LA LETTRE LECTRONIQUE DE
LÕASSOCIATION FRANCOPHONE DÕANTHROPOLOGIE DU DROIT
n” 17 - le 21 avril 2005
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S O M M A I R E
Entretien : Jean-Claude Milner
Opinion : Jacques Arnes / Michel
Gurin / Franois Dubet
Vient de paratre : comprendre la nature humaine
Appel contributions : land law and
natural ressources management / scurit europenne
Formation : confits dÕEmpire /
transparence et opacit du discours juridique
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Entretien
Ņ Le lien dfait Ó
Jean-Claude
Milner
Entretien publi dans la revue Catholica, n” 55 en 1997
Jean-Claude Milner enseigne la linguistique
lÕUniversit Paris VII.
Il est lÕauteur de LÕ¦uvre claire (Seuil, 1995) et de LÕarchologie dÕun chec. 1950-1993 (Seuil, 1993). Auparavant, outre un
certain nombre de livres sur le langage, il avait galement abord dans De lÕcole (Seuil, 1984) les questions pdagogiques, importantes
pour un linguiste dans la mesure o elles touchent la formation de lÕindividu
et la transmission du savoir. Il vient de publier aux ditions Verdier Le triple du plaisir (mars 1997).
CATHOLICA Ń LÕune des grandes caractristiques de la modernit est sa
fcondit produire sans cesse de nouvelles figures qui tour tour sont
censes ouvrir la voie du bonheur lÕhumanit...
Jean-Claude MILNER Ń Adam Smith croyait que le dveloppement du
commerce permettrait dÕradiquer totalement toute forme de famine ; il en
concluait quÕil tait possible de construire un monde o la question de la
raret serait en quelque sorte fluidifie et traite. Evidemment, cette figure
nÕest reste quÕune utopie. Mais de la mme manire quÕAdam Smith a dit : Ē Le
noyau du bonheur de lÕhumanit, cÕest quÕelle mange sa faim et je vous donne
pour cela la libert du commerce Č, de la mme manire les Pasteuriens Ń
parmi lesquels je ne compte pas Pasteur lui-mme Ń ont pu dire que le noyau du
bonheur de lÕhumanit se logeait dans le triomphe de la science sur la maladie.
De la mme manire on a pu penser dans les annes soixante quÕon avait enfin
trouv la cl du bonheur au travers de la sexualit.
CATHOLICA Ń O en est-on aujourdÕhui ?
Jean-Claude MILNER Ń Il y a deux choses importantes qui se sont
produites mais dont lÕimportance est ingale. Il y a dÕabord le retour de la
guerre et cela dans un extrieur trs proche. Le fait que lÕEurope soit un lieu
pour la guerre est quelque chose qui trs rcemment encore paraissait
anachronique aux Europens. Il y a galement le retour de la faim. Le fait que
lÕon puisse mourir de faim et de froid est une chose que, depuis Adam Smith, on
pensait avoir radiqu pour ne subsister que l o les procds dÕAdam Smith ne
sÕtaient pas dploys : en Afrique par exemple, cause de lÕabsence de
commerce, ou dans les pays communistes o le choix anti-smithien avait t
sciemment pratiqu. Or on sÕaperoit aujourdÕhui que dans lÕespace smithien, on
peut de nouveau mourir de froid et de faim. Mais au-del de cette rsurgence du
problme de la faim, le point qui me parat le plus important, cÕest le fait
que la victoire sur la maladie sÕest rvle prcaire. En tant que maladie
invaincue par la science, le dveloppement du sida a constitu une vritable
coupure. Cette rapparition dÕune maladie victorieuse tait compltement
imprvisible au moment o jÕcrivais Les noms indistincts. Je sais quÕon peut dsormais envisager que le
sida rintgre le modle pasteurien dÕune maladie traitable terme. Mais il y
a eu un vritable choc et comme ce choc a port trs prcisment sur la
question des communauts base de constitution sexuelle, lÕbranlement a t
extrmement fort.
CATHOLICA Ń Si les grands modles qui fdraient autrefois la nation
semblent aujourdÕhui disparatre au profit de modles disparates auxquels
correspond une mosaque de communauts, faut-il en conclure au dprissement de
lÕEtat ?
Jean-Claude MILNER Ń Paradoxalement, je ne pense pas que lÕEtat
disparaisse. Au contraire, il crot de manire cancreuse. Etant admis que la
structure tatique fdre la structure administrative, les points
dÕintervention de cette dernire ne cessent de se multiplier. Mme sÕil sÕagit
de points localiss ou encore de petites structures administratives, il reste
toujours la fin des fins un grand tissu collecteur qui sÕappelle lÕEtat. Il
nÕy a aucune contradiction entre dÕun ct un dprissement du discours de
lÕEtat comme figure de rationalit et paralllement une multiplication de son
emprise tentaculaire.
Ce quÕon appelle la Rpublique en France est
la tentative partiellement russie, au moins pendant une priode, de constituer
un principe de lien social qui ne soit pas substantiel mais formel. Autrement
dit, la proprit commune sur la base de laquelle le lien se constitue nÕest
pas une proprit de substance, mais de forme et, en lÕoccurrence, de forme
constitutionnelle et juridique. Pour que les membres de la communaut acceptent
que la proprit commune qui les lie se dchiffre sur un registre formel sans
aucun relais substantiel, il faut un certain degr dÕabstraction. CÕest pour
cela que lÕcole joue un rle trs important dans le dispositif ; elle vhicule
la possibilit dÕaccepter que seuls des principes formels soient ncessaires
mais aussi suffisants pour constituer la base dÕune proprit commune qui
dfinisse lÕappartenance la communaut et le maintien de ce lien. Depuis
plusieurs annes, on assiste la mise en cause du caractre ncessaire ou
suffisant de ces principes formels. Si on pense quÕils ne sont pas suffisants,
cela signifie quÕil faut en quelque sorte les lester de principes substantiels.
Si on pense que ce nÕest pas ncessaire, cela signifie que seuls les principes
substantiels suffisent. Prenons par exemple le pathos qui a entour les
communauts, par opposition aux figures formelles de la Rpublique ou de la
nation. Les communauts se dfinissent de manire substantielle : Ē tre
juif Č ou Ē tre jeune Č sont lus comme des proprits
substantielles. On peut dire quÕ partir des annes soixante et jusquÕ une
date relativement rcente, beaucoup de gens ont pens que seules les proprits
substantielles taient ncessaires et suffisantes, les proprits formelles
tant considres comme superftatoires. On comprend ds lors lÕimportance du
thme du dprissement de lÕEtat dans la mesure o il nÕest associ quÕ une
figure formelle ou encore celui de lÕinutilit de lÕcole et du savoir. Depuis
quelques annes, un trs grand scepticisme se dveloppe sur la suffisance des
principes substantiels, ce qui entrane aujourdÕhui le dveloppement dÕun
discours mixte o les deux composantes sont considres comme importantes.
CATHOLICA Ń Le risque est en effet de tomber dans la dispersion la
plus totale, le rgne des banlieues lÕamricaine...
Jean-Claude MILNER Ń Exactement. Ds quÕon admet un tant soit peu de
principes substantiels, lÕeffet dÕrosion des principes formels est invitable.
La seule chose que rclament les Ē sans-papiers Č, cÕest dÕavoir
justement des papiers, cÕest--dire quelque chose de purement formel. JÕai t
trs frapp par le caractre tonnamment inadapt de certaines interventions
bien intentionnes du type : Ē Voyez, ce sont des Noirs, mais ils
travaillent chez nous, donc... Č. Le problme nÕest pas l. Le problme
nÕest pas de savoir sÕils travaillent ou sÕils ne travaillent pas : on reste
dans la substance. Si on dit que le critre substantiel dÕappartenance la
communaut nationale cÕest de travailler, cela revient dire quÕil faut faire
des camps de travail. Les consquences sont extrmement graves. La position des
Ē sans-papiers Č est logique : si lÕon croit que dans la Rpublique
franaise les critres dÕappartenance sont formels, cÕest donc lÕapplication de
critres formels et non substantiels quÕil sÕagit de demander. Tout tourne
autour du traitement de ce paradoxe qui fait que la dispersion est constitutive
du rel, mais que si on la laisse rellement se dvelopper, au bout du compte
il nÕy a plus un tre parlant sur la surface du globe.
CATHOLICA Ń La recherche dÕune dfinition du lien social nÕest pas
nouvelle. Mais en quoi la philosophie politique moderne se distingue-t-elle de
la pense classique sur ce sujet ?
Jean-Claude MILNER Ń Chez Platon, la question fondamentale est celle
de la quantit ncessaire de liens. On trouve ainsi chez lui une espce
dÕivresse inventer sans cesse de nouveaux rouages pour solidifier davantage
le lien social. De son ct, Aristote refuse de poser la question de la
constitution idale, il examine les diffrents rouages qui existent. CÕest
ainsi quÕil se trouve devant des systmes dÕune complication inoue. Mais pour
Aristote, sÕils servent le but de la constitution, on ne peut pas les remettre
en cause. Il ne sÕagit donc pas de savoir si cÕest ncessaire mais si cÕest
suffisant. Vouloir sÕen tenir au minimum, aux seuls dispositifs ncessaires
pour assurer le lien est une position moderne.
CATHOLICA Ń Ncessit, oui, mais dans le systme moderne, le lien est
pens dans la libert. Si lien il y a, lÕindividu doit rester aussi libre
quÕauparavant. Comment ce paradoxe fonctionne-t-il dans la France dÕaujourdÕhui
?
Jean-Claude MILNER Ń Vous prsentez la chose sous la forme la plus
extrme, mais je pense que vous avez raison. CÕest cela que jÕappelle le
principe du minimum. Ce sera dÕautant plus minimal que dÕun certain point de
vue cela nÕaura aucun effet de transformation. CÕest un peu ce qui se passe
dans le contrat social. Dans la modernit rcente, les principes de lgitimit
et dÕillgitimit ont fait porter leur force liminatoire sur pratiquement
tout. Dans la socit idale, nÕest ncessaire que ce qui garantit le lien
minimal ncessaire. Au jour dÕaujourdÕhui, lÕun des seuls liens lgitimes est
ce qui sÕinsre au point de la sexualit, si bien quÕ la fin des fins la
philosophie politique la plus rcente se rduit au prservatif. Bon symbole de
la dmocratie.
CATHOLICA Ń Le discours europen serait-il moins proche de ce degr
zro ?
Jean-Claude MILNER Ń On y retrouve lÕopposition entre discours
substantiel et discours formel. LÕappartenance europenne est fonde sur du
substantiel quand elle implique une civilisation et des valeurs communes. Mais
elle peut tre galement purement formelle : il sÕagit alors uniquement de
lÕadhsion un trait dont on respecte les formes. Les hommes politiques
naviguent systmatiquement entre les deux approches alors quÕelles ne sont pas
du tout les mmes. Le cas de la Turquie est cet gard trs significatif. Il
est trs amusant de voir combien il est difficile dÕintgrer la Turquie en
parlant de valeurs substantielles et communes : lÕhistoire nÕest pas la mme et
certaines oppositions radicales subsistent. A lÕoppos, on trouve le discours
formel suivant : Ē A partir du moment o la Turquie signe un trait et sÕengage
respecter un certain nombre de clauses parmi lesquelles des clauses de forme
de gouvernement, il nÕy a plus de problme Č. Et effectivement, pourquoi pas !
A ce compte-l, on peut dire exactement la mme chose de Tawan... On voit trs
bien comment le discours est pris en tau entre deux approches opposes. La
notion dÕEurope peut se dfinir substantiellement sur une base gographique.
Mais cette approche ne tient pas quand on sait que les dpartements franais
dÕOutre-mer relvent de la Communaut europenne alors que gographiquement ils
se situent sur un autre continent. Mais lÕEurope peut tre galement envisage
comme un moyen de constituer une communaut qui se construirait sur des liens
lgitimes en prenant en compte tout ce qui est ncessaire au bonheur de chaque
Europen : droit au travail, droit la sant, droit au logement, etc. Or,
beaucoup de grandes nations considrent quÕelles ont un savoir-faire pour ce
qui est du maintien du lien social Ń les Anglais grce lÕHabeas Corpus, la monarchie parlementaire et au
protestantisme ouvert, les Franais grce la Rpublique et une dfinition
principalement formelle du principe de la communaut politique, les Allemands
grce la langue allemande, au mark et la Kultur Ń mais sont conscientes par ailleurs quÕelles ne
rsisteront pas seules dans la comptition conomique mondiale. LÕEurope
pourrait donc tre envisage comme un simple moyen dÕtre plus efficace dans la
guerre conomique mondiale, le lien restant le propre des nations.
