Droit et gestion de lユenvironnement en pays Bassari (S始使al oriental) : r伺lexions sur un droit de lユenvironnement au S始使al

 

 

Olivier BARRIERE, Dr. en Droit, juriste de l'environnement et anthropologue du droit,

Charg de recherche IRD (Institut de Recherche pour le D思eloppement) /

Laboratoire dユAnthropologie Juridique de Paris 1

barriere@mpl.ird.fr

 

Article paru en 2003 :

2003: Olivier BARRIERE  ヌ Gestion de lユenvironnement en pays Bassari (S始使al oriental); r伺lexion sur un droit de lユenvironnement au S始使alネin Revue canadienne Droit et Soci師 / Canadian Journal of Law and Society, vol.18, n。1, pp.73-101.

 

Introduction

 

                  L'四aboration du droit positif de l'environnement africain repose sur une repr市entation du droit 残rit o les Etats y voient une condition de l'unit nationale et l'expression d'une formulation n残essaire au d思eloppement 残onomique. Soit, mais les l使islateurs s'accrochent aux fondements et aux logiques du droit occidental en proc仕ant un mim師isme de la pens仔 juridique 師rang俊e vue par eux comme un genre de mod粛e universel. Non seulement le droit pour eux se limite la loi mais en plus cette loi l n'est souvent que l'objet d'un "copier-coller" de la norme occidentale consid屍仔 comme moderne. Les codes de l'environnement adopt市 par les pays sah四iens en sont une parfaite illustration ; les codes forestiers rec粛ent encore la logique du d残ret coloniale de 1934 et les l使islations sur le foncier tentent la g始屍alisation de la propri師 priv仔 ou s'accrochent in思itablement d思elopper un rapport d'appropriation de l'espace[1].                            

                  La recherche en anthropologie juridique permet de d姿asser une analyse technicienne du droit o les lois et r夙lements sont pr市ent市 hors du contexte social o ils sont destin市 s'appliquer. La construction d'un droit de l'environnement qui soit v屍itablement plus effectif qu'apparent n残essite la prise en compte des r斬lit市 socio-残onomiques et des types de rapports soci師市/nature propres chaque r使ion. Ainsi l'objectif d'un droit de l'environnement africain applicable n残essite des innovations pour la fois r姿ondre aux contraintes d'une politique publique environnementale influenc仔 par les institutions internationales et les bailleurs de fonds, et la l使itimation par les acteurs locaux d'une l使alit nationale.

 

 

                  Lユenvironnement[2] a retenu l'int屍腎 de la part du l使islateur s始使alais d峻 1963 par lユadoption dユune r使lementation de la p芯he dans les eaux continentales[3], puis dユun code forestier en 1965 (qui sera remplac en 1974)[4], dユun code de la chasse et de la protection de la faune en 1967[5], par la cr斬tion dユune commission consultative de la protection de la nature et de la conservation des ressources naturelles[6] en 1968 et dユune commission nationale de lユenvironnement le 30 avril 1971[7]. Puis cユest la p芯he maritime qui constitue lユobjet de lois en 1970[8] et en 1972[9]. Mais cユest surtout dans les ann仔s 1980 quユ士erge une r仔lle pr姉ccupation environnementale donnant lieu un ensemble de codes : code de lユeau[10], code de lユenvironnement[11], nouveau code de la chasse et de la protection de la faune[12], code de la p芯he maritime[13], code minier[14]. Les ann仔s 1990 confortent lユengagement des autorit市 nationales dans une d士arche environnementale, dユabord concr師is仔 par la cr斬tion en 1991 dユun Minist俊e du tourisme et de lユenvironnement qui deviendra le 7 juin 1993 le Minist俊e de lユenvironnement et de la protection de la nature, puis par la cr斬tion du Conseil sup屍ieur des ressources naturelles et de lユenvironnement en 1993[15], du Conseil sup屍ieur de lユeau en 1998[16] et de nouveaux codes, comme le code forestier[17], celui de la p芯he maritime[18] et le code de lユenvironnement[19]. Enfin cette derni俊e phase voit na杯re une planification nationale : de lutte contre la d市ertification[20], pour lユenvironnement[21], de protection des eaux et de conservation du littoral[22], pour la conservation de la biodiversit[23].

                  La politique environnementale du S始使al intervient dans une logique fonci俊e originale o se c冲oient des r使imes juridiques diff屍ents, celui de la domanialit nationale[24], concernant plus de 95% des terres du territoire national, celui du domaine public et priv de lユEtat[25] et celui de lユappropriation priv仔[26].

                 La mise en place dユune politique de d残entralisation, d史 exprim仔 par des dispositions l使islatives en 1964[27], 1966[28], 1972[29], 1980, 1990[30], derni俊ement remplac仔s par celles de 1996[31], donne lieu un transfert de comp師ences de gestion de lユenvironnement en fixant les domaines dユintervention de chacun, entre les collectivit市 d残entralis仔s (la r使ion, la commune, la communaut rurale) et lユEtat. De v屍itables pouvoirs de gestion sont reconnus aux populations locales travers lユinstitution d残entralis仔 de base, la communaut rurale, o la notion de contr冤e de la l使alit se substitue celle de tutelle.

                 

                  Les aspects juridiques de la gestion de lユenvironnement se d残linent dans la pratique par une articulation entre les espaces de pouvoir et les modes dユintervention sur le milieu. La probl士atique fonci俊e intervient ainsi particuli俊ement.

Cependant, la restriction des rapports fonciers aux seuls rapports la terre refl師erait insuffisamment et partiellement la r仔lle port仔 des actions des hommes sur le milieu, que la recherche d'une gestion environnementale doit n残essairement int使rer. Cユest pourquoi il nous semble n残essaire de consid屍er en m仁e temps le rapport de l'homme la ressource et l'espace. Lユ師ude de la conjonction du fond, en tant que support, et de la superficie permet dユaboutir une combinaison de droits portant sur lユespace, la ressource et lユ残osyst塾e. Cette forme de lecture permet de faire avancer la r伺lexion relative un r使ime contenant la dualit espace-milieu de vie et ne reposant pas sur lユappropriation du fond.

Nous entendons par-l d姿asser une vision ruraliste du foncier, qui restreint son analyse aux rapports dユacc峻 aux ressources et leur distribution entre les diff屍ents acteurs et qui occulte la prise en compte des processus 残ologiques et de tous les 四士ents naturels. Le foncier ne peut plus se d伺inir uniquement en termes de r夙les aff屍entes aux ressources renouvelables ou de construction dユespaces, mais doit int使rer une dimension environnementale. Dans ce sens, on peut dire que les rapports fonciers expriment, par une dynamique spatiale et temporelle, les modes de r使ulation, les formes de repr市entation et de pratique existant aux diff屍entes 残helles dユintervention des acteurs sur leur milieu. Ils prennent aussi en compte les processus et les composantes des syst塾es 残ologiques. Le foncier traduit un jeu dユacteurs au sein duquel les relations entre soci師市 et nature sont un enjeu primordial.

                  A cette fin, il est n残essaire de consid屍er les rapports fonciers dans une perspective environnementale que lユon peut d伺inir de la fa腔n suivante : les rapports foncier-environnement sont les rapports entretenus entre les hommes, qu'ils soient exploitants ou usagers, dans un contexte agricole, pastoral, halieutique, forestier, cyn使師ique ou de conservation des 残osyst塾es, propos de la gestion, de l'exploitation, du pr四竣ement des ressources naturelles renouvelables et de la pr市ervation de la biodiversit. Le foncier-environnement exprime ainsi, travers les paysages, la relation de l'homme avec la nature en tant que reflet d'une conception du monde construite au cours du temps[32].

                  Partant d'une volont politique nationale de conservation de l'environnement confirm仔 dans les textes, dans le cadre d'une d残entralisation des pouvoirs, et d'un rapport soci師市/nature que nous appr刺endons par le biais de la probl士atique fonci俊e, la r伺lexion propos仔 porte sur la construction d'un droit africain de l'environnement. On note dans ces propos lユid仔 de travailler sur une endog始司t juridique dans une perspective dユapplicabilit.

Dans le souci de cette effectivit, il para杯 n残essaire en premier lieu de s'int屍esser la dimension locale c'est dire aux populations qui font leur propre droit d姿endant dユune diversit des syst塾es de penser. Dans un second temps, nous porterons notre attention sur la pluralit des r使ulations d'acc峻 aux ressources naturelles renouvelables et de conservation de l'environnement. Enfin, nous aborderons la question essentielle de la gestion d残entralis仔 de l'environnement qui nous conduira la perspective d'une traduction juridique d'une gestion patrimoniale.

 

1. Une r使ulation juridique d姿endante des pratiques et des repr市entations locales

 

Notre d士arche en anthropologie juridique nous am熟e partir de l'exemple d'une r斬lit locale qui est ici celle d'une communaut rurale, de Sal士ata, situ仔 aux confins de la R姿ublique du S始使al. La communaut rurale de Sal士ata, constitutive du メpays Bassariモ, a 師 cr試e en 1982[33]. Elle regroupe quarante-quatre villages sur une superficie de 1.175,5 km2 et compte une population de plus de onze mille habitants majoritairement compos仔 de Peuls et de Bassari[34]. Cette collectivit locale d残entralis仔 occupe la p屍iph屍ie sud du Parc National du Niokolo-Koba, au S始使al oriental, la fronti俊e nord de la Guin仔, sur les contreforts du Fouta Djallon en amont du bassin du fleuve Gambie. 

                 

La soci師 Bassari est historiquement la premi俊e occuper lユespace qui constitue actuellement la communaut rurale de Sal士ata, raison pour laquelle lユappellation de メpays bassariモ a 師 donn仔 la r使ion[35]. Le groupe social Bassari se caract屍ise par une culture participant fortement un rapport symbiotique la nature o le visible (beliyan) et lユinvisible (biyil) sユinterp始春rent. Son existence est impr使n仔 de la pr市ence des anc腎res et des g始ies tut四aires et son organisation interne est fortement structur仔 par les classes dユ曳e. Cette soci師 matrilin斬ire 思olue vers une attitude contractuelle du lignage patrilocal en termes dユ残hange de prestations aux g始ies[36]. Le r市ultat de cette 思olution culturelle se traduit concr春ement par une distanciation, entra馬ant le passage dユun rapport fusionnel la nature un rapport plus utilitariste d lユexpansion agricole. Dユun statut de sujet, la nature sユobjective progressivement pour devenir un environnement objet dユexploitation. Lユinstallation de populations peules et lユouverture sur lユext屍ieur par lユeffet de la migration et des 残hanges 残onomiques ont 師, entre autres, lユorigine dユune fixation de lユoccupation de lユespace, transformant les paysages sans pour autant organiser une dynamique de gestion durable du milieu.

Les diff屍ents types de rapports lユenvironnement d姿endant de lユinstallation des groupes et de leurs activit市 sont lユorigine dユune r使ulation juridique endog熟e contemporaine.

                 

Situ loin des contingences locales, la r使ulation juridique pos仔 par lユEtat exprime une fiction que les populations ne peuvent l使itimer dans leur comportement dユautant plus que cユest souvent son aspect r姿ressif et coercitif qui se pr市ente en premier lieu dans la conscience collective. Le fait social qualifi de juridique sユexprime souvent dans le cadre dユhabitus[37] et de mod粛es de comportements o les r夙les et les normes sont rarement dユorigines 残rites. La r斬lit du monde rural en apporte une d士onstration travers ces quelques exemples.

