ncessit, hasard, tlonomie Š Jean-Sbastien Pierre
.............. 615
Drives et dlires sous couvert de psychologie Š Cyrille Bouvet
............ 631
Imposture en sociologie : le cas de la thse dÕlizabeth Teissier
Š Bernard Lahire .......653
Jacques Ravatin/Ren Lourau, Pseudo-physique et sociologie factice Š
Marc Silberstein .... 675
Dtracteurs du matrialisme au sein de lÕislam, Quelques points de
repres actuels Š Laurent Dianoux ....... 699
Science, superstitions et politique en Inde Š Babu Gogineni
........ 719
pilogue : LÕavenir de la science et le march des illusions Š
Franois Athan, Jean Dubessy, Guillaume Lecointre et Marc Silberstein
.... 727
Renseignements: ditions Syllepse, 69, rue des Rigoles, F-75020
Paris
tel : 01-44- 62- 08-89; fax : 01-44-62-08-62 edition@syllepse.net www.syllepse.net
Association pour les tudes matrialistes (AssoMat), 69, rue des
Rigoles, F-75020 Paris
Tel : 06 64 35 33 23 silbersteinm@yahoo.fr
Appel communication
Les juristes en Auvergne du Moyen
åge au XIXe s.
(8 et 9 dcembre 2005, Clermont-Ferrand)
Ce colloque souhaite relancer lÕtude de
lÕhistoire et de la gographie juridique de lÕAuvergne du Moyen åge au XIXe
sicle. Cette recherche entend associer chercheurs, avocats, notaires et
magistrats dsireux de contribuer mieux faire connatre ce patrimoine
juridique.
Les communications proposes intresseront
lÕensemble de ces activits et professions juridiques. Elles porteront sur les
axes suivants :
Formation : tudes juridiques, confrences
dÕavocats, auditorat, cration de lÕEcole de droit Clermont-Ferrand,
bibliothques des juristes, des barreaux, des juridictions, mthode de travail,
etc.
Profession
et activit professionnelle
: traditions familiales, carrire, cration des barreaux, portrait des grands
juristes auvergnats, justices seigneuriales, etc.
Reprsentation : loquence judiciaire, reprsentations
publiques et collectives du monde judiciaire (jubils des avocats, discours de
rentre devant la cour dÕappel), liens familiaux, professionnels, politiques,
culturels, participation aux socits savantes, etc.
Les propositions de communications devront tre envoyes aux
organisateurs avant le
30 juin 2005.
Contact :
Florent GARNIER, Professeur dÕhistoire du droit lÕUniversit
dÕAuvergne Š Clermont 1, ancien lve de lÕEcole Normale suprieure de Cachan
Virginie LEMONNIER-LESAGE, Matre de confrences en histoire du droit
lÕUniversit dÕAuvergne Š Clermont 1, Vice Doyen
Facult de Droit et de Science politique 41, Bd Franois-Mitterand Š
BP 54 63002 CLERMONT-FERRAND CEDEX 1
04-73-17-75-91 florent.garnier@u-clermont1.fr ou
fl-garnier@wanadoo.fr et virginieLESAGE@u-clermont1.fr
Formation
Les codifications du point de
vue de la thorie du droit
45, rue dÕUlm, 75005 Paris, salle Beckett,
les lundis de 10h30 12h30
Sminaire
dirig par le professeur J.-L. Halprin
7 fvrier: les compilations de droit
canonique, avec le prof. F. Roumy (Paris XI)
14 fvrier: rationalisation du droit et
codification (XVIe-XVIIe sicles)
21 fvrier: les codifications du XVIIIe sicle
7 mars: le Code Napolon
14 mars: autour de lÕexpansion du modle
franais
21 mars: dbats en Grande-Bretagne et aux
tats-Unis
4 avril: autour du BGB
9 mai: autour du ZGB
16 mai: normativisme et codification
23 mai: ralisme et codification
30 mai: les codifications de la fin du XXe
sicle
Sminaire histoire de
l'Espagne contemporaine
cole des Hautes tudes en Sciences Sociales
Colegio de Espaa, Cit Internationale
Universitaire, le 8 fvrier 2005 de 17 19 h :
Discussion de lÕarticle Ē Uniformisation et pluralisme juridiques. Le cas des
codifications contemporaines du droit priv en Espagne Č, de Xavier Abeberry Magescas.
Rapporteur : Marie-Angle Orobon (Universit de Paris-III).