CATHOLICA Ń Justement, propos des nations, le moins que lÕon puisse
dire est que celles-ci ne sont pas du got de certains...
Jean-Claude MILNER Ń Oui, il y en a qui vont plus loin et se mettent
idoltrer lÕEurope comme seule et unique base du lien social, tout le reste
devant leurs yeux disparatre. Autrement dit, par un discours invers, on
nomme lÕennemi : la nation devient le particularisme, lÕgosme, ce qui ne fait
pas lien. La logique voudrait que ces Europens-l soient comme Richelieu,
cÕest--dire destructeurs. Il faut abattre les chteaux forts les uns aprs les
autres et abaisser dfinitivement lÕorgueil des grands. CÕest ce quÕon peut
dchiffrer, me semble t-il, dans le discours du prsident de la Bundesbank qui voit dans Chirac un grand fodal
abattre. La position de la plupart des politiciens franais est absolument
inconsistante puisquÕils tiennent un discours fluctuant suivant les besoins de
la cause. Il y a une solution machiavlique Ń je pense celle dÕEdith Cresson
Ń qui consiste dire quÕil faut abattre tous les chteaux forts, sauf le
chteau fort franais. De mme que la langue particulire de lÕIle-de-France
est devenue la langue de la monarchie, de mme les grands corps de lÕEtat
franais ont vocation fournir les rouages fondamentaux de lÕadministration
europenne. Je ne suis pas du tout sr que ce soit possible matriellement. Et
dÕailleurs, les Anglais et les Allemands pensent la mme chose mais pour leur
propre compte. En ralit, le mot Europe
est devenu un matre-mot
qui permet de mettre fin la discussion mme si les points de vue sont
lÕorigine compltement contradictoires. On lÕutilise soit pour faire peur soit
pour sduire.
CATHOLICA Ń CÕest la confusion des langues ! SÕil ne reste pour sÕunir
que les mots, lÕenvers du dcor est la dispersion la plus totale.
Jean-Claude MILNER Ń En effet, il y a diffrents registres de lecture
de ce qui fait lien et dans un pays comme la France ceux-ci ne se recouvrent
plus. Un exemple : la notion dÕespace national. Il est absolument clair que le
signifiant France faisait lien tant au niveau politique quÕau
niveau social et cela se traduisait par des proccupations dÕquilibrage
rgional ou encore de rduction des ingalits. Considr dsormais comme non
pertinent conomiquement, ce signifiant a perdu progressivement de sa valeur
entre les deux guerres et sÕest dfinitivement vid de sa substance aprs 1945.
Avec de Gaulle, les codages correspondent encore. Dans une optique smithienne,
il pense que lÕalphabet conomique est en concordance avec lÕalphabet des
nations. AujourdÕhui, les politiciens sont tous dsormais convaincus que Marx a
raison et que lÕinfrastructure conomique est dterminante. La consquence
extrmement frappante est que le codage du signifiant France, qui reste pertinent pour les politiques, ne
correspond plus au codage conomique. CÕest dans ce paradoxe que se niche une
grande partie des embarras. Avec des codages qui ne se superposent plus,
lÕhomme politique en position de dcision en est rduit faire le grand cart.
SÕil dit quÕĒ avant tout, il est absolument essentiel, pour des raisons
conomiques, de rtablir lÕquilibre budgtaire Č, il dit quelque chose
qui a un sens conomique mais conomiquement, la notion de France est devenue
purement administrative ; cÕest un codage de seconde zone. Malgr tout, cela
lÕentrane prendre des mesures qui, elles, nÕont de sens et ne sont visibles
que sur un registre purement national, au sens usuel du terme. Donc, il y a un
systme de non-correspondance qui fait que lui-mme ne doit jamais exactement
savoir quel est le signifiant appropri. Il ne peut sÕen tirer quÕavec des
signifiants un peu vaseux, du genre Ē les chances de la France,
lÕavenir... Č.
CATHOLICA Ń Comment voyez-vous les choses voluer ? Cette forme
dÕhypocrisie peut-elle durer longtemps et comment risque-t-elle de se rsoudre
?
Jean-Claude MILNER Ń A partir de 1945, on a t convaincu que le texte
de la paix et de la guerre ne sÕcrirait plus dans lÕalphabet des nations mais
dans celui des blocs. Ainsi, si de Gaulle tait un nationaliste qui nÕhsita
pas sortir de lÕOTAN, en mme temps il savait trs bien que la question de la
paix ou de la guerre ne sÕcrirait plus dans lÕalphabet des nations mais dans
celui des blocs. Avec la guerre froide, les seules guerres vritables deviennent
donc les guerres mondiales entre blocs. Tout le reste nÕest quÕopration de
pacification, low
intensity conflict pour
les Amricains. AujourdÕhui quÕil nÕy a plus quÕun seul bloc, la conclusion
logique, cÕest quÕil nÕy a plus de guerre. CÕest cette hypothse de paix
perptuelle qui nourrit dÕailleurs le processus de mondialisation et de
construction europenne. Et pourtant, dans la situation prsente, il y a un
grand danger persister dans cette logique de blocs. En effet, cÕest au moment
mme o le texte conomique cesse de sÕcrire dans lÕalphabet des nations que
rapparat un nouveau texte de guerre et de paix qui sÕinscrit nouveau dans
cet alphabet. Or, nous ne sommes pas prts penser un tel bouleversement.
Propos recueillis par Stphen de Petiville en
1997
Opinions
Tabous cachs
par Jacques ARéNES (LA VIE,
jeudi 17 mars 2005)
Ņ Moi je nÕai pas de tabou Ó est une phrase devenue courante dans le monde
mdiatique. Une conscience nÕest aujourd'hui autonome que dans la mesure o
elle autoproclame son droit de transgression vis--vis des supposs Ņ tabous Ó,
qui dsignent les limites et les interdits moraux, mais, plus gnralement, les
thmes quÕune partie de la socit ne souhaiterait pas voir aborder. Ne pas
avoir de tabous, cÕest sÕannoncer libre de dire ou de vivre des transgressionsÉ
dÕautant plus facilement que les normes ont beaucoup chang. Nul ne vient
contrler, de nos jours, ce que chacun fait de sa vie prive, mais on sÕinvente
un suppos groupe de ractionnaires, imposant sa loi la socit, pour
sÕattaquer un tabou que plus personne ne garde.
Ce qui est tabou se signale, dans les socits
traditionnelles, par son caractre la fois sacr et intouchable. Le tabou
peut terrifier, mais est respect, et se rvle intouchable. LÕambivalence
devant le tabou souligne le rapport ce qui est la fois sacr et impur.
Transgresser un tabou, cÕest donc, mme prsent, lui reconnatre un caractre
sacr, tout en le rejetant. La modernit a besoin de ces interdits, pourtant
considrs comme dsuets, pour garder une jouissance de la transgression. Les
leves de boucliers devant certaines dclarations du Magistre sÕexpliquent
pour partie par ce souhait de garder en face de soi un Ņ ennemi intime Ó, une
institution Ņ archaque Ó vis--vis de laquelle on va sÕopposer. Car supposer
quÕil nÕexiste plus dans le monde de parole qui dise les interdits est trop
angoissant ; cet tat de fait nous mettrait en face de la solitude
contemporaine. La modernit produit elle-mme ses propres normes, dÕune manire
htrogne, fluctuante et sans quÕaucun censeur ne sÕy applique explicitement.
Ce Ņ polythisme des
valeurs Ó, nonc par le
sociologue Max Weber (1864-1920), fait surgir une profonde incertitude : ce que
nous vivons nÕest pas clair et changera ncessairement ; le futur aura raison
contre nous; Nous prfrons alors nous positionner comme des fils contre les
pres, en opposition au pass suppos encore agissant, pour viter de nous
poser la question du fondement de notre cration de normes, hormis celui du
mouvement incessant de lÕopinion et des m¦urs.
La culture moderne recle pourtant encore de
nombreux tabous, bien rels mais jamais formuls. Il est des sujets impossibles
aborder, sous peine dÕessuyer le tir nourri de ceux qui craignent le retour
des anciens tabous et de la censure moralisante. La censure sÕexerce alors au
nom du refus de la censure ! Impossible, par exemple, dÕvoquer la question de
lÕaspect structurant de la diffrence des sexes, mme de la manire la plus
nuance. Toute culture invente des normes, encore faut-il quÕelle les
reconnaisse, et quÕelle admette aussi que lÕimposition de ces normes est
accompagne, encore maintenant, dÕune certaine violence, ft-elle pare des
atours de la libert. Mais taisons-nous, ce sujet-l est tabouÉ
L'Europe btarde
par Michel Gurin (Libration, jeudi 14 avril 2005)
Trop peu d'intellectuels dcids voter oui le 29
mai prochain jugent ncessaire de s'engager publiquement dans cette bataille,
car elle ne ressemble pas ces nobles querelles qui btissent les rputations.
Peut-tre flairent-ils mme qu'ils pourraient perdre des plumes en y trempant
la leur. Pourtant, il faut aller au charbon, cela devient urgent, ne serait-ce
que pour viter que ne s'installe la persuasion dsastreuse que le oui est
court d'arguments. Ce qui rebute certains dans l'Europe, c'est qu'elle existe :
ce qui la conduirait par le fait trahir son ide. Elle se construit par
petites touches qui ne paient pas de mine tant qu'un seuil perceptible ne
cristallise pas des ĒpourČ et des ĒcontreČ.
Les pragmatiques convaincus, dont je suis,
pensent que l'Europe ne se chercherait pas si elle ne s'tait dj trouve ; en
d'autres termes que la construction europenne est une utopie semi-relle ou
encore une ralit que dmange sa propre utopie. L'Europe est simultanment un
groupe de faits qui attend sa signification politique et la projection
maladroite, atermoye, incomplte de cette mme signification l'aide d'tat
de choses qui l'indique. L'Europe retarde sur soi et s'anticipe. Cette
configuration indite est intellectuellement et politiquement passionnante.
Pour les hommes de ma gnration, elle est la seule cause exaltante et notre
porte dans la rgion du monde o nous vivons en ce dbut de XXIe sicle.
L'Europe sera btarde ou ne sera pas. Mieux vaut une ralit
qui rappelle une ide plutt qu'une ralit sans nom spare d'une ide qui
tourne la reprsentation imaginaire. La Constitution en tant que projet la
fois symbolise l'avance des ides et fait symptme du rapport des forces en
prsence aujourd'hui. La Constitution doit tre lue comme un tissage de
significations prospectives indissociable d'un clich de ce qui existe
effectivement sous cette enseigne. On ne fait bouger l'Europe qu'en elle et par
elle en travaillant l'articulation constante des mots et des choses. Tout le
monde sait bien que les discussions de chiffonniers des eurocrates tant
mpriss produisent des effets, tandis que les homlies de Jean-Pierre Chevnement,
le ricanement de Philippe de Villiers ou les litanies sinistres d'Henri
Emmanuelli ne produisent que des humeurs.
L'Europe sera btarde ou ne sera pas. Mieux
vaut une ralit qui rappelle une ide plutt qu'une ralit sans nom spare
d'une ide qui tourne la reprsentation imaginaire. La Constitution en tant
que projet la fois symbolise l'avance des ides et fait symptme du rapport
des forces en prsence aujourd'hui. La Constitution doit tre lue comme un
tissage de significations prospectives indissociable d'un clich de ce qui
existe effectivement sous cette enseigne. On ne fait bouger l'Europe qu'en elle
et par elle en travaillant l'articulation constante des mots et des choses.
Tout le monde sait bien que les discussions de chiffonniers des eurocrates tant
mpriss produisent des effets, tandis que les homlies de Jean-Pierre
Chevnement, le ricanement de Philippe de Villiers ou les litanies sinistres
d'Henri Emmanuelli ne produisent que des humeurs.
L'Europe, donc, ne sera pas franaise ? Non.
Ni anglaise, ni allemande. Elle est et sera la rsultante des compromis
consentis par chacun et par tous. Et n'est-ce pas l, d'ailleurs, la russite
palpable de cette construction : donne fichue chaque tape, elle se rvle
capable de se relancer par cet art, qui ne s'improvise pas, de grer
positivement les diffrends. Le capitalisme n'est pas anglo-saxon, tandis que
le socialisme serait franais. Ne laissons pas l'Europe des ĒthologiensČ !