 

Le d伺richage dユun espace forestier qui nユa jamais 師 cultiv sユeffectue souvent suite une demande pr斬lable dユautorisation adress仔 aux g始ies des lieux, que certains appellent syabutiara, dユautres djinns, car on ne d伺riche pas un espace d史 occup. Bassari et Peuls adoptent souvent cette m仁e pratique qui se diff屍encie selon la conviction de chacun. Une esp縦e de liane donnant des haricots rouges[38] non comestibles est plant仔 soit au milieu de lユespace convoit soit sur ses c冲市 : si la graine ne pousse pas ou si la liane pousse en sユenroulant sur la gauche dユun arbre, cela signifie que les lieux sont habit市 et quユil nユest donc pas possible de les d伺richer. Il faudra tenter nouveau lユann仔 dユapr峻.

La proc仕ure l使islative de lユacte de d伺richement pour la mise en culture dユun espace est rarement appliqu仔 Sal士ata, chef lieu de la communaut rurale ; il est donc a fortiori plus difficile de la voir sユ姿anouir dans un milieu rural enclav et peu habitu contr冤er cet acte. On a constat une d屍ive qui semble devenir fr子uente, lユexc峻 de d伺richement par rapport la mise en culture r仔lle qui peut sユexpliquer soit par un manque de semences ou de capacit de travail (main dユマuvre insuffisante) soit encore par une strat使ie dユaccaparement foncier. En effet, lユinvestissement r斬lis par la d伺riche offre un droit de culture prioritaire son auteur, mais elle donne 使alement lieu une appropriation du bois coup, quユil soit emport ou maintenu sur place.

Le milieu forestier fait lユobjet de pr四竣ements et dユune exploitation qui entre dans le registre des principales activit市 secondaires des populations de la communaut rurale, savoir la coupe de bois dユマuvre, la cueillette et lユapiculture. Le bois dユマuvre sユobtient surtout lユoccasion de d伺richements qui suppriment des haies et des grands arbres. Etant donn que le droit de culture donne lieu en pratique un droit de disposition sur lユarbre, seule la sacralit du site ou de lユarbre lui-m仁e permettent dユ姿argner lユesp縦e ligneuse.  Le pr四竣ement des fruits sauvages[39] est libre en tous lieux, cependant la cueillette ne sユeffectuait jamais avant la maturit des fruits. Mais cette pratique bassari sユest effac仔 devant le comportement de la population peule qui nユa pas voulu int使rer cette fa腔n de faire. Lユexploitation des fruits en quantit importante, avec une commercialisation ext屍ieure aux march市 locaux est g始屍alement r市erv仔 aux habitants du terroir, les 師rangers devant demander une autorisation au chef de village. Les produits des arbres fruitiers plant市 sont toujours destin市 celui qui les a mis en terre ; celui-ci dispose sa guise des fruits et de lユarbre lui-m仁e, quelle que soit sa localisation (dans un champ, une jach俊e, un ancien lieu de r市idence).

Lユexploitation des ressources naturelles sユeffectue presque toujours sans demande dユautorisation aupr峻 du service des Eaux et For腎s. Les seules demandes rencontr仔s (par le paiement des taxes) concernent moins de 10% des unit市 dユexploitation pratiquant ce type de pr四竣ement et concernent le bambou, le r冢ier, le palmier huile, le tamarinier et le fruit du baobab (pain de singe). La chasse est une activit encore bien pr市ente dans le pays bassari o elle est pratiqu仔 librement par la population locale, sans aucun permis administratif. N斬nmoins cユest aux anc腎res que les Bassari 姿rouvent la n残essit de sユadresser afin de partir en toute qui師ude. Lユactivit cyn使師ique subit peu de contr冤e des agents de lユEtat, sauf dans le parc national du Niokolo-Koba o se trouvent des gardes.

La pr仕ation peu contr冤仔 du milieu aboutit une diminution des ressources naturelles, mais ne conduit pas actuellement une d使radation irr思ersible de l'environnement malgr les fortes valeurs de pente qui jouent en faveur d'une forte 屍osion hydrique. La question est de parvenir d思elopper une r使ulation juridique environnementale participant lユ仕ification dユun droit de lユenvironnement qui soit effectif et qui permette le d思eloppement dユune gestion durable de lユenvironnement de la communaut rurale. Il semble que pour r姿ondre cette question que la recherche dユun processus de juridicisation sur une dynamique horizontale soit davantage pertinente que de se concentrer enti俊ement sur lユid仔 dユun droit/sanction. Dans cette perspective nous avons d d思elopper une m師hode dユanalyse relative lユarticulation soci師/nature pour pouvoir d使ager des axes de r伺lexion novateurs.

 

2. Une clef de lecture juridique des rapports soci師市/nature

                  Une pluralit dユusages simultan市 ou successifs sur un m仁e espace, conf俊e ce dernier un caract俊e multifonctionnel qui implique que chaque syst塾e d'exploitation ou type de pr四竣ement se r伺俊e l'espace li la ressource vis仔. On peut ainsi en d仕uire la notion d'espace/ressource qui correspond la combinaison d'un lieu avec un 四士ent naturel renouvelable, faisant potentiellement ou effectivement lユobjet dユun pr四竣ement, dユune exploitation ou dユune protection. Les espaces se chevauchent donc d'autant plus que les dynamiques naturelles font varier lユabondance et la localisation des ressources selon les saisons. L'espace-ressource sユav俊e une notion pertinente pour appr刺ender la multifonctionnalit de l'espace, autorisant en outre de consid屍er dans un sch士a interdisciplinaire lユh師屍og始司t et la spatialisation des ressources, les cons子uences des activit市 humaines sur la structuration de lユespace ainsi que le fonctionnement des syst塾es 残ologiques. Mais cette d伺inition de lユespace-ressource a pour pr斬lable celle de lユespace foncier, qui est la traduction sociale dユun milieu naturel, une sorte de parcellisation fonctionnelle en rapport avec un int屍腎 donn (par exemples, celui dユexploiter du bois, de p芯her, de faire p液urer son troupeau ou de cultiver).

 

Dans cette approche, il nous a paru n残essaire de d残rire des pratiques avec un regard qui ne rel竣e pas dユune logique 師rang俊e. Cette volont de ne pas privil使ier un syst塾e sur un autre d残oule dユune tentative dユaborder avec neutralit le droit sur les ressources naturelles et ainsi dユ思iter de raisonner en termes propri師ariste (de メpropri師謝/ メpropri師aireモ[40]).

 

Dユune fa腔n tr峻 concr春e, partant des pratiques locales, la situation de base est celle du droit de passage, du simple acc峻. Puis, vient le droit de cueillette, de pr四ever et de ramasser des branches, du bois mort, des racines, feuilles, fruits sauvages, etc., et celui de faire p液urer son b師ail en passant. L'emprise sur le milieu s'accro杯 avec son exploitation par le droit de cultiver, celui de faire p液urer ses animaux, de  p芯her, de chasser et d'exploiter la for腎 sur un espace bien d師ermin. Ce droit d'exploiter la terre et ses ressources renouvelables d姿end lui-m仁e du contr冤e de l'acc峻 ces espaces de production. Celui qui contr冤e l'espace d残ide qui va pouvoir cultiver, p液urer, p芯her, chasser, exploiter la for腎 ou les arbres. Il dispose du droit d'affecter l'espace en question quelqu'un, qui peut 腎re soit lui-m仁e, soit quelqu'un d'autre par le biais de pr腎, de location, d'残hange, etc. Celui qui dispose du droit d'affecter la terre quelqu'un dispose donc en retour du droit d'exclure l'acc峻 l'exploitation de la parcelle ou du lieu d師ermin.

Notre lecture nous permet ainsi dユappr刺ender quatre types de droit vis--vis de l'espace et/ou du milieu : 1) Un droit de passage : il correspond la circulation et au stationnement ; c'est l'usage d'un espace comme voie d'acc峻 (ex : droit de parcours). 2) Un droit de pr四竣ement d'une ressource naturelle spontan仔 ou de r市idus de r残olte : c'est le droit de ponction r斬lis仔 sur le milieu (cueillette, vaine p液ure, p液ure foresti俊e, chasse et p芯he (viatiques), affouage, 暫ranchage, glanage ...). 3) Un droit d'exploitation correspondant un faire valoir de la ressource, dont l'objet est d'en tirer profit au travers d'une production agricole, sylvicole, pastorale, halieutique ou cyn使師ique. Il donne lieu une gestion de la ressource sur un court ou moyen terme.

4) Un droit d'exclusion permettant le contr冤e de l'espace qui conduit l'exclusion et l'affectation de l'acc峻 la ressource. Il se traduit ainsi par une gestion de sa r使始屍ation sur le long terme.

 

                  La r斬lit observ仔 peut se traduire par le tableau suivant exprimant les relations entre les espaces-ressources et les droits au sein de la communaut rurale de Sal士ata.

Tableau 1 : les droits pratiqu市 et l使islatifs sur les espaces/ressources en pays bassari 

Droits

 

Espaces/ressources

Droit de passage

Droit de pr四竣ement

Droit dユexploitation

Droit exclusif

Espace fruitier

Libre

Libre (voir partir de la maturit des fruits[41])

- Sous autorisation du chef de village pour les 師rangers

- Libre pour les villageois

Chef de village

Espace ligneux

Libre

- Libre

- Lors d'un d伺richement le bois coup appartient l'exploitant : tout pr四竣ement est soumis son autorisation

- Coupe sous autorisation du conseil rural (loi)

- Soit libre, soit sous autorisation du chef de village ou du chef dユUE

- Le droit dユexploitation des produits forestiers appartient lユEtat : permis dユexploitation par les Eaux et for腎s + autorisation pr斬lable du conseil rural (loi)

- D伺richement sous autorisation du conseil r使ional apr峻 avis du pr市ident du conseil rural (loi)

- Chef de village

- Chef dユUE

- Service des Eaux et for腎s (loi)

- Conseil r使ional (loi)

- Conseil rural (loi)

Espace flore aux vertus m仕ico-religieuses

Libre

Libre

- Soumis un permis dユexploitation par les Eaux et For腎s (loi)

- Eaux et for腎 (loi)

- Conseil rural (loi)

Espace apicole

Libre

- Libre pour essaim sauvage non appropri

- interdit pour essaim sauvage selon la classe dユ曳e[42] (par le chef de terre, sacrificateur de la montagne Pat) (pour la soci師 bassari)

- Libre avec ses propres ruches

- Soumise un permis dユexploitation par les Eaux et For腎s (loi) + autorisation pr斬lable du conseil rural (loi)

 

- Eaux et for腎s (loi)

- Conseil rural (loi)

Espace de culture pluviale

Absent

Libre

- Par h屍itage, don, pr腎, libre

- Le droit de gestion de la terre du domaine national appartient la communaut rurale : affectation par le conseil rural (loi)

- Chef dユUE

- Chef de village

- D市affectation par CR (loi)

Espace de culture de d残rue et dユinondation

Absent

Interdit

- Par h屍itage, don, pr腎, libre

- Affectation CR (loi)

- Chef dユUE

- Chef de village

- D市affectation par CR (loi)

Espace de p液ure

- Libre

- Servitude de passage : par le conseil rural (loi)

- Acc峻 des troupeaux aux points dユeau : par le conseil rural (loi)

- Transite ou passage des troupeaux appartenant dユautres communaut市 rurales : autoris par le conseil rural (loi)

 

Libre

- Libre

- Vaine p液ure : comp師ence du conseil rural (loi)

- Parcours pastoraux : comp師ence du conseil rural (loi)

 

- Conseil rural (loi)

 

Espace de chasse

Libre

- Libre (sauf lieux et esp縦es interdites[43])

- Permis de chasse coutumi俊e (loi)

- Amodiation : avis du conseil rural + autorisation du pr市ident du conseil r使ional + cahier des charges sous la responsabilit des Eaux et For腎s qui accorde ou non lユamodiation [le droit de chasse appartient lユEtat] (loi)

- Permis de chasse : par les Eaux et For腎s (loi)

Eaux et for腎s (loi)