Droit compar des liberts
fondamentales
48 boulevard Jourdan, 75014 Paris,
salle 10, jeudis de 10h30 12h 30
Sminaire dirig par le professeur
J.-L. Halprin
10 fvrier: la libert dÕaller et venir et les trangers
17 fvrier: la privacy, de la protection du domicile celle de
la confidentialit
24 fvrier: privacy
et choix de vie
(avortement, orientation sexuelle...)
10 mars: la libert dÕopinion
17 mars: la libert dÕexpression et les media
24 mars: lÕtat et les religions
31 mars: la lacit
7 avril: lÕtat et lÕducation
12 mai: les liberts linguistiques
19 mai: la libert de runion
26 mai: la libert dÕassociation
Il sÕagit dÕune enqute nullement
exhaustive ni approfondie, sur un terrain relativement peu connu, le droit
compar tant classiquement consacr au droit civil et au droit public ou,
sinon, selon les divisions traditionnelles du droit, alors que la matire des
liberts publiques et droits fondamentaux est la fois transversale ce qui
entrane une absence relative dÕintrt pour les comparatistes.
Il y a dans tous les pays un dveloppement des
recherches sur le droit des droits de lÕhomme la fois du point de vue
international (texte universel comme la dclaration de 1948 sans valeur
contraignante ; ratification de pactes sur les droits civils et politiques ;
sources rgionales : CEDH de 1950) et du point de vue des particularits
nationales : soit en se plaant dans la perspective internationale,
c'est--dire en se focalisant sur les pays qui ne respectent pas le minimum Ń
on est en quelque sorte la limite du droit = tablir lÕexistence de
violations des droits de lÕhomme, cÕest le travail des ONG Ń soit du point de
vue interne dans des pays dmocratiques Ń respecter les droits par ces pays =
intgration des instruments internationaux dans le droit interne Ń.
Il sÕagit donc de comparer la situation des
droits des diffrents pays en soulignant les points communs et les diffrences
afin de rechercher un droit commun des droits de lÕhomme dans les pays
dmocratiques occidentaux (Europe, USA, Canada, et en fonction de lÕinformation
: Japon, Amrique du Sud, Inde, Australie) sachant que la circulation des
modles juridiques, des notions, des techniques constitutionnelles et
lgislative est de plus en plus jurisprudentielle et touche aujourd'hui le
domaine des liberts publiques du fait de lÕexistence dÕoutils internationaux
communs (voir lÕinterprtation lÕtranger du mme texte, par exemple la CEDH)
et de lÕaccessibilit grandissante aux collections de plus en plus nombreuses
de dcisions constitutionnelles qui empruntent lÕune lÕautre des notions.
Information
LÕvolution du rle europen du Parlement
franais
Rapport d'information n”
176 (2004-2005)
par M. Hubert HAENEL dlgation pour l'Union
europenne
Lire le rapport : http://www.senat.fr/rap/r04-176/r04-176.html
France Culture
Les lundis de lÕhistoire. 7 fvrier 9 h 10.
ŅCrime et justice, XIXe et XXe siclesÓ avec
Dominique Kalifa pour Crimes
et culture au XIXe sicle (Perrin)
et Frdric Chauvaud qui a dirig ŅLa justice en image, XVIIe-XXe siclesÓ
(revue Socits et
reprsentations, octobre
2004).
Tire ta langue. 8 fvrier 14 h.
ŅLe franais, langue des roisÓ avec Serge Lusignan,
professeur dÕhistoire du Moyen-åge, pour son livre La langue des rois au Moyen-åge : le
franais en France et en Angleterre (PUF)
On est tous dans le brouillard. 9 fvrier 15 h.
ŅLa justiceÓ. Portrait dÕun Tribunal de grande
instance en rgion : Montluon.
Tous ces programmes sont coutables en ligne sur le site Internet de
France Culture
Liens utiles
Documents de travail du Snat franais
La rserve militaire
Ū tude de lgislation compare n” 143 de la
division des tudes de lgislation compare
Le service des tudes juridiques du Snat vient de publier une tude
de lgislation compare sur la rserve militaire.
Ce document prsente la rserve militaire de trois
pays europens qui, comme la France, ont rcemment abandonn la conscription
(Belgique, Espagne et Pays-Bas), ainsi que de trois autres, o l'abandon de la
conscription est plus ancien (Royaume-Uni, tats-Unis et Canada).
Pour chacun de ces six pays, l'tude prsente
d'abord les diffrentes composantes de la rserve, puis le statut des
rservistes et enfin les relations existant entre l'arme et les employeurs.
L'analyse permet de mettre en vidence :
- la multiplication des formes d'engagement dans la rserve au
Royaume-Uni et aux tats-Unis ;
- le statut particulirement protecteur des salaris rservistes
aux tats-Unis ;
- l'importance des efforts de sensibilisation des employeurs en
Belgique, au Royaume-Uni, au Canada et aux tats-Unis.