De deux choses l'une, les en croire : soit
l'Europe avait une ide qui valait la peine avant qu'elle ne se perde en
chemin, soit cette ide est venir et elle est, pour l'instant, prfigure par
des simulacres (demain, on rengocie !). Alors que les utopistes pragmatiques
tiennent les mots et les choses pour insparables dans leur dcalage mme, les
doctrinaires n'ont l'esprit que ce dcalage et les voil rpudiant un corps
de significations au motif qu'il trahit ce qu'il prtend servir. Mais que vaut,
en ces matires, une ide seule et seulement franaise ? O, comment et par qui
s'incarne-t-elle ? L'erreur consiste chosifier les significations (le
libralisme, les marchs, la concurrence) et pourvoir d'un sens malin ou
retors ce qui n'est qu'un pli ou une phase transitoires du rapport de forces
constituant une ralit politique en volution. Le devenir historique est
ouvert et non fatal : il n'est pas inscrit, mais dpendra des volonts jointes
et confrontes. Ne soyons pas mauvais joueurs et ne partons pas perdants ! Le
projet de Constitution permet, il n'empche pas.
Les partisans du non ont cru pouvoir imposer
le terrain des signifiants et ont vu le parti tirer d'une opposition des
ides Ń pures (l'ĒEurope socialeČ) et dures (le capitalisme sauvage, le sacre
du march, le nolibralisme) Ń aux ralits mitiges et mouvantes de ce work in progress qu'est l'Europe depuis un demi-sicle. Ils
se prononcent pour l'intgration, mais ne veulent pas de cette Constitution qui
dpossde les peuples de la souverainet, remet un pouvoir sans partage des
institutions dpourvues de lgitimit, et laisse le champ libre aux marchs et
la drgulation. Ils concluent que la Constitution n'est pas neutre
politiquement, car c'est en vrit une bible de la politique librale.
Il faut sortir de la querelle des
interprtations et revenir deux fondamentaux : la gense de ce projet
constitutionnel et sa porte Ń en gardant l'esprit qu'au pire la Constitution
entrine le contenu de prcdents traits (pour ne pas parler des progrs
indiscutables qu'elle apporte). Il ne peut chapper en effet aux adversaires de
cette Constitution, d'une part qu'elle est la fois le rsultat d'tape,
chrement acquis, de longues et difficiles ngociations, d'autre part qu'elle
fait pour la premire fois exister l'Europe comme texte, c'est--dire comme
sens. Que l'Europe soit, dans la nation qui en a port l'intention, au coeur
d'un dbat dcisif est, au fond, rjouissant et constitue le meilleur antidote
au vertige ngateur.
Je veux bien que le prsent projet ait une
marque librale (qu'on me dise quelle serait l'alternative crdible
l'conomie de march ?) ; on a le droit de contester la place et le rle
raffirms du march (commun, puis unique) en regrettant que les hommes ne
soient pas capables de s'unir immdiatement sur des bases politiques et
culturelles ; on ne peut instruire un procs d'intention et dnoncer les
mfaits et complots de l'ultralibralisme, sauf agiter les mots comme des
pouvantails.
A qui fera-t-on croire que la Constitution ĒlibraleČ
cadenasse pour jamais le droit des peuples ? Comment peut-on faire si peu
confiance l'histoire, c'est--dire au changement ? Chacun trouvera dans le
texte les justificatifs de sa lecture, car il est tonnamment duplice : il fait
lit pour la volont prsente et venir, il ne l'touffe pas. Quant
l'argument du peuple dpossd de sa souverainet, de qui se moque-t-on ? Quel
peuple ? Le peuple europen est virtuel, non actuel. Pour l'instant, existent
des nations et des Etats qui, par leurs reprsentants, s'efforcent de btir un
artefact politique et symbolique viable dont l'objectif est justement d'induire
cette conscience d'appartenance et ce sentiment de solidarit et de
responsabilit collective. Sans volont gnrale, pas de peuple. Elle ne nat
pas par gnration spontane dans un ensemble si multiple. Au lieu de jeter
l'anathme sur les institutions et les responsables politiques accuss de
dtournement de souverainet, considrons que sans le volontarisme dont les
meilleurs ont fait preuve depuis cinquante ans, nous ne pourrions nous offrir
ce luxe si ncessaire du dbat d'aujourd'hui. Au lieu de rler sur les
dmagogues, les citoyens europens seraient bien inspirs, premirement de
voter, deuximement de voter oui.
Michel Gurin philosophe. Dernier ouvrage paru: Nihilisme et modernit (Jacqueline Chambon).
Derrire le
social, la nation
par Franois DUBET (Libration, mercredi 20 avril 2005)
Partout en Europe, les choses semblent claires
: les adversaires de la Constitution sont les souverainistes refusant que la
nation cde une part d'indpendance. C'est le cas des conservateurs
britanniques identifiant la dfense de la Grande-Bretagne au march le plus
radical, et des partis populistes d'extrme droite dfendant leurs racines
l'abri des Etats et des barrires qui les protgent. C'est aussi le cas des
communistes historiques reprenant en main une CGT trop sduite par la
Confdration syndicale europenne ; sur ce plan, rien n'a chang sauf la
rhtorique, l'antilibralisme remplaant les Ērevanchards allemandsČ. Pour le
reste, les partis libraux, les partis socialistes et la plupart des syndicats
acceptent un projet de Constitution, sans doute imparfait, mais certainement
plus dmocratique et pas moins social que ne le furent les traits successifs,
y compris de trait de Nice, qui nous rgissent et qui resteront si le non
l'emporte.
Partout, les choses semblent ĒnormalesČ, sauf
en France o s'installe un non de gauche identifi au refus du libralisme
sauvage, la dfense du service public et des acquis sociaux arrachs au fil
de l'histoire et de ses luttes. En France, les revendications et les
inquitudes sociales traditionnellement portes par la gauche basculent vers la
dfense d'une identit nationale : le social devient national. On peut penser
que la Ēspcificit franaiseČ suffit comprendre et justifier cette
bizarrerie. On peut aussi se demander si cette dfense d'un modle social n'est
pas, en ralit, la dfense d'un modle national dont l'affaiblissement donne
aujourd'hui le vertige ceux qui s'y sont identifis.
Au-del de la critique du libralisme, dont
une Constitution pourrait toujours mieux nous prserver qu'une addition de
traits de libre-change, le non de gauche exprime la dfense d'un modle
rpublicain national ancr au coeur de notre imaginaire politique. Plus que
bien d'autres pays sans doute, la France a construit une dmocratie, une
Ēcommunaut de citoyensČ dans le cadre d'un Etat national rpublicain conu
comme l'intgration progressive d'une conomie nationale matrisant ses
changes et sa monnaie, d'une souverainet politique autonome et puissante
quand la France avait un empire colonial, et d'une culture nationale largement
identifie l'universel. Ce fut la France de Jules Ferry, premier instituteur
rpublicain et ministre des Colonies, celle de De Gaulle incarnant la
ĒgrandeurČ, et celle du Parti communiste mlant le combat de la classe ouvrire
l'affirmation de l'indpendance nationale. Cette France-l fut aussi
identifie une fonction publique beaucoup plus rpublicaine que dmocratique,
gre par des fonctionnaires plus que par des lus, et la plupart de ses
institutions, l'cole, la SNCF, EDF... ont tir leur lgitimit du fait
qu'elles incarnaient la nation et son unit. Longtemps, leurs agents taient
moins au service du public et des usagers qu'ils n'taient au service de
l'intgration nationale, ce qui leur a confr quelque chose de ĒsacrČ
puisqu'ils travaillaient pour la Rpublique, la nation et la Raison. La Rpublique
a combattu l'Eglise au nom de la tolrance laque, mais, dans une large mesure,
elle s'est substitue elle comme figure de la transcendance de la Raison et
de l'unit de la communaut nationale.
C'est cette reprsentation de la vie sociale
qui se dfait aujourd'hui. Quel que soit le jugement que l'on porte sur la
globalisation, et l'on a bien des raisons d'tre inquiet, il est clair que
l'conomie franaise est ouverte aux quatre vents : les Franais produisent
pour l'exportation et consomment des produits imports. Pour beaucoup de
tenants du non, mme si la France n'est plus un empire, elle ne peut se
rsoudre n'avoir que l'autonomie que lui confre sa puissance. Quant la
culture nationale, elle rsiste mais prend eau de toute part : les industries
culturelles mondiales, pas seulement amricaines, irriguent notre vie
quotidienne, les migrants veulent sans doute s'intgrer dans la socit
franaise, mais ils ne souhaitent plus se fondre dans un Ēmodle franaisČ
relguant leur identit dans la seule sphre prive. Ds lors, cet imaginaire
national rpublicain se dfend car tout parat le menacer. Les sages appels
altermondialistes aux rgulations conomiques internationales ne rsistent pas
un anticapitalisme radical qui n'est mme plus associ un projet
rvolutionnaire. Sous prtexte de refuser l'ultralibralisme, tous les
ĒautresČ, du dedans ou du dehors, apparaissent comme des ennemis potentiels.
Les revendications culturelles sont d'emble rejetes dans l'enfer du
communautarisme, mme si nous devenons, nous aussi, de plus en plus
communautaires quand une bonne partie de la gauche ne trouve rien redire un
manifeste contre le Ēracisme
antiblancČ et la
xnophobie banale contre l'entre de la Turquie.
Dans ce contexte, tout ce qui parat menacer
le service public n'est pas une simple dfense corporatiste, c'est une atteinte
au modle rpublicain et, au-del, la nation et ce qu'elle a de sacr pour
ceux qui l'incarnent. Effleurer l'cole d'une rforme, c'est dmanteler le
service public, accrotre l'autonomie des universits, c'est livrer l'ducation
au march, toucher la SNCF, c'est briser l'unit du territoire, rappeler aux
agriculteurs qu'ils exportent plus qu'ils n'importent, c'est porter atteinte
leur honneur, dire qu'EDF vend ses technologies, c'est servir la France, dire
qu'il s'agit d'une stratgie capitaliste plantaire, c'est humilier une
entreprise. Dcentraliser, c'est dmanteler le territoire, reconnatre les
langues rgionales, c'est dcomposer la culture nationale. Quant l'individu
dmocratique, il devient la cible de toutes les critiques, rduit au rang de
ĒclientČ quand il se manifeste dans les institutions de la Rpublique. Les
droits des lves et de leurs parents dtruiraient l'ordre rpublicain, les
ĒfoulardsČ et autres signes devraient tre tenus aux marges de l'espace public
alors mme que la sgrgation dans les villes franaises se rapproche
obstinment de celle des Etats-Unis, en faisant valoir leurs droits, les
malades porteraient atteinte la grandeur des professions hospitalires...
Ceux qui appellent au non de gauche ont
souvent voulu une lacit dure envers les migrants, ils veulent que l'on ne
touche ni l'cole, ni l'hpital, ni aux statuts des services publics et des
grandes entreprises protges, non seulement parce qu'il s'agit l d'intrts
corporatistes normaux et lgitimes, mais parce que ces positions sont le garant
de la Rpublique nationale et de l'honneur de ses serviteurs. Toute rforme
devient le cheval de Troie de l'tranger et de l'ultralibralisme ; s'y
opposer, c'est dfendre la Rpublique nationale. Ainsi, des craintes et des
revendications sociales deviennent-elles des causes transcendantes, pendant que
des revendications sociales se hissent au rang de cause nationale. L'imaginaire
national-rpublicain transforme des revendications sociales en dfense de la
nation, il fait de la dfense de cette construction politique nationale une
cause sociale.
Quand la dfense d'un imaginaire
national-rpublicain se coule dans une rhtorique anticapitaliste radicale, on
finit par ne pas voir qu'une grande partie de la gauche est tout simplement
devenue conservatrice, arc-boute sur un modle qui donne du sens et de
l'honneur, du ĒsacrČ, au service public. Puisque c'est la nation qui est en
jeu, parlons-en car elle emporte tout sur son passage. Les uns dfendent la
nation comme Rpublique et comme ĒcivilisationČ, les autres comme communaut et
comme ĒcultureČ. Les uns disent non au nom d'une nation identifie
l'universel et l'intgration sociale rpublicaine, les autres disent non au
nom de la communaut quand ce n'est pas de la race. Mais cette opposition
radicale des deux non n'empche pas qu'elle soit lie par la nation et qu'elle
agite souvent les mmes peurs. Aujourd'hui, la reprsentation de la Rpublique
nationale compte plus que les faits et ne voit-on pas l'Europe tre accuse de
fomenter les dlocalisations alors qu'elle peut tre le seul espoir de les
freiner ?