Espace de p芯he

Libre

Libre (sauf lieux interdits)

- Fleuve Gambie : autorisation officieuse Eaux et For腎s/ Parc

- Le droit de p芯he appartient lユEtat (loi)

- Eaux et for腎s

- PNNK (pour le fleuve Gambie)

Espace prot使 (PNNK) (loi)

Sous autorisation (r夙lement int屍ieur du parc)

Interdit (r夙lement int屍ieur du parc)

Interdit (r夙lement int屍ieur du parc)

Agents du Parc National (r夙lement int屍ieur du parc)

Espace sacr

Libre

Libre (sauf coupe bois)

Interdit

Chef de village, ma杯re de la montagne/ chef de terre, sacrificateur, chef coutumier

Espace environnemental

Libre

Libre

La  protection de lユenvironnement appartient aux collectivit市 locales ; communaut rurale : plan dユaction environnemental, lutte contre le feu de brousse  (loi)

- Conseil rural (loi)

- Conseil r使ional (loi)

 

                  Lユ師ude des rapports environnementaux en pays bassari fait 士erger la constatation flagrante dユun faible contr冤e de la pr仕ation des hommes sur leur milieu (dans la pratique "je chasse sans contrainte", "je coupe" et "je br柩e librement"), dユun mode de r使ulation portant sur lユenvironnement avec une absence de prise en compte du long terme. Il est clair qu'actuellement cユest bien le l使islateur national qui intervient, en introduisant lユid仔 dユune durabilit par une planification foresti俊e et environnementale, assortie dユune r使lementation contraignante. Cependant, son intervention ne peut se limiter la r姿ression, qui devrait pouvoir 腎re la derni俊e solution envisag仔. En effet, l'objectif consisterait orienter le comportement des acteurs, le canaliser dans certains cas ou sur certains points plut冲 que d'introduire syst士atiquement un droit/sanction souvent exog熟e aux champs sociaux. Ainsi, afin de d姿asser la contrainte automatique de la r使lementation p始ale, on pourrait envisager la mise en place dユun droit sui generis porteur dユune ヌ gestion intentionnelle ネ (cf. infra) pour 思iter un rapport Etat/citoyen trop brutal et en sユins屍ant institutionnellement et socialement dans le jeu des rapports de pouvoirs locaux. Lユint屍腎 revient parvenir d伺inir un mode dユapplication dユun droit qui nユest pas issu dユune l使itimit locale. 

Cette gestion intentionnelle a pour vocation par son objectif, de se situer au sein de tous les centres de prise de d残ision, aussi bien locaux (chef dユunit dユexploitation, chef de village, conseil rural, comit de lutte contre les feux de brousse, sous-pr伺ecture, etc.), r使ionaux (conseil r使ional, gouvernance, conservateur du PNNK, etc.) que nationaux (assembl仔 nationale, minist俊es, directions, etc.). La sp残ificit de cette forme de gestion est de se doter dユune palette dユintervention : la sensibilisation (informations, r志nions, formationsノ), la recherche de consensus sur lユacceptation volontaire de comportements, lユadoption de rapports contractuels ou conventionnels, des incitations par le biais de projets dユaide au d思eloppement ou dユordre fiscal, la constitution dユateliers de n使ociations et in fine lユinstrument de police.

On part aussi de lユhypoth峻e que la gestion en tant que telle ne sユexprime pas travers une seule institution mais se situe dユune fa腔n transversale au niveau de tous les rouages de d残ision. Chacun de ces niveaux participe une gestion dite effective. Or celle-ci peut r姿ondre diff屍ents types de crit俊es, 残onomiques ou sociaux et pas forc士ent des crit俊es environnementaux qui souvent ne sont pas pris en compte lors de la prise de d残ision, soit par m残onnaissance, soit par volont d四ib屍仔 de les exclure. Ce droit relatif une gestion intentionnelle pourrait donc sユinscrire dans la d士arche promotionnelle dユune perspective de long terme qui permettrait ainsi dユint使rer une pr姉ccupation environnementale tout en restant en lien avec une strat使ie 残onomique.

Dans le cadre dユune politique de d残entralisation des pouvoirs de d残ision, notamment dans le domaine de la gestion de lユenvironnement, le d伺i dユune gestion d残entralis仔 se pose au S始使al. On va pouvoir sユinterroger sur lユop屍ationnalit r仔lle dユune telle d士arche l使islative.

 

3. Le d伺i dユune gestion locale d残entralis仔

Si la gestion centralis仔 de lユenvironnement sユest r思四仔 globalement peu effective, voir absente ou malheureuse, lユid仔 de rapprocher les prises de d残ision des acteurs locaux en leur transf屍ant des comp師ences est le signe dユune 思olution particuli俊ement positive. Le tout est maintenant de savoir comment d姿asser lユengagement politique qui sユest mat屍ialis par une l使islation et, concr春ement, quel processus mettre en マuvre un droit 始onc par lユEtat (3.1). Lユabsorption par Sal士ata dユune r使ulation venant de Dakar devrait transiter par une proc仕ure de l使itimation interne la communaut rurale. En effet, si on peut effectivement affirmer que le droit ne se d残r春e pas, la loi ne sユimpose pas dユelle-m仁e. La clarification des r冤es et des pouvoirs de chacun constitue une premi俊e 師ape. La seconde, plus d四icate, r市ide dans lユinitialisation dユun maillon de transmission entre lユ残rit et lユoralit, cユest--dire quユelle doit r志ssir effectuer le passage de la l使alit la l使itimit (3.2). Cette r伺lexion nous conduira vers la pr市entation dユune construction juridique dユun genre nouveau (3.3).

3.1.           Une gestion d残entralis仔 de lユenvironnement mise lユ姿reuve

Le sous-pr伺et de Sal士ata nous parlait r残emment de lユautorit de tutelle quユil constituait, estimant que les 四us locaux nユ師aient pas m仁e dユassumer leur destin. Le repr市entant de lユadministration centrale semblait ainsi lui-m仁e ignorer les derniers textes de 1996 relatifs la d残entralisation, qui ont justement abrog cette id仔 de tutelle depuis plus de cinq ans. Mais le plus grave se trouve peut 腎re dans la repr市entation m仁e de la collectivit territoriale d残entralis仔 : lユEtat nユy croirait-il pas ?

Certains rouages ne sont pas encore dynamiques et constituent des freins. Ce rapport du haut vers le bas se concr師ise par lユaffichage de nouvelles r夙les locales qui appellent la population intervenir dans les prises de d残ision, constituant en quelque sorte une redistribution des cartes du pouvoir sur lユenvironnement, m仁e si cette redistribution peut sembler encore incompl春e.

Le S始使al est couvert par 48 communes, 320 communaut市 rurales et dix r使ions, soit un ensemble de 378 collectivit市 locales, personnes morales de droit public, dot仔s dユassembl仔s 四ues au suffrage universel et de lユautonomie financi俊e. La communaut rurale est constitu仔 par un certain nombre de villages appartenant au m仁e terroir, unis par une solidarit r市ultant notamment du voisinage, poss仕ant des int屍腎s communs et capables ensemble de trouver les ressources n残essaires leur d思eloppement[44]. Le conseil rural est lユorgane repr市entatif des int屍腎s des habitants du terroir pour tout ce qui concerne lユutilisation du sol. Il g俊e les terres du domaine national sises dans le p屍im春re du terroir, sous contr冤e a posteriori du repr市entant de lユEtat sur la l使alit des actes ; le budget reste soumis une approbation pr斬lable[45]

                  Dans les faits, Sal士ata, on prend nettement conscience de la pr市ence tr峻 forte du repr市entant de lユEtat dans les affaires de la communaut rurale ; elle est largement facilit仔 par lユillettrisme de nombreux 四us. Par ailleurs, dans son fonctionnement, le conseil rural semble manquer dユorganisation ; il ne se r志nit pas r使uli俊ement, voire tr峻 rarement dans lユann仔, et ne sユest muni dユaucune archive ni dユaucun registre foncier pour enregistrer les affectations de terrains. Suite lユabsence de clarification des d姿enses budg師aires et une absence de transparence globale, la grande majorit de la population refuse, depuis 1999, de payer la taxe rurale qui constitue une source de financement de base permettant le fonctionnement du conseil rural. Le plus grave se situe peut 腎re dans la repr市entation n使ative quユoffre la collectivit locale, institution pour lユinstant peu comprise et reconnue par les habitants.

 

Le syst塾e foncier adopt par le S始使al en 1964 instaure le r使ime du domaine national qui int屍esse 95% des terres. Constituent de plein droit le domaine national toutes les terres non class仔s dans le domaine public et non immatricul仔s. Les terres du domaine national sont class仔s en quatre cat使ories (zones urbaines, zones class仔s, zones des terroirs et zones pionni俊es). LユEtat d師ient les terres du domaine national dans lユobjectif dユヌ assurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelle ネ. Les terres comprises dans les terroirs villageois sont affect仔s aux membres des communaut市 rurales[46]. Lユacc峻 au foncier est de la comp師ence du conseil rural qui attribue les terres par une proc仕ure dユaffectation. Cette affectation est personnelle lユindividu ou au groupement b始伺iciaire, elle ne peut faire lユobjet dユaucune transaction (ni vente, ni contrat de louage) et est prononc仔 pour une dur仔 ind師ermin仔. Les terres de culture et de d伺richement sont affect仔s par d四ib屍ation du conseil rural et lユaffectation prend fin, de plein droit, au d残峻 de la personne physique ou la dissolution de lユassociation ou de la coop屍ative affectataire[47]. Lユaffectation ne conf俊e son b始伺iciaire quユun droit dユusage sur les terres qui en font lユobjet[48]. Ce r使ime instaur par L姉pold S仕ar Senghor repose sur la volont de rompre avec la conception occidentale des rapports fonciers sユexprimant en termes dユappropriation pour renouer avec une logique africaine sans toutefois 残arter le r使ime de la propri師 fonci俊e publique et priv仔.

Cette r斬lit l使islative n'est pas tr峻 bien v残ue sur le terrain. En effet, presque quarante ann仔s apr峻, le r迅e socialiste g始屍eux dユune terre nourrici俊e devant profiter tous ceux qui la mettent en valeur nユa pas vraiment p始師r les pratiques locales pour plusieurs raisons. La premi俊e est que la loi de 1964 oublie le rattachement de lユhomme la terre qui pr仔xistait son intervention. Dans le pays bassari, lユaffectation est une proc仕ure qui est surtout utilis仔 par ceux qui nユont pas de droits initiaux sur le sol et qui ont, par ce truchement, la possibilit dユen acqu屍ir. De plus, en pratique les modes dユacc峻 traditionnels sont largement majoritaires et la mise en マuvre de lユaffectation ouvre la voie de nombreuses d屍ives.

 

Dans le domaine pastoral, les comp師ences accord仔s la communaut rurale soulignent le pragmatisme opportun du l使islateur[49]. Ces comp師ences concernent en effet le domaine des servitudes de passage et la vaine p液ure[50], le r使ime et les modalit市 dユacc峻 et dユutilisation des points dユeau de toute nature (notamment aux troupeaux appartenant des ressortissants dユautres communaut市 rurales), les conditions de transit et de passage des troupeaux appartenant des ressortissants dユautres communaut市 rurales[51], ainsi que la cr斬tion, la d四imitation et la mat屍ialisation de chemins de b師ail.

Au sein de la communaut rurale de Sal士ata, le conseil rural proc重e la cr斬tion de parcours pastoraux afin dユorganiser les rapports entre lユagriculture et lユ四evage et de pr市erver des espaces non mis en culture pour permettre le d姿lacement des troupeaux.