Lire le document : http://www.senat.fr/lc/lc143/lc143.html
L'interdiction de fumer dans les
restaurants
Ū tude de lgislation compare n” 142 de la
division des tudes de lgislation compare
La loi 91-32 du 10 janvier 1991, dite loi
vin, pose l'article 16 le principe de l'interdiction de fumer dans tous
les locaux usage collectif.
Le dcret 92-478 du 29 mai 1992, qui dtermine
les conditions d'application de l'interdiction de fumer, prcise que celle-ci
vaut pour Ē tous
les lieux ferms et couverts accueillant du
public ou qui constituent des lieux de travail Č. Cependant, cette interdiction ne concerne
pas les emplacements rservs aux fumeurs, qui doivent, d'une part, tre
dtermins Ē en
tenant compte de leur volume, disposition, condition d'utilisation, d'aration
et de ventilation, et de la ncessit d'assurer la protection des non-fumeurs Č et, d'autre part, respecter
certaines normes de ventilation, prcises par le dcret prcit.
D'aprs ces dispositions, l'interdiction de
fumer s'applique donc dans les restaurants et dans les cafs, sauf dans les
emplacements expressment rservs aux fumeurs. En pratique, c'est la rgle
inverse qui prvaut : l'interdiction de fumer ne s'applique que dans les
emplacements expressment rservs aux non-fumeurs. Devant la discordance entre
la lgislation et la pratique, certains prnent l'introduction d'une
interdiction explicite de fumer dans ces tablissements.
Cette proposition conduit s'interroger sur
les rgles en vigueur dans les pays voisins. Douze pays, a priori reprsentatifs de modles diffrents, ont t
retenus : l'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche, la Belgique, le Danemark,
l'Espagne, l'Irlande, l'Italie, la Norvge, les Pays-Bas, le Portugal et la
Sude.
1) L'Irlande, l'Italie, la Norvge et la Sude interdisent la
consommation de tabac dans tous les restaurants, mais selon des modalits plus
ou moins svres
2) L'Allemagne, l'Autriche, le Danemark et les Pays-Bas considrent
les restaurants comme des lieux particuliers chappant l'interdiction
gnrale de fumer applicable aux lieux de travail ou aux lieux ouverts au
public
3) En Belgique, l'interdiction de fumer s'applique seulement aux
tablissements dont la superficie dpasse 50 m2
4) En Angleterre, en Espagne et au Portugal, aucune rgle nationale ne
limite la consommation de tabac dans les restaurants, mais des projets
d'interdiction sont envisags
Cet examen rvle une volution progressive et
gnrale des textes, conscutive la prise en compte des dangers du tabagisme
passif et l'attention porte au fait que tout lieu public constitue aussi un
lieu de travail. Peu peu, les espaces rservs aux fumeurs sont non seulement
limits et identifis, mais aussi isols. Cependant, l'heure actuelle,
l'Irlande et la Norvge sont les deux seuls pays o il soit totalement interdit
de fumer dans les restaurants.
Lire le document : http://www.senat.fr/lc/lc142/lc142.html
Promulgation de loi
Loi n” 2005-47 du du 26 janvier 2005 relative aux
comptences des tribunaux
http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/programmation-justice.asp#compentences_tribunaux
Fichiers pdf
Les fichiers d'extension pdf sont de plus en plus utiliss.
Ils ont l'avantage de ne pas tre modifiables
par le destinataire, comme les .doc ou .xls (pour ne citer que ceux du domaine
de Microsoft).
Leur ouverture ne ncessite que l
"Acrobat Reader" de la socit Adobe : vous n'tes pas oblig de
possder Excel ou Word ou toute autre application ayant permis de crer leur
contenu...
Ils sont aussi facilement imprimables, sans
manipulation pralable.
Par contre leur cration, si on n'utilise pas
couramment des outils comme OpenOffice, ne vous est pas forcment familire.
La nouvelle fiche pratique du SCI, "PDFCreator" vous permettra de
dcouvrir une faon conviviale de les concevoir.
Vous la trouverez, comme les prcdentes, sur http://www.unilim.fr/sci, rubrique "Fiches Pratiques"
Bonne lecture, Guy Ferretti Directeur du SCI
05 55 45 75 75 ferretti@unilim.fr
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Vous ne recevez pas bien lÕafad en ligne ?
lignes incompltes, liens inactifs...?
des signes cabalistiques ou des hiroglyphes
indchiffrablesÉ ?
la solution (peut-tre) : xavier.abeberry@freesbee.fr