L'autre gauche, celle du oui, paie aujourd'hui
sa timidit. Elle a accompagn l'conomie de march sans assumer
idologiquement ce choix comme celui d'une social-dmocratie moderne, elle a
pris en charge les plus dmunis sans jamais accepter de rompre avec ses
bataillons traditionnels. Aujourd'hui, elle semble presque muette, ses
clientles la lchent, comme en avril 2002, sans que les plus dmunis votent ou
votent en sa faveur. Il faudra bien qu'elle se dcide affirmer pleinement ses
choix et l'on aimerait l'entendre prendre en charge l'avenir de l'Europe et le
sort des plus faibles plutt que la peur de la catastrophe si le non l'emporte.
Tout ceci n'invite pas forcment voter oui. Mais encore faut-il voir que,
derrire le non ĒsocialČ, c'est notre imaginaire national qui est en jeu, bien
plus que nos idaux de justice et d'galit.
Si c'est la nation qui est au centre, le oui
de gauche doit montrer qu'elle se dfendra mieux dans l'Europe que seule. Elle
doit surtout montrer que tout le mal ne vient pas du dehors et qu'il nous
appartient toujours de construire une socit plus dmocratique, des services
publics plus efficaces, plus porteurs de justice, et que la reconnaissance et
la place de leurs agents en sortiraient plus fortes que d'un repli nostalgique.
On attend que le oui de gauche ait un dessein, celui d'un monde plus juste et
mieux protg, et qu'il ait une mmoire, celle de la paix sur un continent qui
ne fut que guerres. La Constitution doit tre dfendue comme un projet, pas
comme un contrat d'assurance.
Franois Dubet est sociologue.
Vient de paratre
Comprendre la nature humaine
Steven PINKER
traduit de l'anglais par Marie-France
Desseux, Odile Jacob, 602 p., 79 Ū.
Il est toujours captivant de voir un auteur
s'intresser aux vaches sacres de la pense moderne, examiner avec soin et
douceur ces idoles vivantes, pour conclure qu'elles ne sont que de simples
ruminants destins vaquer tranquillement dans quelque prairie-muse consacre
leur histoire.
Celles qu'examine Steven Pinker Š professeur
de psychologie Harvard, qui l'on doit dj le remarqu Instinct du langage Š sont des conceptions de la nature humaine
devenues pour beaucoup des dogmes. On peut les nommer la Table rase, le Fantme
dans la Machine, et le Bon Sauvage. Selon la Table rase, la nature humaine est
infiniment mallable, et, la limite, n'existe pas : le nouveau-n reprsente
la fameuse tabula
rasa, sa personne sera
dtermine par la famille et la socit.
Selon le Fantme dans la Machine, avec
Descartes et contre Hobbes, l'esprit humain est distinct du corps, et son
fonctionnement chappe l'approche scientifique ainsi qu' toute valuation
physique. Selon le Bon Sauvage, cher Rousseau et Margaret Mead, et contre
Darwin, l'homme est naturellement bon. C'est la socit, en particulier
coloniale et capitaliste, qui le corrompt.
Pinker montre comment ces trois doctrines de
la nature humaine ne rsistent pas la quadruple avance des sciences
cognitives, des neurosciences, de la gntique et de la psychologie
volutionniste, disciplines auxquelles il consacre plusieurs chapitres qui,
pour le profane, sont clairants. La psychologie volutionniste, dernire
venue, analyse nos motions et nos comportements actuels la lumire de
l'volution, qui n'a pas simplement slectionn la forme de nos organes des
sens ou notre station debout, mais aussi nos motions, nos capacits
d'apprentissage, et mme nos tendances l'altruisme et la violence.
Discipline iconoclaste, elle a le mrite
d'tre combattue, la fois, par le crationnisme Ēde droiteČ et une certaine
psychologie Ēde gaucheČ. Les mots gntique, neuroscience, slection naturelle,
Darwin, auront, d'ailleurs, peut-tre dj conduit certains des lecteurs de ces
lignes un tat d'indignation qui se manifeste aujourd'hui dans de nombreux
dbats, aux Etats-Unis comme en France. En effet, utiliser un tel vocabulaire
dans le domaine des sciences humaines vous fait vite souponner d'tre un
nouveau barbare, un scientiste born, voire un crypto-nazi, comme en tmoigne
la multitude d'allusions au nazisme dans le discours des opposants au rapport
de l'Inserm sur l'valuation des psychothrapies, dont l'existence mme
heurtait la doctrine du Fantme dans la Machine.
Et c'est l le grand mrite de Pinker. Plutt
que de rpondre ces adversaires sur le mme ton polmique, il demeure un
chercheur en s'interrogeant sur les motivations de ces ardents dfenseurs des
trois grandes idoles des sciences humaines.
Finalement, il reconnat que leurs motifs sont
nobles, bien qu'un tantinet obscurantistes. A l'en croire, derrire leur
animosit contre l'avance des connaissances, se cache une quadruple peur : la
peur de l'ingalit, la peur de l'imperfectibilit, la peur du dterminisme, la
peur du nihilisme. Si nos gnes et ceux de l'espce nous dterminent plus qu'on
ne le pensait, comment ne pas craindre une discrimination des individus selon
la carte de leur gnome ? Si nos penses et nos comportements ne sont que la
rsultante de phnomnes biologiques eux-mmes produits par nos gnes et notre
ducation, comment ne pas nier la libert et la responsabilit ? Si l'volution
a slectionn chez le mle humain la violence et l'infidlit Š car elles
augmentent le succs reproductif, nous sommes les descendants des plus violents
et des plus infidles Š, ne risquons-nous pas de renoncer nous amliorer et
accepter la loi du plus fort ?
En quatre blouissants chapitres, Steven
Pinker montre que l'on peut accepter les progrs des sciences sans rien renier
de ses valeurs de dmocrate et d'humaniste. Bien sr, vu l'exprience tragique
du vingtime sicle, et en particulier, la manire dont Hitler s'est appropri
la gntique en la falsifiant, on peut comprendre que certains restent
ttaniss ds que l'on rapproche la biologie de la psychologie ou de la
sociologie. Encore leur faudrait-il lire les bons auteurs, car dans le chapitre
consacr la peur de l'ingalit, l'auteur cite d'illustres contemporains qui
n'ont toujours pas fait la distinction entre Darwin, qui concluait l'galit
des Ēraces humainesČ, hypothse trs minoritaire son poque de colonialisme
triomphant, et le darwinisme social, une idologie invente pour mieux opprimer
les pauvres, et rutilise par les nazis.
D'ailleurs, si l'on doit condamner une
discipline ou une thorie selon l'utilisation qui en a t faite, l'auteur
rappelle que la doctrine de la Table rase n'a pas non plus manqu d'adeptes
exterminateurs, de Staline Pol Pot, dont il nous rappelle l'excellente maxime
ĒSeul le bb est
sans tacheČ, qui aboutit
liquider au plus vite ses petits-bourgeois de parents d'une pernicieuse influence.
Dans une dimension moins tragique, mais cependant fort douloureuse, la mme
Table rase, allie, cette fois, au Fantme dans la Machine, a conduit
culpabiliser des gnrations de parents d'enfants schizophrnes et autistes, en
leur laissant entendre, de bonne foi, que les troubles de leurs enfants taient
le produit de leurs efforts d'ducation, de leurs propres nvroses. Croyance
errone, comme le sait aujourd'hui tout lecteur de journaux scientifiques
internationaux, hlas pour la plupart publis en anglais, et tout psychanalyste
raisonnable.
Mais, rappelons que pour Pinker, ces excs ne
valent pas accusation, puisqu'il rfute justement que l'on puisse juger une
thorie que selon son application extrmiste ou dvoye. On doit plutt
s'efforcer d'valuer sa pertinence par rapport aux faits d'observation. Et
ceux-ci n'existent pas que dans l'oeil de l'observateur, contrairement un
relativisme la mode, qui tend discrditer la dmarche scientifique.
L'auteur consacre quatre chapitres ce qu'il
intitule, justement, les
sujets pineux : la
politique, la violence, les hommes et les femmes, les enfants, et l'art. Il
montre que ce sont toujours diffrentes doctrines de la nature humaine, qui
sont l'oeuvre derrire les choix dans des domaines aussi varis que les
politiques conomiques, la manire d'duquer les enfants, le systme pnal, la
morale sexuelle. Quant ceux qui ont ni l'existence d'une nature humaine, et
ils sont nombreux, des marxistes aux ultralibraux en passant par certains architectes,
ils en sont arrivs presque toujours des rsultats opposs leurs espoirs.
On dcouvrira, dans ces chapitres, les points
de vue d'un darwinisme de gauche, courant qui paratra fort exotique au lecteur
franais. Et ceux qui craignent de passer Š au mieux Š pour d'pais
poujadistes, en manquant d'arguments pour justifier leurs rserves face un
certain art moderne, on recommandera le chapitre qui lui est consacr. Selon
l'auteur, les thories dominantes de l'art d'lite et de la critique au XXe
sicle, se sont justement dveloppes partir d'un militantisme qui niait la
nature humaine, et nul tonnement si l'on s'en dtourne en masse.
Concluant son ouvrage sur les conflits
insparables de notre humaine nature, Pinker illustre son propos par le
dialogue tir d'une nouvelle d'Isaac Bashevis Singer Š un couple, se retrouvant
par miracle aprs les camps, recommence aussitt se disputer. Magnifique
hommage la grande littrature qui a souvent tout compris avant la science.
PAR FRANOIS LELORD (Figaro Littraire, 31 mars 2005)
Appels communication
Call for papers for the Conference :
Land Law and Natural Ressources
Management. Comparative Perspectives
Hosted by
Dr. Ambedkar Government Law College,
Pondicherry
French Institute of Pondicherry
In association with
Francophone Association of Legal Anthropology
(AFAD)
SIEJ ŅLaw and GlobalisationÓ of Facults
Universitaires Saint Louis, Brussels
During march 2006
The conference will be hosted by the Dr.
Ambedkar Government Law College Pondicherry and the French Institute of
Pondicherry in Pondicherry during march 2006, probably from 17th to 19th of
march. It is coorganized with the Francophone Association of Legal
Anthropology (AFAD) and the SIEJ ŅLaw and GlobalisationÓ of the Facults
Universitaires Saint Louis, Brussels.
The aim of the conference is to explore the
current issues and challenges related to Land Law and natural ressourcesÕ
management from an interdisciplinary and from a comparative perspective. The
conference will bring together scholars with a legal background and social
scientists from India and from abroad. Thus the "comparative
perspectives" refer as much to the international comparisons as to the
interdisciplinary nature of the conference.
The two main areas of research will be Land
Law and Land Reforms and Natural Ressources Management. Papers can be submitted
for the following panels :
1. Land acquisition and distribution (including women empowerment in
land law and recognition of tribal peoplesÕ rights) and the legal protection of
rights.
2. Land law, natural ressourcesÕ management and the environment.
Ecological stakes.
3. The participation of local communities in natural ressourcesÕ
management (including its articulation with the institutions).
4. The challenges of land law and natural ressourcesÕ management
confronted to ŅglobalizationÓ and to Ņgood governanceÓ (ex : foreign
investment, World Bank regulations).
5. Challenges to land law resulting from the Tsunami.
Abstracts should be submitted by june / july
and the final papers should be ready by november. Indeed, we will need to
translate some of the papers from French to English and it would be good to
circulate them BEFORE the conference to enhance the fruitfulness of the
dialogues.
The Dr. Ambedkar Government Law College
Pondicherry and the French Institute of Pondicherry in Pondicherry are taking
care of the local organization.. The Francophone Association of Legal
Anthropology (AFAD) will give international publicity to the conference and
will provide the plane tickets to a few of its researchers to attend the
conference. The SIEJ ŅLaw and globalisationÓ of Facults Universitaires
Saint Louis, Brussels, will provide the funding to meet the travel expenses of
the Indian participants.
To contact the organizing committee in
Pondicherry please write to : k_chandrasegaran@yahoo.co.in
To contact the international organizing committee please write to : c.eberhard@free.fr
Scurit
europenne :
Frontires, glacis et zones
d'influence de l'Europe des alliances l'Europe des blocs (fin XIXe
sicle-milieu XXe sicle)
Ce colloque se tiendra aux Ecoles militaires de Saint-Cyr - Cotquidan
le 14 dcembre 2005. Nous souhaiterions que les propositions de contribution
nous parviennent avant le 15 mai 2005.
Au c¦ur des relations diplomatiques et
militaires europennes, la dlimitation des territoires influence directement
les questions de scurit internationale et de rglement des conflits.
Sparation stricte ou voie de passage, la frontire reste le point de contact
entre deux Etats, mais elle peut prendre l'aspect plus large et moins
clairement dfini d'un espace conu comme base de rayonnement ou comme glacis
protecteur.