 

Lユenvironnement est qualifi de ヌ patrimoine national ネ par le l使islateur qui va jusquユ faire de lユenvironnement s始使alais une partie du ヌ patrimoine mondial ネ. Sユil sユagissait du milieu naturel on comprendrait, mais on sユinterroge quand lユenvironnement est d伺ini par le m仁e r仕acteur comme ヌ lユensemble des 四士ents naturels et artificiels ainsi que des facteurs 残onomiques, sociaux et culturels qui favorisent lユexistence, la transformation et le d思eloppement du milieu, des organismes vivants et des activit市 humaines ネ[52]. En sortant du cadre 残ologique, la formulation nユen devient que davantage incantatoire, en raison de lユabsence de cons子uence juridique de la notion de patrimoine commun.

Selon le l使islateur national, lユEtat est le garant de la gestion rationnelle des ressources naturelles et de lユenvironnement pour un d思eloppement durable. Les collectivit市 locales ont quant elles le devoir dユassurer la gestion et de veiller la protection de ces ressources naturelles[53]. On peut penser que cette メgarantieモ 師atique, situ仔 une 残helle nationale, a n残essit un renvoi un niveau local qui justifie ainsi un transfert de comp師ences la communaut rurale. Ces comp師ences transf屍仔s sont pr残ises, sinon elles se situent un niveau g始屍al[54].

Dユune fa腔n tr峻 explicite, le conseil rural devient comp師ent : a) pour cr仔r des bois et des aires prot使仔s dans les zones et sites naturels pr市entant un int屍腎 socio-残ologique rural[55] ; b) pour cr仔r et assurer la gestion de r市erves prot使仔s[56] ; c) pour assurer la lutte contre les incendies et la pratique des feux de culture, la constitution et le fonctionnement des comit市 de vigilance contre les feux de brousse[57]. Il peut aussi 四aborer et mettre en マuvre un plan local dユaction pour lユenvironnement, 士ettre des vマux sur toutes mesures r使lementaires quユil juge utile de voir son pr市ident mettre en マuvre pour lユexploitation des ressources naturelles[58].

                  En termes g始屍aux, rel竣ent de la sph俊e de comp師ence de la communaut rurale, la protection de la faune et de la flore ainsi que la gestion de sites naturels dユint屍腎 local. Les collectivit市 locales (communaut rurale, commune, conseil r使ional) sont appel仔s susciter la participation de tous les acteurs pour atteindre les objectifs de gestion rationnelle et de protection durable des ressources naturelles et de lユenvironnement[59]. De plus, elles doivent apporter leur concours pour la protection de lユenvironnement et de la faune, ainsi que pour la protection et lユentretien des for腎s, des zones et sites naturels dユint屍腎 national[60]. Enfin, les collectivit市 locales sont tenues de prendre toutes les mesures appropri仔s pour le d思eloppement des ressources naturelles, notamment la production de plants, la conservation de lユhabitat sauvage, la protection des esp縦es animales et v使師ales menac仔s[61].

                  Le l使islateur raisonne ici bien souvent principalement en termes dユ残osyst塾es, de milieux naturels pr市erver et non en termes de ressources. La dichotomie faite ici entre lユenvironnement/milieu (contenant) et les ressources (contenu) est particuli俊ement symptomatique : lユEtat se d残harge dユun domaine difficile appr刺ender et qui est proche du virtuel (la notion m仁e dユenvironnement nユexistant pas dans les langues locales), pour conserver une comp師ence traditionnelle rattach仔 lユexploitation, quユil dispose depuis toujours. La r伺屍ence explicite faite aux conventions internationales accr仕ite cette vision : ヌ les comp師ences des collectivit市 locales sユinscrivent dans les conventions et accords internationaux ratifi市 par lユEtat ネ[62]. Lユobligation de gestion et de protection des ressources renouvelables est faite aux collectivit市 locales, tandis que lユexploitation m仁e de ces ressources, foresti俊es, cyn使師iques, halieutiques, appartient encore essentiellement lユEtat.

 

                  Cependant, on peut noter une d残roissance de ce pouvoir 師atique sur lユexploitation des for腎s. La communaut rurale dispose dユune comp師ence sur les for腎s qui sont situ仔s dans son terroir et qui ne sont pas class仔s ou font lユobjet dユune propri師 priv仔. La norme fondamentale reste que les droits dユexploitation des for腎s et des terres du domaine national vocation foresti俊e appartiennent lユEtat[63].

                  Tout d伺richement[64] en vue de la mise en culture dユun espace, par exemple, n残essite une autorisation. Sur demande, le conseil rural communique un avis au conseil r使ional, qui d四ib俊e sur la base dユun dossier. Celui-ci est instruit par la commission r使ionale de conservation des sols et comprend une carte d師aill仔, une note justificative, la liste des b始伺iciaires, un plan dユam始agement, lユacte dユaffectation. Le rejet est prononc en cas de risque dユ屍osion ou dユinstabilit des terres. Il est 使alement prononc sユil sユagit dユune zone mise en d伺ens, dユune for腎 galerie ou en bordure des cours dユeau sur une bande de trente m春res des rives de part et dユautre. 

En dehors du cadre de lユexploitation, le l使islateur accorde aux populations riveraines des droits dユusage sur la for腎 du domaine national. Ces droits sont limit市 aux besoins strictement personnels et familiaux et sont d伺inis pour le ramassage du bois mort et de la paille, la r残olte de fruits, de plantes alimentaires ou m仕icinales, de gommes, de r市ines et de miel, pour le parcours du b師ail, lユ士ondage et lユ暫ranchage des esp縦es fourrag俊es, le bois de service destin la r姿aration des habitations, sans aucun droit de disposer des lieux. Enfin, les produits acquis en vertu de ce droit dユusage ne peuvent circuler hors du terroir dユhabitation du b始伺iciaire sans autorisation du service des Eaux et For腎s. Ces droits dユusage ne sユappliquent pas aux p屍im春res de reboisement et de restauration, ni aux parcs nationaux, ni aux r市erves naturelles int使rales ou aux for腎s priv仔s[65]. Le conseil rural demeure comp師ent sur les modalit市 dユexercice de tout droit dユusage[66].

 

                  En mati俊e foresti俊e, lユEtat reste toujours bien pr市ent. Les concessions faites dans le cadre de la d残entralisation touchent essentiellement la planification de la gestion foresti俊e, mais concernent 使alement lユautorisation pr斬lable dユexploitation, sorte de droit de veto qui est offert la communaut rurale afin quユelle puisse intervenir son niveau sur son milieu de vie. Cependant, la communaut rurale de Sal士ata ne dispose pas de plan dユam始agement forestier et seules quelques taxes sont pay仔s lユagent des Eaux et For腎s qui intervient surtout sur les march市 locaux.

Le constat est d四icat exprimer : quasiment rien de cette r使ulation 始onc仔 par le l使islateur nユest appliqu仔 au sein de la communaut rurale de Sal士ata. Les coupes se multiplient librement, le d伺richage sユeffectue sans aucun contr冤e, les 師roites for腎s galeries (le long des cours dユeau) disparaissent et les haies sont d伺rich仔s. Des aires situ仔s en bordure du fleuve Gambie sont m仁e mises en culture. Malgr la bonne volont 残ologique du l使islateur, lユirr斬lisme dont il fait preuve travers les textes est flagrant.

En effet, la marge de manマuvre des populations locales est r仕uite au pr四竣ement car, au-del, toute forme dユexploitation n残essite un permis 師atique assorti dユune autorisation pr斬lable du pr市ident du conseil rural. Les premiers int屍ess市 sont born市 un usage personnel et familial, dont le seuil nユest pas toujours facile 思aluer. La vente dans les march市 locaux se limite de petites quantit市 de produits naturels et sユint夙re dans une 残onomie familiale de survie plut冲 que de rente. Comment se fait-il que lユexploitation du miel, qui entre dans un processus culturel et a une valeur commerciale ou dユ残hange, doive justifier dユune autorisation et dユune taxation par lユEtat, qui nユapporte aucune contrepartie (ni sur la gestion m仁e du produit, ni dans le d思eloppement de circuits commerciaux, ni dans le conditionnement de la ressource ou encore par un d思eloppement de lユ四evage apicole) ?  La gestion est ainsi toujours centralis仔 et on peut sユinterroger sur cette difficult franchir le pas dユun v屍itable transfert de comp師ence. Si lユautorisation dユexploitation des produits forestiers transite par une permission des Eaux et For腎s (et il nユy a quユun seul agent pour tout lユarrondissement de Sal士ata), peut-on parler de gestion d残entralis仔 ?

Le cas de lユautorisation de d伺richement est 使alement le reflet dユun processus inachev, celui de la d残entralisation. Certes, cユest le conseil r使ional qui accorde ou nユaccorde pas dユautorisation dans ce domaine. Cependant, le dossier demand pour d伺richer son champ est trait par une commission de la conservation des sols dont la parit penche largement du c冲 de lユadministration. En pratique, au sein de la communaut rurale de Sal士ata, les quelques demandes dユautorisation de d伺richage qui existent, sont transmises par le conseil rural et sont automatiquement ent屍in仔s par les autorit市 de Tambacounda (capitale r使ionale situ仔 350 km de Sal士ata), qui ne peuvent ni se d姿lacer sur le terrain par manque de moyens, ni dユailleurs disposer de lユensemble des pi縦es demand仔s, dont particuli俊ement la cartographie.

         La chasse et la p芯he ne sont pas des comp師ences attribu仔s aux collectivit市 locales et rel竣ent, elles aussi, dユautorisations d四ivr仔s par les services de lユEtat[67]. Le conseil rural ne dispose que dユune comp師ence limit仔 en mati俊e dユautorisation dユamodiation des zones de chasse[68] par le fait de ne donner quユun avis qui ne lie pas le pr市ident du conseil r使ional qui revient la d残ision dユaccorder ou non lユautorisation, d残ision soumise lユapprobation du repr市entant de lユEtat. Cependant, cette autorisation nユaccorde pas le droit de chasse, qui reste dans les mains de lユEtat en raison de lユ師ablissement dユun cahier des charges paraph par le service des Eaux et For腎s, ce dernier pouvant ne pas accepter lユamodiation pour des raisons techniques ou l使ales. A Sal士ata, presque la moiti de la communaut rurale vient, en mars 2001, de faire lユobjet dユune amodiation sans que la communaut rurale ne soit m仁e mise au courant. Dans la pratique le syst塾e peut ainsi donner lieu des d屍ives.

La dynamique de gestion impos仔 par le l使islateur manque manifestement dユun 残helon dユapplication tr峻 proche de la population, raison pour laquelle la loi ne peut trouver sa l使itimit sociale. Un niveau de transition semble bien n残essaire pour mettre en マuvre une r使ulation per講e comme impos仔 dユen haut et comme une sorte de retranscription locale. Dans cette id仔, le l使islateur affirme que les collectivit市 locales doivent d思elopper une approche int使r仔 et participative sur la base de plans et sch士as et fonder leurs interventions sur les sp残ificit市 残o-g姉graphiques de leurs milieux[69]. Ainsi, la gestion locale de lユenvironnement pourrait reposer sur une planification mais, avant cela, sur les fondements dユun consensus local permettant de fixer les r夙les du jeu environnemental local. Cユest lユobjet de la convention locale dユenvironnement que nous avons pu d思elopper dans la communaut rurale de Sal士ata.

 

 

3.2. Une convention locale dユenvironnement : le maillon entre la l使itimit locale et la l使alit nationale

Fruit dユune 思olution o lユenvironnement devient une contrainte touchant la reproduction sociale, la socialisation juridique de lユenvironnement rejoint un objectif national dユune politique environnementale qui s'exprime aux travers de lois et de r夙lements[70] et devient donc susceptible d'adopter un profil normatif. L'id仔 de la formalisation d'une r使ulation interne intervient dans cette occurrence.