A la fin du XIXe sicle, le systme
diplomatique europen reposait sur la notion d'un quilibre destin carter
le danger d'une conflagration gnrale. Le moyen d'y parvenir tait de contenir
les problmes locaux que pouvaient causer les litiges territoriaux et les
revendications nationales. Dans le domaine colonial, les rivalits entre
puissances devaient galement se trouver limites par la ngociation
(confrence de Berlin de 1885) et l'tablissement de zones de partage.
Au sortir de la Premire Guerre mondiale, dont
le dclenchement avait marqu l'chec du Ē concert des nations Č, les
vainqueurs voulurent rgler les problmes territoriaux sur les dcombres des
anciens empires en dfinissant de nouvelles frontires. Les questions de
puissance et d'influence nationales devaient tre traites dans le cadre de la
mise en place d'un nouvel ordre politique sur le continent. Mais l'chec de
1939 montra l'impossibilit de parvenir une rsolution durable de ces
questions, face aux exigences des intrts particuliers des nouveaux Etats et
des grandes puissances.
A partir de 1945, la cration d'un ordre mondial
bipolaire et le dclenchement du mouvement de dcolonisation donna une nouvelle
ampleur au problme. Pour les blocs mens par les Etats-Unis et l'URSS, zones
d'influence et glacis protecteurs marquaient le cadre de Ē Guerre froide Č. Le
problme des frontires se trouva de fait gel en Europe, pendant que les
pactes de scurit rgionaux marquaient les zones d'influence des deux
superpuissances. Cependant, avec la dcolonisation, le problme des frontires
entre Etats nouvellement indpendants devait se poser avec acuit et constituer
le germe d'une instabilit croissante.
Quatre axes d'tudes ont t retenus :
Frontires et oprations militaires
L'tude des rapports entre frontires et oprations
militaires ne peut se limiter au temps de guerre. Une telle tude ncessite de
s'interroger d'une part sur la manire dont on envisage, ds le temps de paix,
la dfense des frontires ou leur utilisation dans le cadre d'une guerre
offensive et, d'autre part, sur les mesures qui sont prises pour les quiper :
fortifications, glacis, routes et voies ferres stratgiques, etc. En
dfinitive, les frontires du temps de paix relvent de notre sujet, ds que
leur rle dans une guerre future est envisag du point de vue oprationnel. Le
rle des frontires en temps de guerre constitue la suite logique de la
prparation du temps de paix.
A la manire dont sont effectivement utilises
les fortifications ou lignes de dfenses Š qui sont amnages ds le temps de
paix Š s'ajoutent d'autres domaines d'investigation comme les nouvelles
frontires que constituent les fronts qui, trs souvent, ne correspondent plus
au trac des frontires du temps de paix. Doit galement tre aborde la
question des lignes de dmarcation et autres sparations rpondant des impratifs
militaires.
Frontires ouvertes Š frontires fermes
Csures symboliques de l'espace, les frontires se
matrialisent ou se subtilisent selon des modalits prgnantes ou discrtes
d'une infinie varit. La frontire a besoin d'tre matrialise d'autant plus
nettement que le pouvoir politique entend la rendre plus impermable aux
changes conomiques, aux influences intellectuelles ou la circulation des
personnes. En fonction de l'objectif fix par les autorits, il convient de
s'intresser aux obstacles difis pour limiter Š voire empcher Š le
franchissement de la frontire, aux incidences de ces constructions sur la vie
quotidienne des populations riveraines, leur efficacit et leur
contournement ventuel. Le discours du pouvoir sur les frontires de l'Etat,
qu'il s'efforce de justifier leur degr d'tanchit ou de produire dans
l'opinion un sentiment de scurit, mrite une attention particulire.
A l'inverse, le pouvoir politique peut
chercher estomper la ligne frontire existante jusqu' la faire disparatre.
Les raisons qui prsident l'effacement du cadre territorial demandent tre
analyses. Il peut s'agir d'un projet expansionniste (pangermanisme,
panslavisme, irrdentisme italienÉ), de la volont de donner corps une ide de
nation (comme ce fut la cas pour la naissance de la Yougoslavie) ou d'un
cheminement vers une construction supranationale. Les modalits de chacune de
ces expriences et leur volution, la perception de ces modifications par les
populations de part et d'autre de la frontire, l'inscription des individus
dans le cadre territorial largi et la valorisation d'une nouvelle identit
sont autant de points sur lesquels le sujet invite se pencher.
Zones occupes Š zones contestes.
Jusqu'en 1919, Etats nations, nations sans Etat
(Norvgiens, Finlandais, Polonais) et Etats multinationaux (Autriche-Hongrie,
Russie, TurquieÉ) coexistent. La cration de nouveaux Etats, attire les
convoitises des grandes puissances et bouleverse des quilibres territoriaux
prcaires. Chaque Etat a, pour des raisons stratgiques (frontires Ē
naturelles Č, accs la mer), conomiques (dfense de ses intrts, accaparer
de nouvelles richesses), idologiques ou culturelles (nationalismes, religions)
la volont de redfinir ou tout au moins prciser le trac de ses frontires.
Sur quoi se fondent ces revendications et
existe-t-il des conditions qui en favorisent l'expression voire la ralisation
(crise conomique, monte des nationalismes, progression des totalitarismes) ?
L'occupation est-elle le fait des puissants et la contestation celle des plus
faibles ? Prpare-t-on les opinions publiques de part et d'autre une
ventuelle intervention ? Comment et pourquoi passe-t-on de la revendication
sur certaines provinces leur occupation de fait ? L'occupation se fait-elle
sur le mode de ce qui se passe dans les colonies : administration directe,
protectorat ou mode semi-colonial ? Quelles sont alors les consquences pour
les populations locales (mouvements migratoires) ? Comment est perue cette
occupation chez l'occupant et l'occup ? Quelles sont les procdures de recours
des Etats lss ? Dans le contexte de l'expansion coloniale, l'change de
certains territoires et la reconnaissance mutuelle des droits particuliers
d'Etats concurrents (France/Grande-Bretagne Š Maroc/Egypte), constituent-ils
une voie intermdiaire satisfaisante pour viter l'escalade ? Comment les
opinions europennes peroivent-elles ces problmes et quelles sont les
solutions proposes pour y remdier ?
aAires d'influence
et stratgie culturelle
L'influence d'une nation est une ralit
fluctuante, puisqu'elle synthtise diffrents types de rayonnement (commercial,
militaire, ducatif, religieuxÉ) qui n'ont gnralement pas tous la mme
intensit ni la mme extension spatiale. Protiforme par dfinition,
l'influence admet des dgrads ; elle peut susciter des rsistances locales ou
se heurter des forces concurrentes. A ces gards, l'aire d'influence diffre
profondment de l'aire tatique, thoriquement dlimite par une frontire
stricte au sein de laquelle l'Etat jouit d'un monopole juridique et
administratif. Quant la stratgie culturelle, on peut la dfinir comme
l'ensemble des dcisions par lesquelles un Etat fdre ses divers modes de
rayonnement afin de crer, de maintenir ou d'tendre une zone d'influence. Un
tel rsultat peut tre obtenu par des dispositifs manant directement de lui
(prts financiers, missions militaires, accords de dveloppementÉ), ou par des
organismes bnficiant de son appui (instituts culturels, scolaires et
universitaires, missions religieuses, maisons de commerceÉ). On s'attachera
dcrire ces stratgies et valuer leur porte : dans quelle mesure
russissent-elles modeler les comportements et les mentalits dans les zones
o elles s'exercent ? Ces comportements et mentalits contribuent-ils ds lors
crer une solidarit diplomatique entre les zones rceptrices et le pays
metteur ? Existe-t-il enfin une grammaire des luttes d'influence ?
Date limite * dimanche 15 mai 2005
Contact * Thebault Frdric (frederic_thebault@yahoo.fr) Ecoles militaires de Saint-Cyr -
Cotquidan DGER 56381 GUER cedex
Histoire d'une juridiction d'exception : les prud'hommes (XIXe
ŠXXe sicles)
Bicentenaire de la cration du conseil des prud'hommes de Lyon
16-18 mars 2006
La clbration du bicentenaire de la cration du
conseil des prud'hommes de Lyon (loi du 18 mars 1806) offre l'occasion de
relancer les tudes historiques consacres cette institution originale dans
le paysage judiciaire franais. En effet, si l'on excepte les travaux d'Alain
Cottereau, les historiens, la diffrence de leurs collgues des autres
sciences sociales, n'ont gure donn de prolongements aux travaux mens sur ce
thme au cours des annes 1970 et 1980. Ce champ de recherche est pourtant loin
d'tre puis. Le dveloppement des travaux qui, une chelle mso-conomique,
s'attachent tudier les secteurs d'activits comme des systmes de relations,
dots d'une dynamique autonome mais ouverts d'autres sous-systmes et
disposant d'institutions organisant et rgulant les relations entres les
acteurs (concurrence entre les producteurs, relations employeurs-employs,
dfinition de normes et d'usages) ne peut se faire en ignorant une institution
telle que celle des prud'hommes.
En s'appuyant, autant que faire se peut, sur
les archives des institutions prud'homales ou des organisations patronales ou
ouvrires, les contributions privilgieront une approche locale. En effet,
celle-ci est d'abord la plus mme de rendre compte de la logique initiale des
prud'hommes qui, l'encontre d'une perspective de rglementation nationale
uniforme, visait combiner l'ancienne police des mtiers aux acquis
rvolutionnaires, avant tout la libert et l'galit, et respectait les
caractres spcifiques de l'organisation et des pratiques des fabriques
locales. En second lieu, l'chelle locale, est la plus apte mettre en lumire
le fonctionnement concret de l'institution prud'homale et son rle dans la
rgulation sociale, conomique et technique d'une activit productive.
Ce colloque entend donc approfondir les voies
ouvertes par les travaux passs et tracer de nouvelles perspectives en
privilgiant par des travaux originaux les aspects de l'institution prud'homale
dtaills ci-dessous. L'tude de ces thmes s'inscrira dans une perspective
diachronique, privilgiant de prfrence le XIXe sicle et la premire moiti
du XXe sicle. Si l'on accepte l'ide d'une succession de modles prud'homaux,
il conviendra d'approfondir la question des formes de transition d'un modle
l'autre et des liens que cette volution entretient avec la modification des
conditions conomiques, sociales et politiques gnrales.
1. Cration et organisation.
Si l'volution de la lgislation a modifi la
liste des instances habilites demander et dcider la cration d'un conseil
ou d'une section de conseil de prud'hommes, il n'en reste pas moins que cette
cration a toujours ncessit l'intervention et la concertation de divers acteurs
locaux (par exemple les municipalits, les chambres de commerce ou les chambres
consultatives des manufactures) et d'instances tatiques ou gouvernementales
(Conseil d'tat, ministres...). Il convient donc de prciser quels furent les
acteurs locaux l'origine de la demande de cration et quelles furent leurs
motivations. Localement, ces dernires faisaient-elles l'objet d'un consensus,
ou bien taient-elles le fruit de la convergence d'intrts divers. La
revendication d'un nouveau conseil ou d'une nouvelle section tait-elle la
manifestation d'un processus d'affirmation identitaire de nouvelles professions
ou d'une concurrence entre localits industrielles ? De quelles forces et de
quels intrts la dfinition des espaces de comptence professionnels et
gographiques de la juridiction a-t-elle t le compromis ? Comment ces espaces
se sont-ils modifis en fonction de l'extension ou de la contraction de la zone
d'influence de l'industrie concerne ? On sait en outre qu'il fut reproch au
conseil de prud'hommes lyonnais d'avoir particip l'laboration du tarif,
dont le non respect par quelques fabricants fut la principale source de la
rvolte des canuts de 1831. Cet Ē activisme Č des prud'hommes n'explique-t-il
pas la lenteur du dveloppement de l'institution ?
D'autre part, l'activit de diffrents
conseils de prud'hommes ne peut s'apprhender qu'en connaissant leur
organisation et les moyens matriels et humains dont ils disposaient pour
remplir leurs fonctions. De ce point de vue, il conviendrait d'clairer le rle
du personnel permanent et particulirement des secrtaires qui assuraient la
continuit et la mmoire de l'institution par del le changement de
conseillers.