Les objectifs recherch市 consistent dユune part permettre la population de sユapproprier un mode 残rit de r使ulation environnementale et dユautre part favoriser la reconnaissance de droits aux populations locales, pour g始屍er une gestion responsable et impliqu仔, qui ne soit pas v残ue comme quelque chose dユimpos et dユ師ranger. Dans ce but, en restant dans le cadre l使islatif national, nous avons 四abor un texte[71] qui a fait lユobjet, avant sa r仕action, de r志nions entre les acteurs locaux et de discussions avec chacun des villages de la communaut rurale.

Pr市ent仔 comme une charte locale d伺inissant une convention interne la communaut rurale, lユint屍腎 est ici de mettre en forme un mode de r使ulation n使oci, adopt et donc l使itim localement tout en se calant dans la l使islation en vigueur, qui laisse une latitude suffisamment grande au conseil rural pour organiser un type de rapport lユenvironnement adapt au contexte local. Mais lユobjet du texte est davantage de poser les bases consensuelles dユun projet de soci師 d師erminant les contours dユun engagement sur un patrimoine naturel commun que de se limiter la formulation dユun ensemble de r夙les faisant office de ヌ code de bonne conduite ネ[72] ou que de transcrire des normes orales pr仔xistantes[73].

La convention locale propos仔 se pr市ente tout dユabord sous la forme dユun 残rit offrant lユid仔 dユune sorte de メl使islation localeモ. Dans sa formulation, ce texte a pour objet dユeffectuer la transition entre une l使islation nationale relativement complexe pour la population et, localement, une relation dユacteurs pluri-culturels intervenant sans v屍itable coh市ion sur un environnement commun. Tous les membres de la communaut rurale se retrouvent ainsi autour dユun engagement commun environnemental. Les sept points de メconscienceモ 始onc市 prennent acte dユun certain nombre de r斬lit市 (diversit culturelle, situation en p屍iph屍ie du Parc National du Niololo-Koba, opposition dユactivit市, environnement commun) et dユobjectifs atteindre : bonne entente, collaboration, prise en compte des g始屍ations venir, bonne gouvernance du milieu naturel.

Les onze articles de la convention signent un engagement commun vis--vis de lユavenir, une prise en compte du long terme dans le cadre dユun contrat social, expression dユun consensus local. Il en d残oule neuf articles pr残is traitant de la clarification des droits et des obligations  travers la formulation des bases dユune mise en マuvre dユune gestion durable de lユenvironnement (lユacc峻 aux espaces et aux ressources), de la conservation du couvert v使師al, des espaces sp残ifiques maintenir hors de lユaction humaine, de la pr市ervation de lユabeille pour le d思eloppement de la ressource apicole, de la gestion de la r姿artition de lユespace, de la gestion de lユacc峻 la terre, de la prise en compte dユun r冤e jouer dans la conservation dユun parc national, r市erve mondiale de biosph俊e et enfin, de lユorganisation dユun espace de communication.

Lユapplicabilit dユune telle convention va d姿endre de lユengagement des acteurs locaux. La d士arche requiert une prise de conscience mais aussi un engagement devant 腎re suivi dユeffets, dユo lユid仔 dユune commission de suivi 士anant de la communaut elle-m仁e.  

Dans lユhypoth峻e o le conseil rural de Sal士ata effectue une d四ib屍ation sur la convention et lユadopte, se pose effectivement la question de son applicabilit. Les ヌ r夙les du jeu ネ environnemental adopt仔s localement peuvent 腎re ou ne pas 腎re suivies. Dユun niveau national, on passe ici un niveau local et issu dユun accord intrins述ue la communaut rurale. Bien entendu ce niveau de l使itimit ne se suffit peut-腎re pas soi-m仁e pour que chacun suive effectivement les conduites adopt仔s dans ce texte 残rit. Mais chacun peut d史 思oquer lユexistence de cet accord, sorte de ヌ contrat social ネ, engageant tous les membres de la communaut rurale. Pass仔 dans la l使alit, la convention force de loi entre les parties du contrat. Mais il serait souhaitable dユenvisager la constitution dユune commission de surveillance environnementale au sein de la communaut rurale afin de sensibiliser, de faire comprendre et de relever toutes les infractions la convention pour en r伺屍er aux autorit市 de lユEtat charg仔 dユassurer cette police environnementale (agents du service des eaux et for腎s, agents du service des p芯hes, agents des parcs nationaux). Une telle institution fonctionne d史 dans le delta du Saloum, au sein de ヌ cadres de concertations ネ, internes aux communaut市 rurales et entre elles, o des ヌ comit市 de plage ネ sont mis en place et reconnus par lユEtat pour la surveillance des espaces marins, c冲iers et terrestres.

Dans lユorganisation des droits sur les espaces et les ressources, la convention locale dユenvironnement propos仔 adopte une perspective patrimoniale sur un milieu o les ressources et les 残osyst塾es sont soumis diff屍ents types, origines et intensit市 de contraintes. En effet, juridiquement, lユoption patrimoniale peut se d伺inir par la perspective dユun avenir commun, bas sur un fonds communautaire, lユespace, qui est la fois le support de diff屍ents milieux et un contenant de droits. Le droit sur un patrimoine qui se trouve commun un groupe, une nation ou lユhumanit distingue celui-ci dユune chose que lユon veut transmettre et qui supporte des droits sans sユidentifier eux. La propri師 du fonds sユoppose effectivement de fa腔n radicale la conception du patrimoine commun, car cette derni俊e suppose une affectation de droits sur lユespace sans entrer dans une relation dユappartenance. En effet, le lien entre l'homme et le milieu naturel se traduit juridiquement par un rapport entre une personne, physique ou morale, et une chose, un bien ou un patrimoine. Le bien est une chose mon師aris仔 et ali始able ; il constitue un produit juridique et commercial d残oulant d'un rapport entre homme et chose. Si les r斬lit市 de terrain traduisent une superposition ou une pluralit de droits sur un m仁e lieu, le droit de propri師 n'est susceptible que d'un d士embrement de ses pr屍ogatives (en une possible diversit de droits r仔ls). Le patrimoine naturel commun implique, quant lui, un rapport entre les hommes, o la substance doit 腎re conserv仔 pour 腎re transmise aux g始屍ations futures[74].

La notion de domaine national, introduite par le l使islateur s始使alais de 1964, pr仕伺init par la non-appropriation de la terre lユarmature dユun r使ime patrimonial. Mais lユabsence dユune d伺inition conceptuelle approfondie a g刃 lユ残losion dユun tel r使ime dユavant garde. Pourtant, en entrant dans ce troisi塾e mill始aire avec un consensus international autour de cette id仔 patrimoniale, reprise parfois dans les l使islations nationales mais de fa腔n incantatoire, on peut se permettre dユessayer dユaller plus loin en d思eloppant des perspectives juridiques r姿ondant au besoin dユune gestion durable de lユenvironnement.

3.3. Perspectives dユinnovations dans la pens仔 juridique

Lユexpression du rapport lユenvironnement ne se r斬lise pas n残essairement en termes dユappropriation. En effet, lユidentification lユobjet ne se conditionne pas toujours dans une logique dユappartenance o le sujet fusionne avec lユobjet. Et dユailleurs, on se retrouve d史 l victime du pr史ug selon lequel le milieu o lユon vit est un objet, notre objet. La perception objective dユune d士arche scientifique conduit 思iter les rails dユune configuration pr試tablie. Cユest dire que le ヌ formatage ネ habituel de la pens仔 occidentale d伺init une lecture juridique qui d残line toute chose en bien, r姿ondant un ordre 残onomique, celui du march. Sans vouloir ramer contre-courant, on peut toutefois sユinterroger sur la strat使ie suivre dans le domaine de la gestion de lユenvironnement. En sciences humaines, faut-il r市olument sユobstiner adopter un regard ethnocentrique ou prendre en compte la diversit des sch士as de pens仔 des soci師市 humaines int屍ess仔s ? Il est possible dユarticuler une d士arche reposant sur le postulat quユa priori tout nユest pas monnayable. 

         Si nous partons du postulat que les rapports lユespace d姿assent le cadre dユune dynamique dユappropriation fonci俊e, les perspectives dユune r使ulation ordonnanc仔 sユouvrent sur cinq modes dユintervention libres de toute configuration ヌ propri師ariste ネ, comme nous lユavons vu pr残仕emment dans notre clef de lecture : lユacc峻, le pr四竣ement, lユexploitation, le contr冤e, la gestion. Le probl塾e de la gestion environnementale commence par lユidentification de la place et du r冤e des acteurs. Elle se poursuit par une r姿artition des droits et des pouvoirs dユintervention sur le milieu, pour aboutir lユorganisation dユune responsabilit partag仔 entre les rouages de d残ision. La notion m仁e de gestion suit ce cheminement et participe tous les niveaux.

 

Le d思eloppement d'une ヌ 残ologie fonci俊e ネ a pour objectif  dユadapter les comportements humains au  milieu afin de tirer de celui-ci un meilleur profit, sans en affecter la substance. On rejoint donc la probl士atique fonci俊e environnementale consistant trouver les modes de r使ulation juridiques opportuns : un tel droit de lユenvironnement reste construire en Afrique[75].

La vocation dユune telle 残ologie fonci俊e serait de mettre sur pied un droit garant du maintien de la biodiversit et de la reproduction sociale dans toute sa diversit. Ce droit mod四is par le biais d'une approche juridico-institutionnelle implique au pr斬lable de savoir comment ajuster les pr姉ccupations 残ologiques aux contenus culturels. Il suppose la connaissance des m残anismes d'acceptation et de l使itimation des r夙les par les diff屍ents groupes sociaux. Ainsi, g屍er au mieux la multifonctionnalit de l'espace oblige ne pas se limiter une instrumentation r使lementaire r姿ressive et impos仔 par lユEtat, et trouver les bases d'un maintien d'une diversit culturelle et biologique, constitutive dユun droit africain de lユenvironnement que le droit sur les 四士ents et processus naturels et le droit relatif au sol rendraient effectif.

 

Il est possible de traduire un ordre juridique diff屍ent de la propri師 et dans lequel les communaut市 lignag俊es,  villageoises ou rurales, d伺inies dans un corps moral des g始屍ations pass仔s, pr市entes et futures, constituent des niveaux privil使i市 de promotion dユune gestion durable de lユenvironnement. On peut tenter de r姿ondre ce besoin par des droits relatifs une stratification d'int屍腎s o ce nユest plus le fonds qui fait lユobjet dユappropriation mais les diff屍entes fonctions et utilit市 de lユespace en question.

Le droit que l'on peut avoir sur la terre, sur les ressources renouvelables qu'elle supporte ou sur un 残osyst塾e, doit 腎re socialement justifi et reconnu comme une fonction permettant d'assurer la p屍ennit et la reproduction des groupes sociaux. Donner une fonction sociale au droit sur le milieu, c'est aussi lui inf姉der une contrepartie qu'est l'obligation. Chaque droit sur le milieu devrait donc n残essairement 腎re corr四 un certain nombre de devoirs qui en justifieraient la d師ention. Ainsi, la d姿endance vitale de lユhomme de son milieu ne devrait pouvoir conduire consid屍er le sol comme une marchandise mais plut冲 comme un patrimoine. La gestion de ce patrimoine devrait 腎re l'affaire de tous, acteurs locaux, r使ionaux et nationaux. Il serait donc concevable d'envisager une construction juridique int使rant une s屍ie de droits et dユobligations sur l'espace et les ressources renouvelables, exprimant une id仔 de メma杯riseモ sur lユenvironnement sユouvrant sur la notion de メma杯rises fonci俊es environnementalesモ, comme expression des pouvoirs des hommes sur les espaces et les milieux qui sユy trouvent[76].

                  Les rapports fonciers s'articuleraient ainsi autour de droits cristallisant le double lien social avec l'espace et avec la ressource renouvelable. Cette relation homme-fonds/ressource se traduirait par un faisceau d'int屍腎s exprim par une s屍ie de rapports de droit, que seraient des ma杯rises fonci俊es environnementales. Celles-ci permettraient de distinguer le droit de son objet, alors que la propri師 les confond (supra). On pourrait ainsi d伺inir la ma杯rise fonci俊e environnementale comme l'expression d'un pouvoir de droit sur le milieu. Ce pouvoir sur la terre, sur l'espace, sur les 四士ents naturels et sur les processus 残ologiques serait assortit d'une obligation de comportement. La ma杯rise fonci俊e environnementale rassemblerait donc, ainsi d伺inie, le droit et sa contrepartie comme justification sociale ; elle participerait de la sorte une construction permettant aux acteurs dユintervenir sur le milieu dユune fa腔n la fois responsable et l使itime. Les ma杯rises fonci俊es environnementales seraient donc susceptibles de r姿ondre au besoin de responsabilisation et offriraient en m仁e temps la possibilit d'un contr冤e permanent sur l'usage des ressources et sur les comportements envers les syst塾es 残ologiques.

Par cons子uent, ces ma杯rises fonci俊es environnementales seraient corr四仔s avec les diff屍ents droits, en r伺屍ence notre clef de lecture, supra :

a) Le droit de passage donnerait lieu une "ma杯rise minimale" sur lユespace car la pr市ence en acc仕ant d'un point un autre constitue une action minimale.

b) Le droit de pr四竣ement ou de cueillette donnerait lieu une "ma杯rise ponctuelle" sur la ressource en raison dユune action limit仔.

c) Le droit d'exploitation, c'est dire de culture, de p液ure, de p芯he, de chasse ou forestier, donnerait lieu une "ma杯rise sp残ialis仔" sur la ressource car elle concerne un syst塾e de production sp残ifique.

d) Le droit d'exclusion, revenant autoriser l'exploitation ou la refuser autrui, donnerait lieu la "ma杯rise exclusive" sur un espace pr残is.

e) Le droit de gestion intentionnelle consisterait orienter le comportement des acteurs locaux dans deux sens : celui d'un d思eloppement 残onomique et celui d'une pr市ervation de la capacit de r使始屍ation du milieu et de la conservation de la biodiversit. Ce droit donnerait lieu une "ma杯rise intentionnelle" portant sur les espaces et les ressources. Cette ma杯rise intentionnelle ne pourrait donner de r市ultats qu'en associant 師roitement les acteurs locaux aux objectifs poursuivis et en proc仕ant par les diff屍entes voies incitatives, contractuelles et r使lementaires.

 

Ainsi chaque ma杯rise fonci俊e environnementale correspondrait une obligation de comportement permettant de p屍enniser la ressource ou le milieu. De plus, la gestion conservatrice n'incomberait pas un seul acteur mais tous ceux qui  ont acc峻 la ressource et au milieu :

1) La ma杯rise minimale impliquerait un droit de circulation et parfois de stationnement susceptible d'腎re limit dans le temps et d四imit dans l'espace ; l'obligation consisterait traverser l'espace int屍ess sans exercer aucune autre action sur le milieu.

2) La ma杯rise ponctuelle donnerait lieu un pr四竣ement viatique sur les fruits ; l'obligation consisterait ne prendre que pour son propre usage ou celui de sa famille, sans porter pr史udice la r使始屍ation de la ressource ;

3) La ma杯rise sp残ialis仔 concernerait une exploitation qui doit s'effectuer dans le souci de maintenir la capacit de r使始屍ation de la ressource court et moyen terme ; l'obligation serait ici de deux sortes : a. prendre toutes les mesures conservatoires de protection du sol et de gestion durable du milieu (lutte anti-屍osive, reboisement, arborisation, fertilit du sol, stock du poisson ou gibier, qualit et densit du p液urage, etc.) ; b. utiliser effectivement l'espace dans un objectif de production alimentaire.

4) La ma杯rise exclusive organiserait une gestion patrimoniale de la ressource sur le long terme ; l'obligation serait l aussi de deux ordres : a. prendre toutes les mesures conservatoires de protection du sol et de gestion durable du milieu (lutte anti-屍osive, reboisement, arborisation, amendement du sol, etc.) pour le long terme et contr冤er le mode d'exploitation s'il est conforme une utilisation durable du milieu ; b. utiliser effectivement l'espace dans un objectif de production alimentaire et r斬liser les investissements n残essaires pour optimiser la production et conserver la capacit de r使始屍ation du milieu. Si ce niveau de ma杯rise d思eloppe ainsi une utilisation 残onomique du milieu pour des raison de s残urit alimentaire, elle permet cependant une limitation de la pression sur le milieu, par la fixation des p屍iodes de chasse, de p芯he, en organisant l'entr仔 du b師ail dans les p液urages, en d残idant le type d'engins cyn使師ique et halieutique utilisable, par la cr斬tion d'aires de mise en r市erve ou de mise en d伺ens, etc. ; ainsi, la ma杯rise exclusive donnerait lieu l'obligation de r市ultat de transmettre le patrimoine aux g始屍ations suivantes, par le titulaire de cette ma杯rise, tel un ヌ conservateur patrimonial ネ, gestionnaire du patrimoine commun familiale (lignage, fraction, clan), villageois, ou de lユensemble de la communaut rurale.

5) La ma杯rise intentionnelle int夙rerait le souci de pr市erver les libert市 de choix des g始屍ations futures en 思itant de sユengager dans des perspectives qui m熟eraient des impasses. Partant de lユhypoth峻e que le patrimoine qui doit 腎re g屍 actuellement constitue le potentiel de survie des g始屍ations futures, la protection des 残osyst塾es et de la biodiversit nユest ainsi le monopole de personne et doit sユeffectuer tous les niveaux des rouages socio-politiques et des prises de d残isions. Par ailleurs, la s残urit alimentaire n残essite une production un certain niveau que lユon ne peut atteindre de fa腔n durable quユen op屍ant une exploitation du milieu allant dans cet objectif. L'obligation serait ici assum仔 par l'Etat et les instances d残entralis仔s qui ont la charge de prendre toutes les mesures et dispositions pour assurer la conservation du patrimoine foncier et environnemental et inciter puis soutenir et d思elopper le processus 残onomique de production alimentaire.

       Tableau n。2 : Syst塾e propos des ma杯rises fonci俊es environnementales

DROITS

MAITRISES fonci俊es environnementales

Passage

(acc峻 & stationnement)

Minimale

Pr四竣ement

(ponction)

Ponctuelle

Exploitation

(faire valoir)

Sp残ialis仔

Exclusion

(contr冤e)

Exclusive

Gestion intentionnelle

(consensus, incitations, r使lementation, ノ)

Intentionnelle

 

Ainsi pr市ent仔, lユid仔 dユune ma杯rise fonci俊e environnementale est de permettre lユexpression dユun syst塾e juridique se d伺inissant au travers de cat使ories de droits portant sur le contr冤e de l'espace, l'acc峻 la ressource (四士ent naturel renouvelable), lユappropriation de la ressource (四士ent 残onomique) et la pr市ervation de la biodiversit. Chacun de ces niveaux, traduit par un type de droit, pour vocation de g始屍er un processus de gestion patrimoniale de lユenvironnement, porteur de la coviabilit des syst塾es dユexploitation et des syst塾es 残ologiques.

 

Lユint屍腎 principal des ma杯rises fonci俊es environnementales serait de parvenir une r使ulation des pratiques des acteurs en r姿ondant un souci de responsabilisation, mais 使alement un besoin de limiter leur marge de manマuvre, dans leur strat使ie d'思incement ou d'exclusion des autres usagers et exploitants, et donc de circonscrire les strat使ies des acteurs dans un cadre.

Cette approche dユ残ologie fonci俊e par les ma杯rises fonci俊es environnementales est int使r仔 dans la convention locale dユenvironnement de la communaut rurale de Sal士ata, o son article 2 d伺init les droits et les obligations de chacun.

 

Conclusion 

 

La r斬lit de la gestion effective de lユenvironnement dans le pays Bassari nous a conduit un certain nombre dユinterrogations. La premi俊e est relative au type de gestion existant avec la mise en application de la l使islation nationale. En effet, la convergence entre la pratique constat仔 avec les normes et r夙les pos仔s par lユEtat est rare, ce qui justifie de sユinterroger sur le lien entre lユ残rit et lユoralit et plus pr残is士ent entre ce qui est l使itim localement et lユordre l使al. Cette inad子uation entre droit 残rit et pratique locale g始俊e un certain statut quo dans lユorganisation des rapports de la soci師 avec son milieu. Mais lユabsence de r使ulation plus stricte qui limiterait la marge de libert des acteurs semble pr姉ccupante pour lユavenir dans un terroir o la surface de bonnes terres arables est faible et o lユatteinte la couverture arbor仔 g始俊e une d使radation de lユenvironnement.

La seconde interrogation concerne les modes dユintervention des institutions pr市entes et leur r冤e. Il convient ainsi de sユinterroger sur la place de lユEtat, surtout dans ce contexte de d残entralisation des pouvoirs de d残ision. Doit-on rester dans une dynamique verticale, de type ヌ top/down ネ, o le pouvoir central est toujours fortement impliqu dans la gestion de lユenvironnement local ? Bien que cette formule de gestion publique de lユenvironnement ait pourtant d史 sign son 残hec, il reste difficile de sユen d姿artir. Le l使islateur s始使alais a fait preuve dユune avanc仔 quユil convient de souligner sa juste valeur. En effet, les collectivit市 locales cr試es sユadministrent librement par des conseils 四us au suffrage universel. Dont acte. Cependant, librement ne signifie pas pleinement et il est vrai que le processus de transfert de comp師ences nユest pas encore achev, comme nous avons pu nous en rendre compte : le droit dユexploitation des produits forestiers, les droits de chasse et de p芯he appartiennent toujours lユEtat. Et dans la pratique, lユintervention du conseil rural dans la gestion environnementale nユest pas pleinement acquise, du moins Sal士ata, pour des raisons structurelles et dユenvironnement institutionnel.

Le constat fait est donc le suivant : lユEtat nユa pas encore trouv la place idoine. Il semble de nos jours imp屍atif de d使ager un nouveau type de rapport entre lユEtat et les citoyens pour aboutir un partenariat entre le pouvoir central et le pouvoir local. LユEtat devrait devenir davantage le complice dユune gestion raisonn仔, intervenant en appui, en accompagnant les populations, plut冲 que dユentretenir un r冤e restreint de police. Dans cet esprit, le but atteindre serait de passer dユune mise en 師au une intervention reposant sur lユorientation du comportement des acteurs confort市 dans leur responsabilit. Cユest ainsi que nous avons d使ag lユid仔 dユune gestion intentionnelle qui permettrait dユeffectuer un lien (de partenariat et de police) entre le pouvoir central, d市ireux de toujours maintenir une pr市ence sur place, et les pouvoirs locaux assurant lユavenir de la gestion de leur terroir.

Le troisi塾e questionnement porte sur lユopportunit du syst塾e foncier. La probl士atique fonci俊e au S始使al fait actuellement lユobjet de d暫ats ; on sユinterroge sur lユavenir de la domanialit nationale, r使ime qui fait preuve de trop nombreuses d屍ives sans v屍itablement avoir r志ssi sユaccomplir. Lユaudace de ce choix nユa effectivement 師 suivie ni dans les faits ni au sein dユune doctrine juridique peu dispos仔 approfondir la force dユinnovation du Pr市ident L姉pold S仕ar Senghor, pr伺屍ant se cantonner une approche classique et sユenfermer dans la logique de la メpropri師謝 fonci俊e plus avantageuse pour les couches dominantes. Or lユon sait quユil est possible de distinguer le sol de ce quユil porte, cユest--dire le fonds de ce quユil supporte. Ne pourrait-on donc consid屍er que la loi sur le domaine national nユest quユune 師ape vers la formulation dユun r使ime la fois d使ag du march foncier et de lユattribution bureaucratique des terres, pour parvenir la concr師isation dユun foncier patrimonial ?[77]. Lユimportance de ce d暫at sユexplique par le fait que toute gestion environnementale repose fondamentalement sur le choix dユun rapport de lユhomme la terre, qui conditionne son lien avec le milieu et par cons子uent ses engagements sur le long terme. Le choix entre un r使ime o la terre est un bien et celui o elle est indisponible nユest pas du tout innocent et rel竣e davantage dユun choix de soci師 que dユun choix purement technique, en raison du degr dユimportance accord aux g始屍ations venir.