2. Les conseillers prud'hommes.
Rares sont les tudes prosopographiques consacres
aux conseillers prud'hommes, tant patrons qu'ouvriers. Pourtant une telle
approche devrait permettre de dgager des types de carrires et de prciser si
la fonction de conseiller s'inscrivait ou non dans le cadre de cursus honorum patronaux ou ouvriers.. La fonction
prud'homale reprsentait-elle une distinction dans les milieux patronaux au
mme titre que dans le monde ouvrier ? Chez les chefs d'entreprises,
relve-t-on des dynasties familiales ? Des liens privilgis avec d'autres
structures consultatives, judiciaires ou politique (chambre de commerce,
chambre consultative des arts et mtiers, tribunal de commerce, conseils
municipaux...) se sont-ils nous ? La fonction prud'homale a-t-elle servi de
tremplin institutionnel ou bien, tant donn qu'il s'agissait d'une fonction
exigeant temps et dvouement, a-t-elle t occupe par des individus
particulirement convaincus de l'intrt social de leur engagement prud'homal ?
Dans quelle mesure la progression de la structuration syndicale, tant ouvrire que
patronale, a-t-elle contribu modifier les modalits de slection des
conseillers et le fonctionnement de l'institution ? Que rvle la confrontation
entre les discours et les positionnements publics des organisations concernes
et les pratiques quotidiennes des lus. Il ne faudra pas non plus ngliger
l'volution trs politique de la composition des conseils et notamment de leurs
instances dirigeantes (qui furent les prsidents et les vice-prsidents ?
Quelle fut leur influence sur l'activit prud'homale ?) ni l'tude des rformes
successives et les modes d'lections. Dans tous les cas, il faudra donc
s'interroger sur les modalits d'inscription sur les listes lectorales et sur
les processus de slection et d'lection des conseillers.
Enfin, le statut particulier des conseillers
prud'hommes l'intrieur du champ juridique - ils ne sont pas des juristes
professionnels Š conduit scruter la manire dont s'effectuait leur
acculturation juridique et les rapports qu'ils pouvaient entretenir avec les
autres instances de ce champ.
3. L'activit des conseils
Cette activit reposait d'abord sur les
comptences que la loi avait attribues aux prud'hommes mais qu'elle a aussi pu
modifier.
a) Le premier domaine
de comptences, de nature
judiciaire, est celui qui
retient souvent l'attention et qui a t valoris par l'volution de
l'institution. Trois thmes, troitement lis, mritent d'tre mis en avant.
En premier lieu, la
nature des litiges ports devant les prud'hommes : quels sont les diffrents
types de litiges et quelle est leur part respective ? Quelles spcificits
sectorielles peut-on dgager ? Que nous apprennent-ils sur les caractristiques
de chaque profession, les clivages sociaux les parcourant, sur la forme des
relations professionnelles ?
En second lieu, les
plaignants, ceux qui ont fait le choix de porter ces litiges devant les
prud'hommes. Quels sont leur ge, leur sexe ? O habitent-ils ? Quelle est leur
qualification ? Leur attitude et leurs exigences l'gard de l'institution
sont-elles lies aux modalits de ces caractres ? Qu'en tait-il de la
perception de la justice prud'homale par ses usagers, ouvriers et patrons ?
Dans quelle mesure et quel niveau d'arbitrage les organisations ouvrires et
patronales acceptaient-elles les dcisions des juges prud'homaux ? Dans ce
domaine, il convient de rappeler que mme si les prud'hommes ont fini par tre
perus comme un lieu de recours ouvrier, ils ont galement t des lieux de
recours des employeurs (fabricants ou chefs d'atelier) contre les ouvriers.
La procdure constitue
le troisime thme souligner. Dans le cadre fix par la loi,
enregistrait-elle des spcificits locales ou sectorielles ? Dans quelle
proportion aboutissait-on des conciliations ? Au sein des conseils les plus
importants les diffrentes sections se caractrisaient-elles par un mme
ensemble de pratiques ou bien se distinguaient-elles par des modles
procduraux qui leur taient propres. Et, en ce dernier cas, ces modles taient-ils
permables les uns aux autres ou bien tanches ? Une attention particulire
sera porte aux usages professionnels. Les multiples systmes d'usages, de
rgles et de normes en vigueur dans les diverses activits ressortissant des
conseils leurs servaient de rfrence lors des conciliations ou des jugements.
Mais dans quelle mesure les conseils contriburent-ils prserver ces usages,
les faire voluer, en lgitimer de nouveaux ? L'tude des conseils de
prud'hommes doit contribuer clairer cette source de droit constitue
d'usages locaux fixs ou non par crit, d'accords entre organisations
patronales et ouvrires favoriss par les prud'hommes qui participent souvent
leur laboration et que l'on retrouve appliqus et conforts par les conciliations
et dcisions.
Ceci conduit une
nouvelle question : quelle place tient l'activit judiciaire dans l'ensemble
des activits prud'homales ?
b) Le second champ de
comptences prud'homales, souvent nglig, a t celui de la rgulation de la concurrence et de la prvention des conflits au sein
des secteurs d'activit. Rappelons que la cration du conseil de Lyon
s'inscrivait dans la perspective de l'tablissement d'un nouvel ordre
industriel. Ė ce titre, les prud'hommes reurent des attributions de police et
d'instruction judiciaire leur permettant de constater les contraventions aux
lois et aux rglements de l'industrie soumise leur juridiction ainsi que
diverses infractions comme les soustractions de matire premire commises par
les ouvriers au dtriment de leurs matres, les problmes de discipline interne
aux ateliers et entreprises (rglements d'ateliers, apprentissageÉ). Ils furent
galement chargs de la conservation de la proprit des dessins et modles de
fabriques, et mme momentanment, jusqu'en 1857, des marques de fabriques. Ils
taient cependant dnus de toute attribution contentieuse dans ce domaine, les
litiges tant de la comptence des tribunaux de commerce. En outre, on le sait,
longtemps la Cour de cassation refusa de leur reconnatre un droit de regard
sur le contenu des rglements d'atelier.
Par ailleurs, la loi
de 1907 leur reconnut explicitement des attributions consultatives qui leur
permirent de donner leur avis sur les sujets que leur soumit l'administration.
Comme dans ce domaine, la pratique avait depuis longtemps prcd la loi, on
peut s'interroger sur la contribution des prud'hommes la dfinition de ce qui
n'tait pas encore le droit social et, plus largement, dans ce qu'on nommait
alors la lgislation industrielle ?
Mme si ces fonctions sont souvent passes au
second plan, il n'empche qu'elles ont pu, pendant une priode plus ou moins
longue, reprsenter une bonne part de l'activit de l'institution comme ce fut
le cas de l'enregistrement des dpts de dessins au conseil puis la section
de la soierie Lyon.
Bibliographie (non exhaustive) de l'appel :
- Marcel David, Ē L'volution historique des conseil de prud'hommes en
France Č, Droit
social, fv. 1974, p. 3-21
- Alain Cottereau (dir.) Ē Les prud'hommes XIXe Š XXe sicle Č, Le Mouvement social, n” 141, octobre-dcembre 1987
- Alain Cottereau, Ē Les prud'hommes au XIXe sicle : une exprience
originale de pratique du droit Č, Justices.
Revue gnral de droit processuel, n” 8, octobre-dcembre 1997, p. 9-21
- Alain Cottereau, Ē La dsincorporation des mtiers et leur
transformation en Ē public intermdiaires Č : Lyon et Elbeuf, 1790-1815 Č, in
Steve Kaplan et Philippe Minard d., La France, malade du corporatisme ? XVIIIe ŠXXe sicles, Paris, Belin, p. 97-145.
- Paul Delesalle, La
brouette et la navette. Tisserands, paysans et fabricants dans la rgion de
Roubaix et Tourcoing (Ferrain, Mlantois, Pvle) 1800-1848, Westhoek, ditions des Beffrois, 1985
- Franoise Fortunet, Ē D'une rpublique l'autre : les conseils de
prud'hommes ou l'institution d'une justice de paix de l'industrie Č, in Justice et Rpublique(s), Lille, 1993, p. 325-35
- Jacques Bouveresse, Ē Des lections malgr tout : l'histoire
mouvemente des conseils de prud'hommes Č in Jacques Krynen (dir.), L'lection des juges. tude
historique franaise et contemporaine, Paris, PUF, 1999, p. 165-221
- Bruno Dubois, Les
conseils de prud'hommes au XIXe sicle. Entre tat, patrons et ouvriers : les
linaments de la justice du travail (1806-1868), Th. Droit, Lille , 2000.
- Pierre Cam, Les
prud'hommes : juges ou arbitres. Les fonctions sociales de la justice du
travail, Paris, Presses de
la Fondation nationale des sciences politiques, 1981
Le comit scientifique est actuellement compos de :
Jacques Bouveresse, Professeur de droit l'Universit de Rouen ;
Serge Chassagne, professeur d'histoire moderne l'Universit Lumire
Lyon 2, LARHRA (UMR 5190) ;
Alain Cottereau ; Directeur de recherche, Centre d'tude des
mouvements sociaux, cole des hautes tudes en sciences sociales ;
Heinz-Gerhardt Haupt, Professeur d'histoire sociale l'Universit de
Bielefeld et l'Institut universitaire europen de Florence ;
Philippe-Jean Hesse, Professeur mrite l'Universit de Nantes ;
Antoine Jeammaud, Professeur de droit priv l'Universit
Lumire-Lyon 2, Institut d'Etudes du Travail de Lyon (IETL) ; Jean-Pierre Le
Crom, Directeur de recherche, Directeur de Droit et changement social (UMR 6028) ;
Claire Lemercier, Charge de recherche, Institut d'histoire moderne et
contemporaine (UMR 8066) ;
Yves Lequin, Professeur mrite d'histoire contemporaine
l'Universit Lumire Lyon 2 ;
Norbert Olszak, Professeur de droit l'Universit de Strasbourg,
doyen honoraire.
Agenda et instructions
1. Propositions
d'intervention. Elles
devront tre envoyes avant le 30 juin 2005 et comprendront :
- les coordonnes prcises du ou des auteurs et leur rattachement
institutionnel.
- un rsum de 4 000 signes environ qui indiquera en particulier la
problmatique envisage, les thmes abords et les sources que l'auteur entend
utiliser pour laborer la communication.
Ces propositions seront values au plus tard pour la fin octobre
2005. Elles devront tre adresses sous forme lectronique un des membres du
comit d'organisation (D. Deroussin, N. Docks-Lallemant, F. Robert, P. Vernus
: coordonnes ci-dessous).
2. Les textes des communications dfinitives devront parvenir aux membres du comit
d'organisation avant le 1er fvrier 2006.
Date limite * lundi 31 octobre 2005
Contacts
* David Deroussin (deroussindavid@tiscali.fr)
Centre lyonnais d'histoire du droit et de la pense politique
Universit Lyon 3, facult de droit 15 quai Claude Bernard 69007 Lyon
* Nicole Docks-Lallement (nicole.dockes@wanadoo.fr)
Centre lyonnais d'histoire du droit et de la pense politique
Universit Lyon 3, facult de droit 15 quai Claude Bernard 69007 Lyon
* Franois Robert (frobert@ish-lyon.cnrs.fr)
Laboratoire de recherche historique Rhne-Alpes (moderne et contemporaine)
Institut des sciences de l'Homme 14, avenue Berthelot 69363 Lyon cedex
07
* Pierre Vernus (pierre.vernus@ish-lyon.cnrs.fr)
Laboratoire de recherche historique Rhne-Alpes (moderne et
contemporaine)
Institut des sciences de l'Homme 14, avenue Berthelot 69363 Lyon cedex
07
Formation
Conflits dÕEmpire
Journe d'tude du 25 mai 2005
Poitiers
Universit
de Poitiers, Salle des Actes de l'Htel Fum, 8, rue Descartes
10 H Accueil des participants
10 H 10 Natalie PETITEAU, Universit de Poitiers, Introduction et
problmatique
10 H 30 Nicolas BOURGUINAT, Matre de confrences, Universit de
Strasbourg et Institut Universitaire de France, Ē Entre banditisme et gurilla
: maintien de l'ordre et scurit pendant la priode napolonienne en Italie
mridionale (dpartements romains et royaume de Naples) Č
11 H Nicola TODOROV, Docteur en histoire, Universit de Paris I, Ē
Vaincre la rsistance administrative - le combat pour l'application de la
lgislation franaise dans un Etat-satellite: le cas du royaume de Westphalie Č
11 H 30 David ROUX, Doctorant, Universit de Poitiers, Ē La rsistance
prussienne face la prsence franaise pendant les annes 1807-1813 Č
12 H-12H 30 Dbat, avec la participation du Professeur Jacques-Olivier
BOUDON, Universit de Paris IV.