Enfin, la derni俊e interrogation venant clore ce questionnement concerne le type de droit de lユenvironnement qui doit 腎re envisag pour r姿ondre un objectif de gestion durable. Pour ce faire, nous avons mis en マuvre des clefs de lecture permettant une analyse appr刺endant lユenvironnement comme un tout, en prenant en compte toutes les formes dユaffectation dユusages au milieu, allant jusquユ sa pr市ervation.

 

                  Les r姿onses ces quatre objets de questionnement sユinscrivent dans les r市ultats pr市ent市. La d士arche dユune approche fonci俊e-environnementale objectivise la place et le mode dユintervention des acteurs en organisant メde lユint屍ieurモ une responsabilisation directe sur la gestion de leur environnement. Chaque rouage d残isionnel, du pouvoir central au micro-pouvoir local, se trouve ainsi investi dユun r冤e de gestionnaire responsable pour partie dユune gouvernance de lユenvironnement envisag仔 sur le long terme. De plus, afin dユassurer un lien entre un droit 残rit national et la pratique locale, la proposition concr春e dユune convention dユenvironnement permet de tester un instrument de l使itimation dユune l使alit, difficilement acceptable en tant que telle, et par l m仁e de convertir un ordre impos en un ordre n使oci.


 

RESUME

La r伺lexion sur le droit de lユenvironnement au S始使al sユeffectue partir de lユexemple dユun contexte local, celui dユune communaut rurale situ仔 au S始使al oriental o se situe la population bassari du S始使al. Le l使islateur s始使alais tente de construire un droit de lユenvironnement mais qui reste souvent trop 四oign des r斬lit市 rurales locales. Nous analysons les perspectives dユun droit relatif lユenvironnement qui puisse 腎re effectif en proposant lユid仔 dユun syst塾e juridique patrimonial qui organise la fois lユimplication et la responsabilisation des acteurs chacun des niveaux des rouages dユaction et de d残ision. En effet, le constat que nous pouvons faire sur le terrain est une difficile application du droit l使islatif et r使lementaire traduisant une inad子uation de celui-ci aux r斬lit市 locales. Partant de lユid仔 quユun droit n使oci est plus opportun quユun droit impos dans le cadre dユune gestion d残entralis仔 de lユenvironnement, nous avons pu 四aborer et pr市enter une convention dユenvironnement comme un mode de r使ulation locale qui constitue le maillon entre la l使itimit locale et la l使alit nationale. A travers ce texte, lユobjectif d姿asse le cadre de la formalisation dユun lien entre lユoralit et lユ残rit juridique pour d使ager les bases dユun rapport patrimonial lユenvironnement.

 

Sumary :

Law and environmental management in Senegal : toward a patrimonial approach

This analysis of Senegal environmental law is based on the example of an local context of an rural communities located in the oriental Senegal area where Bassari population is settled. The environmental legislation in Senegal does not seem to fit with the local and rural realities. Our approach proposes to build a patrimonial juridical system involving responsibility of the different actors in relation with decision making. Law should be elaborated in consensus with the different stakeholders, so that it will be easier to implement it. We have built a メlocal environmental agreementモ in order to link the local (legitime) and national (legal) requirements. The aim of this article is to developp conceptual and pratical basis of a juridical and institutional patrimonial management of the natural ressources.

 


 

ANNEXES

 

 

 

PROPOSITION

dユune charte locale sur la gestion, la conservation et la protection de lユenvironnement et des ressources naturelles du terroir de  la communaut rurale de Sal士ata

 

CONVENTION LOCALE DユENVIRONNEMENT

DE LA COMMUNAUTE RURALE DE SALEMATA

 

Les Conseillers Ruraux  de la communaut rurale de Sal士ata

 

 

 

Dans le cadre l使islatif national,

 

Vu

 

-            La Constitution de la R姿ublique du S始使al du 7 mars 1963 r思is仔 le 2 mars 1998 ;

-            Le code des obligations civiles et commerciales, dans ses articles 96 & 97 ;

-            la loi n。64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national ;

-            le d残ret n。64-573 du 30 juillet 1964 fixant les conditions dユapplication de la loi n。64-46 du 17 juin 1964 relative au Domaine National ;

-            la loi n。76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du domaine de lユEtat ;

-            la loi n。96-06 du 22 mars 1996 portant Code des Collectivit市 locales ;

-            la loi n。96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de comp師ences aux r使ions, aux communes et aux communaut市 rurales ;

-            le d残ret n。96-228 du 22 mars 1996 modifiant le d残ret n。72-636 du 29 mai 1972 relatif aux attributions des chefs de circonscription administrative et des chefs de village ;

-            le d残ret n。96-1134 du 27 d残embre 1996 portant application de la loi portant transfert de comp師ences aux r使ions, aux communes et aux communaut市 rurales, en mati俊e dユenvironnement et de gestion des ressources naturelles ;

-            la loi n。98/03 du 08 janvier 1998 portant code forestier ;

-            le d残ret n。98/164 du 20 f思rier 1998 portant application du code forestier ;

-            le d残ret n。96-572 du 9 juillet 1996 fixant les taxes et redevances en mati俊e dユexploitation foresti俊e ;

-            la loi n。86-04 du 24 janvier 1986 portant code de la chasse et de la protection de la faune ;

-            le d残ret n。 dユapplication du code de la chasse et de la protection de la faune ;

-            lユarr腎 minist屍iel n。10661 ME-DEFCCS du 30 novembre 2000 fixant les modalit市 dユexercice de la chasse pour la saison cyn使師ique 2000/2001;

-            la loi n。2001-01 du 15 janvier 2001 et le d残ret n。2001-282 du 12 avril 2001 portant code de lユenvironnement ;

-            lユarr腎  n。007163/PM/DGT du 24 juin 1976 portant r夙lement int屍ieur du Parc National du Niokolo-Koba ;

 

Relevant plus particuli俊ement des principes et normes pos市 par les lois et les r夙lements,

 

Que lユenvironnement s始使alais est un patrimoine national, partie int使rante du patrimoine mondial (art.1 du code de lユenvironnement, 2001) ;

 

Que constituent de plein droit le domaine national toutes les terres non class仔s dans le domaine public et non immatricul仔s, que lユEtat d師ient les terres du domaine national et que les terres de la zone des terroirs sont affect仔s aux membres des communaut市 rurales (loi n。64-46 du 17 juin 1964) ; Que lユaffectation est personnelle lユindividu ou au groupement b始伺iciaire. Elle ne peut faire lユobjet dユaucune transaction (ni vente ni contrat de louage). Elle est prononc仔 pour une dur仔 ind師ermin仔. Elle conf俊e son b始伺iciaire un droit dユusage sur les terres qui en font lユobjet (art.19 du d残ret n。64-573 du 30 juillet 1964) ;

 

Que la communaut rurale qui est une collectivit locale, personne morale de droit public, dot仔 de lユautonomie financi俊e, est constitu仔 par un certain nombre de villages appartenant au m仁e terroir unis par une solidarit r市ultant notamment du voisinage, poss仕ant des int屍腎s communs et capables ensemble de trouver les ressources n残essaires leur d思eloppement (art.192 de la loi n。96-06 du 22 mars 1996) ;

 

Que le conseil rural est lユorgane repr市entatif des int屍腎s des habitants du terroir pour tout ce qui concerne lユutilisation du sol et quユil g俊e les terres du domaine national sises dans le p屍im春re du terroir, sous contr冤e a posteriori du repr市entant de lユEtat sur la l使alit des actes ainsi que sur le budget (art. 6 du d残ret n。64-573 du 30 juillet 1964 & loi n。96-06 du 22 mars 1996) ; Que les terres de culture et de d伺richement sont affect仔s par d四ib屍ation du conseil rural et que lユaffectation prend fin, de plein droit, au d残峻 de la personne physique ou la dissolution de lユassociation ou de la coop屍ative affectataire  (art.2 & art.5 du d残ret n。72-1288 du 27 octobre 1972) ;

 

Que dユapr峻 le l使islateur national si lユEtat est le garant de la gestion rationnelle des ressources naturelles et de lユenvironnement pour un d思eloppement durable, les collectivit locales ont quant elles le devoir dユassurer la gestion et de veiller la protection de ces ressources naturelles (principes du d残ret n。96 1134 du 27 d残embre 1996, art.3) ;

 

Que les collectivit市 locales doivent d思elopper une approche int使r仔 et participative sur la base de plans et sch士as et fonder leurs interventions sur les sp残ificit市 残og姉graphiques de leurs milieux (principes du d残ret n。96 1134 du 27 d残embre 1996, art.3) ;

 

Que dans le cadre l使islatif du transfert de comp師ences en mati俊e dユenvironnement et de gestion des ressources naturelles, la communaut rurale est comp師ente pour d四ib屍er notamment sur les mati俊es suivantes (art.195 de la loi n。96-06 du 22 mars 1996 & art.30 de la loi n。96-07 du 22 mars 1996) :

-            les modalit市 dユexercice de tout droit dユusage ;

-            lユaffectation et la d市affectation des terres du domaine national ;

-            la protection de la faune et de la flore ;

-            la gestion de sites naturels dユint屍腎 local ;

-            la cr斬tion de bois et dユaires prot使仔s (dans les zones et sites naturels pr市entant un int屍腎 socio-残ologique rural, art.44 & 48 D96-1134, cr斬tion et gestion de r市erves prot使仔s, art.50 D96-1134);

-            la lutte contre les incendies et la pratique des feux de culture, la constitution et le fonctionnement des comit市 de vigilance contre les feux de brousse (art.43 D96-1134);

-            les servitudes de passage et la vaine p液ure  (+ art.17 du d残ret n。64-573 du 30 juillet 1964 + art.17 du d残ret n。72-1288 du 27 octobre 1972) ) ;

-            le r使ime et les modalit市 dユacc峻 et dユutilisation des points dユeau de toute nature (notamment aux troupeaux appartenant des ressortissants dユautres communaut市 rurales, art.16 du d残ret n。72-1288 du 27 octobre 1972) ;

-            les conditions de transit et de passage des troupeaux appartenant des ressortissants dユautres communaut市 rurales (art.16 du d残ret n。72-1288 du 27 octobre 1972)

-            la cr斬tion, la d四imitation et la mat屍ialisation de chemins de b師ail ;

-            lユorganisation de lユexploitation de tous produits v使師aux de cueillette et des coupes de bois (autorisation pr斬lable de toute coupe, art.46 D96-1134) ;

-            la gestion des for腎s sur la base dユun plan dユam始agement ;

-            lユ四aboration et la mise en マuvre du plan local dユaction pour lユenvironnement ;

-            lユavis dユautorisation de d伺richement ;

-            lユavis dユautorisation dユamodiation des zones de chasse ;

 