12
H 30 Š 14 H 30 Djeuner
14 H 30 Bndicte SAVOY, Junior professeur, Universit de Berlin, Ē
Transferts culturels forcs. Les saisies de biens culturels pratiques en
Allemagne sous Napolon et leurs consquences Č
15 H Jacques HANTRAYE, Docteur en histoire, Universit de Paris I, Ē
Guerre, frontires et relations entre les peuples dans l'Europe du Nord-Ouest
la fin du Premier Empire (1813-1814) Č
15 H 30 Stphane CALVET, Doctorant, Universit de Poitiers, Ē Le pouvoir
royal et les officiers de l'arme impriale : tensions et conflits en Charente
(1814-1832) Č
16 H-16 H 30 Dbat, avec la participation du Professeur
Jacques-Olivier BOUDON, Universit de Paris IV.
Avec le soutien de la Fondation Napolon et la
participation de l'Institut Universitaire de France et de l'Universit de Paris
IV
Contact *
Natalie Petiteau (natalie.petiteau@univ-poitiers.fr)
Universit de Poitiers UFR Lettres 8, rue Descartes 86 000 POITIERS
Transparence et opacit du
discours juridique
Boulogne-sur-Mer, 5-9 juillet 2005
Le discours juridique est la fois un mlange
d'histoire, de tradition, de rgles et de formes. Ce mlange rsulte de
conventions, d'une crainte du changement et de l'influence de notions de
prestige qui peuvent tre abusives. La transcription dans la pratique juridique
est galement influence par le respect des rgles d'criture et des usages
acquis. Cela conduit opacifier l'application de la rgle de droit non
seulement pour le profane, mais galement pour la communaut juridique
elle-mme. Existe-t-il des solutions ? Peut-on et doit-on y remdier ? Ce
congrs international sera l'occasion de voir comment les diffrentes
disciplines linguistiques peuvent clairer la nature du discours juridique -
verbal ou crit -, et de proposer des solutions afin de le rendre plus lisible.
Les confrenciers prsenteront les dernires recherches et thories en la
matire avec des exemples pratiques pour aider la comprhension du discours.
Seront galement voqus les programmes d'application ainsi que les recherches
internationales sur le sujet dont l'objectif est la simplification du discours
juridique.
MARDI 5 JUILLET
Arrive Boulogne-sur-Mer
15 h 00 INSCRIPTION ET OUVERTURE DE LA CONFRENCE
Accueil officiel par les autorits franaises :
- M. Edward Anthony, Prsident de l'Universit du Littoral Cte
d'Opale
- M. Jack Lang, ancien Ministre et Dput
- Madame Jacqueline Bel, Directrice du Centre de Recherche sur les
Civilisations et les Littratures Europennes, quipe VolTer (Vocabulaire,
Lexique et Terminologie)
- M. Daniel Fasquelle, Doyen de la Facult de Droit et Directeur du
Laboratoire d'Analyse et de Recherche Juridiques- LARJ.
- Madame Anne Wagner, Matre de Confrences, Organisatrice du colloque
Expos sur Clarity et prsentation par son prsident, M. le professeur
Joe Kimble, et par M. le juge Michael Kirby, Haute Cour de l'Australie.
17 h 00 RCEPTION Ė LA MAIRIE ET COCKTAIL
Accueil officiel par le maire de Boulogne-sur-Mer, M. Frdric
Cuvillier.
MERCREDI 6 JUILLET
8 h 30 DISCOURS LIMINAIRES
- Madame Catherine Bergeal, Directrice des Affaires juridiques,
Ministre de la Dfense, Paris, France
Ē La Charte de la qualit de la rglementation du ministre de la
Dfense Č
- Monsieur le juge Michael Kirby, Haute Cour de l'Australie
10 h 30 LA RDACTION DES LOIS (sance commune pour toutes les cultures
et toutes les langues)
Prsidence : Sir Edward Caldwell, Royaume-Uni
Confrenciers : Eamonn Moran, QC, premier conseiller parlementaire
auprs du Premier Ministre et du Cabinet, tat de Victoria, Australie, Ē Legal
certainty and clarity: and the greatest of these isÉČ ; Francis Delpre,
snateur et professeur de droit, Universit catholique de Louvain, Belgique (Ė
confirmer)
PRIODE DE QUESTIONS
12 h DJEUNER (offert par l'organisation)
14 h 00 ATELIER PRATIQUE (sances simultanes en anglais et en
franais)
Cours pratique en anglais : LA RDACTION DES
LOIS EN LANGUE COURANTE Pour les tats-Unis, le Commonwealth et les autres
ressorts anglophones (common law)
Prsidence : Conrad Dehn, QC, avocat, Fountain Court Chambers, Statute
Law Society Council, Royaume-Uni
Confrenciers : Ruth Sullivan, professeur, Universit d'Ottawa, Canada
et 2 ou 3 autres (Ė confirmer)
Il s'agit d'une sance de rdaction pratique.
Un groupe de 4 ou 5 personnes prsenteront des documents et expliqueront leur
approche en ce qui concerne la rdaction. Certains documents seront disponibles
sur le site Web de la confrence avant sa tenue, pour permettre aux
participants de les examiner et de les rcrire.
PRIODE DE QUESTIONS (L'auditoire pourra poser des
questions ; toutes les discussions seront enregistres sur bande sonore)
OU
14 h 00 Exposs en franais : LA RDACTION DES LOIS EN LANGUE COURANTE
Les lois bilingues ou multilingues et la recherche de la clart
Prsidence : Lionel Levert, Ministre de la
Justice du Canada
Confrenciers:
Vronique Champeil-Desplats, Professeur Agrg des Universits,
Universit du Littoral Cte d'Opale, France, Ē Les conceptions de la clart
juridique Č
Eva Steiner, professeur, King's College London, Royaume-Uni, Ē
Adoption en Angleterre du style lgislatif continental : espoir pass et
perspectives nouvelles Č
Richard Tremblay, coordonnateur du Groupe dveloppement et formation
en lgistique, Ministre de la Justice du Qubec, Canada, Ē L'abstraction au
service de la clart Č
Stphane Beaulac, professeur, Universit de Montral et Randal N.M.
Graham, professeur, Universit Western Ontario, Canada, Ē Le style lgislatif
vague et l'interprtation dynamique : leons de la tradition civiliste Č
PRIODE DE QUESTIONS (L'auditoire pourra poser
des questions ; toutes les discussions seront enregistres sur bande sonore)
15 h 30 PAUSE
16 h 00
ATELIER PRATIQUE (SUITE) Atelier pratique en anglais : LA RDACTION
DES LOIS EN LANGUE COURANTE
Pour les tats-Unis, le Commonwealth et les autres ressorts
anglophones (common law)
Prsidence : Joe Kimble, professeur, Thomas M. Cooley Law School,
tats-Unis
Confrenciers:
David Elliott, avocat et lgiste, Words at Work, Canada
Michle Asprey, rdactrice de Clarity, consultante en langue courante,
Australie
1 ou 2 autres (Ė confirmer)
OU
16 h 00 Atelier pratique en franais : LA RDACTION DES LOIS EN LANGUE
COURANTE
Pour les ressorts francophones (en particulier ceux de droit civil et
galement de common law)
Prsidence : Andr Labelle, Ministre de la Justice du Canada
Confrenciers :
Rose-Marie Gerbe, doctorante, Universit de Grenoble, France, Ē Le
prsent de l'indicatif en rdaction lgislative Č
Mathieu Devinat, professeur, Universit McGill, Montral, Canada, Ē Le
sens impos en droit civil: analyse lexicographique des dfinitions juridiques
Č
Andreas Loetscher, lgiste, Chancellerie Fdrale, Suisse, Ē Structure
conceptuelle et textuelle des textes lgislatifs Č
Philippe Brouwers, rfrendaire, Conseil d'tat, Belgique
Jose Baril, jurilinguiste, Ministre de la Justice du Canada, Ē Les
aides la lecture des textes lgislatifs Č
17 h 30 CLļTURE DE LA PREMIéRE JOURNE
JEUDI 7 JUILLET
8 h 30 DISCOURS LIMINAIRE :
James Kessler, QC, avocat, English Revenue Bar, Ē Objectivity and
subjectivity in interpretation Č
9 h LA LANGUE COURANTE DANS LE CONTEXTE JUDICIAIRE
Prsidence : Lawrence Solan, professeur, Brooklyn Law School
Pierre-Andr Lecocq, Professeur Agrg des Universits, Universit de
Lille II
Confrenciers :
Sir Christopher Staughton, ancien lord juge d'appel, Royaume-Uni et
Pays de Galles (Angl.)
Michael Kirby, juge, Haute Cour de l'Australie (Angl.)
Thierry Verheyde, conseiller charg du secrtariat gnral la Cour
d'appel de Douai, France
Xavier Samuel, magistrat, Service juridique, Conseil constitutionnel,
France
Michel Leys, rdacteur et auteur, Belgique, Ē crire pour tre lu Č
Anne-Franoise Debruche, professeur, Universit McGill, Canada, Ē Unraveling
the legislator's tapestry: judicial needlework on encroachment cases Č
PRIODE DE QUESTIONS
OU
9 h LES OUTILS INFORMATISS DE LA CLART : Atelier technique
Prsidence : Louis Beaudoin, jurilinguiste, Canada
Confrenciers :
Catherine Rawson, consultante en rdaction juridique et formatrice,
Australie, Ē The Clarity toolbox's Swiss army knife: StyleWriter editing
software Č
Helena Englund et Anki Mattson, consultants en langue courante, Sude,
Ē Clarity and readability on the Internet Š A Swedish view Č
Claude Coulombe et Benot Robichaud, linguistes, Lingua Technologies
Inc., Montral, Canada, Ē Adapting a simplified language tool (SIMPLUS) to
legal texts Č,
Nathan McDonald, Maroubra, Australie, Mustor Power Patterns Ē
The power of the recently discovered legal logic patterns within contracts and
regulationsČ.
10 h 45 PAUSE
11 h LE FLOU DU LANGAGE JURIDIQUE
Prsidence : Jan Engberg, professeur, Aarhus School of Business
Anne Wagner, Matre de Confrences, Universit du Littoral Cte
d'Opale
Confrenciers :
Carla Bazzanella, professeur, et Lucia Morra, Piercarlo Rossi,
docteurs, Universit de Turin, Italie, Ē Metaphor in legal language: clarity or
obscurity? Č
Jan Engberg, professeur, Aarhus School of Business, Danemark, Ē
Indeterminacy and dynamics of meaning in normative texts Č
Louis Wolcher, professeur, University of Washington Law School,
tats-Unis, Ē Rules and statements Č
Alexandre Flckiger, professeur, Universit de Genve, Suisse, Ē
L'ambigu clart de la loi : les conflits entre les principes de bonne qualit
lgislativeČ
Christopher Williams, professeur, Universit de Bari, Italie, Ē
Fuzziness in legal English: what shall we do with shall? Č
PRIODE DE QUESTIONS
OU
11h LA COMMUNICATION CITOYENNE
Prsidence : Lawrence Solan, professeur, Brooklyn Law School,
tats-Unis, Ē Textual traps for the unwary Č
Peter Tiersma, professeur, Loyola Law School, tats- Unis
Confrenciers:
Emma Wagner, consultante, Royaume-Uni, Ē Promoting citizen's summaries
for EU legislation Č
Deborah Bosley, professeur, UNC Charlotte, tats-Unis, Ē Plain
language and expert witness testimony: advocating for the reader Č
Nancy S. Marder, professeur, Chicago-Kent College of Law, tats-Unis,
Ē Bringing jury instructions into the twenty-first century Č
Ben Piper, Office of the Chief Parliamentary Counsel, Victoria,
Australia, Ē The best practices in legal writing and drafting Š How to clarify
legal texts Č
12 h 30 DJEUNER (offert par l'organisation)
14 h 00 LA LISIBILIT DANS LES INSTITUTIONS EUROPENNES
Prsidence : Pascale Berteloot, Chef d'Unit d'Accs au droit, Office
des publications de l'Union europenne
Daniel Fasquelle, Professeur Agrg des Universits, Universit du
Littoral Cte d'Opale
Confrenciers : Gilbert Lautissier et William Robinson, Groupe des
juristes-rviseurs, Service juridique, Commission europenne, Bruxelles,
Belgique, Ē Qualit de la rdaction des lois communautaires : le rle de la
Commission Europenne Č
Jean-Claude K. Dupont, chercheur, Universit Libre de Belgique, Ē
Emploi de la langue naturelle devant la Cour europenne des droits de l'homme Č
Aino Piehl, chercheur, Institut de recherche sur les langues
finnoises, Finlande, Ē How does the influence of EC legislation show in legal
Finnish? Č
Richard Foley, charg de cours, Universit de Laponie, Finlande, Ē
Letting them eat languages Č
Metoda Paternost-Bajec et Anna de Chassiron, Division des
juristes-linguistes, Banque Centrale Europenne, Ē crire clairement le droit
en 20 langues Š l'exprience de la Banque Centrale Europenne Č
PRIODE DE QUESTIONS
15 h 45 PAUSE
16 h 00 TROIS SANCES SIMULTANES (une en anglais, une en franais et
une bilingue)
QUESTIONS SUR LA RDACTION EN LANGUE COURANTE
Prsidence : Anne Wagner, Matre de Confrences, Universit du
Littoral Cte d'Opale
Olivier Carton, membre du LARJ, charg d'enseignements, Universit du
Littoral Cte d'Opale
Confrenciers :
Nicola M. Langton, Matre de Confrences, Cardiff University,
Royaume-Uni, Ē Cleaning up the Act: using plain English in legislation or
contracts Č
Joe Kimble, professeur, Thomas M. Cooley Law School, tats-Unis, Ē
Revising hallowed text: lessons from the U.S. Rules of Civil Procedure Č
Ronald Shook, professeur, University of Utah, tats-Unis, Ē Five
practical suggestions for improving clarity in public-construction contracts Č
Douglas Bellis, sous-conseiller lgislatif, Chambre des Reprsentants,
tats-Unis, Ē Clarity in legal documents Č
Duncan Berry, conseil parlementaire, Irlande, Ē Obstacles to
accessing, reading, understanding and using legislative documents Č
PRIODE DE QUESTIONS
OU
16 h 00 LA LANGUE COURANTE DANS LES CULTURES DE DROIT CIVIL (de langue
franaise et autres)
Prsidence : Nicole Fernbach, Centre International de LisibilitØ,
Montral, Canada
Confrenciers :
Jean-Marie Quairiat, juge au tribunal du travail de Mons, Prsident de
l'Association syndicale des Magistrats, Belgique, Ē Dire le droit et tre
compris ŠVade-mecum pour la rdaction des jugements Č
Stphane Atlan, Dlgations aux Usagers et aux Simplifications
Administratives (DUSA), Paris, France Ē Charte Marianne Č
Michel Sironneau, dlgu rgional, Mdiateur de la Rpublique, Paris,
France
Reprsentant ministriel, France, Ē La qualit des lois et rglements
en France Č (Ė confirmer)
PRIODE DE QUESTIONS
OU
16 h 00 PERFECTIONNEMENT PROFESSIONNEL POUR LES AUTEURS ET RDACTEURS
JURIDIQUES
Prsidence : Richard Foley, charg de cours, Universit de Lapland,
Finlande
Confrenciers : Lena Blomquist, agent d'information principal, Cour
suprme de Sude, Ē One little word Č
Lysbeth Ford, professeur, et Dominic McCormack, avocat, Darwin,
Australie, Ē The Murrinh-patha legal glossary: a bridge between laws Č
Frdric Houbert, traducteur juridique et enseignant, France, Ē La
ngation en traduction juridique Č
Louis Beaudoin, jurilinguiste, Canada, Ē La formation du traducteur
juridique et l'assurance de la clart Č
Halton Cheadle, professeur, University of Cape Town, Afrique du Sud, Ē
Beyond the document: managing the processes and the relationships Č
PRIODE DE QUESTIONS
17 h 30 CLļTURE DE LA DEUXIéME JOURNE
- diteurs juridiques, LEXIS NEXIS, BRUYLANT, THEMIS, THOMSON,
CARSWELL
- DUSA, France et des outils (logiciel LARA, Bullfighter de Deloitte
Touche et des lexiques et manuels de rdaction)
20 h DėNER DE GALA (offert par l'organisation)
VENDREDI 8 JUILLET
8 h 30 DISCOURS LIMINAIRE : Jean-Paul GAUZES, dput, Parlement
europen
9 h DEUX SANCES SIMULTANES (une en anglais et une en franais)
DU Ē PLAIN ENGLISH Č AUX LANGUES COURANTES : Un effort multilingue
Prsidence : Vijay Bhatia, professeur, City University de Hong Kong
Confrenciers : Maurizio Gotti, professeur, Universit de Bergame,
Italie, Ē Customising the model law on international commercial arbitration Č
Tunde Opeibi, professeur, Dpartement d'Anglais, Lagos, Nigeria, Ē
Between clarity and obscurity: selected legal texts in Nigeria Č
Rachael Annelise Radhay, doctorante, Universit de Brasilia, Brsil, Ē
Brazilian immigration-policy discourse: ambivalences, power and identity Č
Indra Listyo, traductrice, Jakarta, Indonsie, Ē Global English: its
use in legal documents and its implications on translation Č
PRIODE DE QUESTIONS
OU
9 h LA TECHNOLOGIE ET L'ACCESSIBILIT DU DROIT
Prsidence : Danile Bourcier, directrice de laboratoire, CERSA,
Universit Paris II
Confrenciers :
Elizabeth Catta, Vronique Tauziac, Hel Chamroeun, chercheurs, CERSA,
Paris, France, Ē Cordaction et codification : le cas du Cambodge Č
Jennifer Hagan Templier, Fondatrice de Droit In- Situ, Paris, France,
Ē L'oral par le multimdia pour la clart du droitČ.
Filipe Borges, chercheur, CERSA, Paris, France, Ē Modles de
clarification du droit avec les TI Č
10 h 30 PAUSE
11 h LA LANGUE COURANTE EN CONTEXTE MULTIDISCIPLINAIRE
Prsidence : Maurizio Gotti, professeur, Universit de Bergame
Ross Charnock, Matre de Confrences, Universit Paris 9
Confrenciers :
Sophie Cacciaguidi-Fahy, charge de cours, Galway University, Irlande,
Ē Critique de l'emploi de la langue courante en droit international de la
personne Č
Robin Ford, commissaire, British Columbia Securities Commission,
Colombie-Britannique, Canada, Ē Plain language at the regulator's level Š How
our policy is evolving Č
Barbaud Philippe, professeur honoraire, Universit du Qubec, Canada,
Ē De la probabilit de confusion en matire de marques de commerce : la
contribution du linguiste au contexte bilingue canadien Č
Lone E.Olebile, charge de cours, Universit du Botswana, Ē Statement
writing and analysis of errors by Botswana Police Č
PRIODE DE QUESTIONS
OU
11 h LE PASS ET L'AVENIR DE LA LANGUE COURANTE, OU DES LANGUES
COURANTES (EUROPE) : TABLES RONDES
Prsidence : Nicole Fernbach et Catherine Rawson
Confrenciers :
Barbro Ehrenberg-Sundrin, Ministre de la Justice, Sude, Ē The
Swedish approach: systematic plain- language work at the highest level Č
Jan Engberg et Kirsten Wælch Rasmussen, professeurs, Aarhus School of
Business, Danemark, Ē Plain language Initiatives in Denmark Š Why is it hardly
an issue? Č
Martin Cutts, consultant, Royaume-Uni, Plain Language Commission, Ē UK
statutes Š after the Tax Law Rewrite, how clear are they now? Č
ric Battistoni, juge, Belgique, Ē Opacit du langage et crits
juridiques belges Č
Stefanos Vlachopoulos, chercheur, Institut de technologie de
l'ducation Epirus, Grce, Ē Reflections on the language of the law in Greece
and Cyprus Č
Girolamo Tessuto, professeur de droit, Universit de Naples, Italie, Ē
Simplifying Italian administrative language: An overview Č
Juan De Dios Torralbo Caballero, professeur, Universit de Cordoue,
Espagne (Ė confirmer)
12 h 15 DJEUNER (offert par l'organisation)
14 h 00
DEUX SANCES SIMULTANES
LE PASS ET L'AVENIR DE LA LANGUE COURANTE, OU DES LANGUES COURANTES
(INTERNATIONAL) : TABLES RONDES
Prsidence : Peter Butt, professeur de droit, Universit de Sydney,
Australie
Confrenciers :
Vicky Schmolka, avocate et consultante en langue courante, Canada, Ē
How do you know it is better?: Testing draft legislation Č
David Elliott, avocat lgiste, Words at Work, Canada
Annetta Cheek, Federal Aviation Administration, Dept.of
Transportation, Washington DC, tats-Unis
Neil James, directeur, Plain English Foundation, Australie
Annelize Nienaber, University of Pretoria, Afrique du Sud
Salome Flores Sierra, Ministre de l'ducation publique, Mexique
Victor Y Eleazar, Arellano School of Law, Philippines
PRIODE DE QUESTIONS
OU
14 h 00 LES DIFFICULTS DE LA RDACTION JURIDIQUE MODERNE : DEUX
DBATS (L'criture non sexiste et la simplification de l'orthographe)
Prsidence : Michle Lenoble-Pinson, professeur, Prsidente de
l'Association belge pour l'Application des recommandations Orthographiques
(APARO), Belgique, Ē De la demanderesse la juge, Fminisation des noms de
professions et de fonctions en Belgique Č
Olivier Carton, membre du LARJ, charg d'enseignements, Universit du
Littoral Cte d'Opale
Confrenciers :
Dino Bressan, professeur, University of Melbourne, Australie, Ē Do
women really exist in Italian law? Č Rene Honvault-Ducrocq, professeur,
Laboratoire DYALANG-CNRS, Secrtaire gnrale de l'Association pour
l'information et la recherche des orthographes et des systmes d'criture
(AIROE), France, Ē Le pass et le prsent de l'orthographe et de la rdaction
non sexiste Č
James Archibald, professeur, Universit McGill, Canada, Ē Le discours
au fminin Č
Bozena Tieszen et Heather Pantoga, professeurs, University of
Wisconsin, tats-Unis, Ē Gender Š Based Miscommunication in Legal Discourse and
its Impact on Clarity of Legal Language Č
Isabelle Carignan, doctorante, Universit de Montral, Canada, Ē Les
rectifications orthographiques au Qubec Č (Ė confirmer)
PRIODE DE QUESTIONS
15 h 30 PAUSE
16 h 00 FAIRE DE LA LISIBILIT LE COMBAT DE TOUS : COMMENT SURMONTER
LES OBSTACLES
Prsidence: Christopher Balmford, PDG de Cleardocs.com, Sydney,
Australie
Confrenciers: William Lutz, professeur, Dpartement d'Anglais,
Rutgers University, tats-Unis, Ē Overcoming institutional and professional
resistance to Plain Language Č
Michle Asprey, rdactrice de Clarity, consultante en langue courante,
Australie
Sean Kidney, PDG, Social Change Online, Australie
Les discussions se feront surtout en franais, et nous fournirons de
l'interprtation, de la traduction ou des rsums.
17 h 00 RCAPITULATIF ET CLļTURE DE LA CONFRENCE
SAMEDI 9 JUILLET
Excursion guide et djeuner
Dpart 9 h 00 pour Ē LA COUPOLE Č
Situe dans le Pas-de-Calais, 5 km de la ville de Saint-Omer, LA
COUPOLE est un gigantesque bunker souterrain conu par les nazis, en 1943-1944,
pour stocker, prparer et lancer les fuses V2 (premiers engins avoir atteint
la stratosphre), l'arme secrte avec laquelle Hitler comptait dtruire Londres
et inverser le cours de la guerre (http://www.lacoupole.com/fr/default.asp)
12 h 00 Djeuner dans un restaurant local
14 h 00 Visite guide des deux Caps : Cap Gris-Nez et Cap Blanc-Nez (http://www.mincoin.com/php1/wiss.php)
Retour vers 17 h 00
Contact * Secrtariat de la confrence (clarity2005@univ-littoral.fr)
Catherine Wadoux UNIVERSITE DU LITTORAL COTE D'OPALE
34 Grande Rue B.P. 751 62321 Boulogne-sur-Mer Cedex
Tl. : 03-21-99-43-00 Tlc. : 03-21-99-43-91
http://www.univ-littoral.fr/confinter.htm
Liens utiles
Newsletter de la Mission de
recherche Droit et Justice
http://www.gip-recherche-justice.fr/lettre-mission.htm
Libre parole
Le cercle de rflexion "Horizon
universitaires" a pour ambition de parler "sans tabous ni prjugs" des questions qui proccupent le
monde universitaire. Entretien avec Francine Demichel, ancienne directrice de
l'enseignement suprieur et Jean Baptiste Mougel, ancien prsident de la FAGE.
http://www.amue.fr/ActU/Actu.asp?Id=938&Inst=AMUE
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Vous ne recevez pas bien lÕafad en ligne ?
lignes incompltes, liens inactifs...?
des signes cabalistiques ou des hiroglyphes
indchiffrablesÉ ?
la solution (peut-tre) : xavier.abeberry@freesbee.fr