Que les droits dユusage sur la for腎 du domaine national accord市 par le l使islateur aux populations riveraines pour des besoins strictement personnels et familiaux sont : le ramassage du bois mort et de la paille, la r残olte de fruits, de plantes alimentaires ou m仕icinales, de gommes, de r市ines et de miel, le parcours du b師ail, lユ士ondage et lユ暫ranchage des esp縦es fourrag俊es, le bois de service destin la r姿aration des habitations ; sans aucun droit de disposer des lieux ; Que ces droits dユusage ne sユappliquent pas aux p屍im春res de reboisement et de restauration, aux parcs nationaux, aux r市erves naturelles int使rales et aux for腎s priv仔s (art.L10 & L11 de la loi n。98/03 du 08 janvier 1998) ;

 

Que les droits dユexploitation des for腎s et terres vocation foresti俊es du domaine national appartiennent lユEtat (art.L2 de la loi n。98/03 du 08 janvier 1998) et quユainsi lユexploitation n残essite lユobtention dユun permis dユexploitation dont la d四ivrance est subordonn仔 au versement pr斬lable de taxes et redevances (art.R19 du d残ret 98-164 du 20 f思rier 1998) ; Que cependant que lユexploitation des produits forestiers des for腎s relevant de la comp師ence de la communaut rurale est assujettie lユautorisation pr斬lable du pr市ident du conseil rural (art.L4 de la loi n。98/03 du 08 janvier 1998) ;

 

Que selon le code forestier, la gestion de la for腎 est soumise lユ四aboration par la communaut rurale dユun plan dユam始agement forestier pr市entant la for腎 en unit市 de gestion avec le calendrier des coupes et d市ignant les personnes physiques ou morales adjudicataires des parcelles exploiter ;

 

Que pour atteindre les objectifs de gestion rationnelle et de protection des ressources naturelles et de lユenvironnement, les collectivit市 locales sont appel仔s susciter la participation de tous les acteurs (principes du d残ret n。96-1134 du 27 d残embre 1996, art.3) ;

 

Que les collectivit市 locales doivent apporter leur concours pour la protection de lユenvironnement et de la faune, ainsi que pour la protection et lユentretien des for腎s, des zones et sites naturels dユint屍腎 national (principes du d残ret n。96 1134 du 27 d残embre 1996, art.3) ;

 

Que les collectivit市 locales sont tenues de prendre toutes les mesures appropri仔s pour le d思eloppement des ressources naturelles, notamment la production de plants, la conservation de lユhabitat sauvage, la protection des esp縦es animales et v使師ales menac仔s (art.9 du d残ret n。96-1134 du 27 d残embre 1996) ;

 

Que le conseil rural peut 士ettre des vマux sur toutes mesures r使lementaires quユil juge utile de voir son pr市ident mettre en マuvre et qui sont n残essaires pour lユexploitation des ressources naturelles (art.8 du d残ret n。64-573 du 30 juillet 1964 & art.200 de la loi n。96-06 du 22 mars 1996) ;

 

Que les comp師ences des collectivit市 locales sユinscrivent dans les conventions et accords internationaux ratifi市 par lユEtat (art.12 du d残ret n。96-1134 du 27 d残embre 1996) ;

 

 

Dans le cadre du droit international,

 

Vu,

 

-            lユAgenda 21 de la Conf屍ence des Nations Unies sur lユenvironnement et le d思eloppement (Rio, 1992) ;

-            la d残laration de Rio sur lユenvironnement et le d思eloppement (juin 1992)

-            la Convention sur la diversit biologique, Rio de Janeiro, 3-14 juin 1992

-            la strat使ie mondiale de la biodiversit (WRI/UICN/PNUE, 1994)

-            la R市olution 28 C/2.4 de la Conf屍ence g始屍ale de lユUNESCO (novembre 1995) approuvant la strat使ie de S思ille et adoptant un cadre statutaire du R市eau mondial de r市erves de biosph俊e MAB

 

Relevant plus particuli俊ement des d残larations, principes et engagements pos市 par la communaut internationale,

 

Que lユexpansion des besoins de lユhomme et de ses activit市 残onomiques exerce des pressions toujours croissantes sur les terres, et engendre une concurrence et des conflits qui aboutissent une utilisation infra-optimale du sol et des terres ; Que pour pouvoir satisfaire ces besoins lユavenir de mani俊e durable, il faut d峻 maintenant 四iminer ces conflits et progresser vers une exploitation plus efficace et plus rationnelle de la terre et de ses ressources naturellesノ Que lユobjectif g始屍al est de faciliter lユaffectation des terres des utilisations offrant les plus grands avantages durables et le passage une gestion int使r仔 et durable des terres ; Que ce faisant, il convient de tenir compte des questions 残ologiques, sociales et 残onomiques ; Quユil faudrait 使alement tenir compte, entre autres, des zones prot使仔s,ノ des droits des populations et collectivit市 autochtones et autres collectivit市 locales ノ (Agenda 21, chapitre 10 relative la conception int使r仔 de la planification et de la gestion des terres) ;

 

Que le droit au d思eloppement doit 腎re r斬lis de fa腔n satisfaire 子uitablement les besoins relatifs au d思eloppement et lユenvironnement des g始屍ations pr市entes et futures (Principe 3 de la D残laration de Rio sur lユenvironnement et le d思eloppement, juin 1992) ;

 

Que pour parvenir un d思eloppement durable, la protection de lユenvironnement doit faire partie int使rante du processus de d思eloppement et ne peut 腎re consid屍仔 isol士ent (Principe 4 de la D残laration de Rio sur lユenvironnement et le d思eloppement, juin 1992) ;

 

Que les populations et communaut市 autochtones et les autres collectivit市 locales ont un r冤e jouer dans la gestion de lユenvironnement et le d思eloppement du fait de leurs connaissances du milieu et de leurs pratiques traditionnelles ; que les Etats devraient reconna杯re leur identit, leur culture et leurs int屍腎s, leur accorder tout lユappui n残essaire et leur permettre de participer efficacement la r斬lisation dユun d思eloppement durable (Principe 22 de la D残laration de Rio sur lユenvironnement et le d思eloppement, juin 1992) ;

 

Quユun grand nombre de communaut市 locales et de populations autochtones d姿endent 師roitement et traditionnellement des ressources biologiques sur lesquelles sont fond仔s leurs traditions et quユil est souhaitable dユassurer le partage 子uitable des avantages d残oulant de lユutilisation des connaissances, innovations et pratiques traditionnelles int屍essant la conservation de la diversit biologique et lユutilisation durable de ses 四士ents (Pr斬mbule de la Convention sur la diversit biologique, Rio, 1992) ;

 

Que chaque partie contractante la convention sur la diversit biologique, dont le S始使al, convient, entre autres, de favoriser la protection des 残osyst塾es et des habitats naturels, ainsi que le maintien de populations viables dユesp縦es dans leur milieu naturel, de promouvoir un d思eloppement durable et 残ologiquement rationnel dans les zones adjacentes aux zones prot使仔s en vue de renforcer la protection de ces derni俊es (Article 8 de la Convention sur la diversit biologique, Rio, 1992) ;

 

Que les r市erves de biosph俊e sont 師ablies pour promouvoir une relation 子uilibr仔 entre les 腎res humains et la biosph俊e et doivent permettre dユassocier pleinement les communaut市 locales la conservation et lユutilisation durable des ressources (Strat使ie de S思ille et Cadre statutaire du r市eau mondial des r市erves de biosph俊e MAB, 1995).

 

 

Conscients de :

 

- la richesse de la diversit culturelle existant au sein de la communaut rurale regroupant plusieurs identit市 ethniques et religieuses ;

 

- (du) fait que la communaut rurale de Sal士ata est g姉graphiquement situ仔 en p屍iph屍ie du Parc National du Niokolo-Koba, class patrimoine mondial de lユhumanit par les Nations unies sous le label de R市erve mondiale de biosph俊e (MAB, Unesco), la communaut rurale de Sal士ata a directement un r冤e jouer pour la pr市ervation dユun espace 残ologique et culturel qui d姿asse lユint屍腎 local pour 腎re national et international ;

 

- la diversit et parfois la contrari師 des activit市 et des usages en pr市ence et ainsi de  la n残essit de cr仔r une convergence dユobjectifs entre les diff屍ents acteurs de la communaut rurale sur une gestion responsable et long terme du milieu dans lequel ils vivent ;

 

- la n残essit de vivre ensemble dans un environnement commun dans le respect des uns et des autres ;

 

- (du) droit des g始屍ations venir de b始伺icier dユun milieu leur permettant de satisfaire leurs besoins de vie et ainsi de devoir agir maintenant dans lユint屍腎 des g始屍ations pr市ente et de celles venir ;

 

- (du) besoin de cr仔r un espace de n使ociation pour permettre de construire une collaboration et de parvenir un consensus sur lユorganisation dユun type de rapport lユenvironnement, reposant sur une d士arche de protection et de conservation pour un d思eloppement durable ;

 

- lユint屍腎 pour tous de convenir dユune r使ulation locale des comportements de chacun et des actions personnelles ou collectives sur lユenvironnement, conform士ent la l使islation nationale et aux engagements internationaux, au travers dユun accord commun permettant dユaboutir une bonne gouvernance du milieu naturel ;

 

 

Adoptent la charte locale suivante,

appel仔 ヌ convention locale dユenvironnement de la communaut rurale de Sal士ata ネ, expression dユun consensus local engageant lユensemble de la population des quarante-quatre villages de la communaut rurale de Sal士ata pour une bonne conduite dans leurs rapports entre eux et leur environnement.

 

Lユobjectif de la pr市ente convention est dユassurer une conservation et une utilisation durable de lユenvironnement et des ressources naturelles des terroirs villageois composant la communaut rurale de Sal士ata, situ仔 en p屍iph屍ie dユune aire prot使仔 nationale et internationale, dans une perspective de pr市erver la diversit culturelle et biologique de la zone.

Cette charte locale est un engagement la fois personnel et commun des habitants entre eux et envers le milieu dans lequel ils vivent pour le temps pr市ent et lユavenir.

 

Article 1 : De la gestion dユun environnement culturel et 残ologique

La communaut rurale de Sal士ata forme une communaut de vie au sein dユun environnement partag entre activit市 et groupes ethniques quユelle sユengage g屍er durablement au nom des g始屍ations pr市entes et futures. Le territoire de la communaut rurale couvre lユespace habit par les Bassari du S始使al, donnant ainsi lieu lユappellation ヌ Pays Bassari ネ, constitutif dユun patrimoine culturel quユil convient de respecter et de valoriser dans sa diversit, tout en pr市ervant particuli俊ement lユidentit Bassari, comme une richesse culturelle dユordre national et mondial.

 

Article 2 : Des droits et des obligations de chacun.

a. Le terroir de la communaut rurale regroupe quarante-quatre terroirs villageois. Il constitue le patrimoine commun de ses habitants, qui lui-m仁e fait partie du patrimoine commun de la nation (selon lユart.16 de la loi 96-07 du 22 mars 1996).

b. A ce titre lユespace est par d伺inition inappropriable (en tant que domaine national) et rel竣e dユune gestion patrimoniale o chacun b始伺icie de droits assortis dユobligations vis vis de la soci師.

c. Les droits sur les ressources naturelles (la terre, lユeau, les arbres et plantes, les animaux) sont assortis dユobligations : 

- Le droit de passage consiste se maintenir dans certaines limites et ne faire que traverser l'espace int屍ess sans exercer aucune autre action sur le milieu.

- Le droit de pr四竣ement, de cueillette ou de ramassage consiste prendre pour son propre usage ou celui de sa famille, sans porter pr史udice la r使始屍ation de la ressource et aux int屍腎s dユautrui.

        - Le droit d'exploitation concerne le droit de culture, le droit de p液ure, le droit de p芯he, le droit de chasse, le droit de coupe et de d伺richage, qui d姿asse le simple pr四竣ement et susceptible de donner lieu une commercialisation des produits obtenus. Lユimportance de lユaction sur la nature par lユagriculture, lユ四evage, la p芯he et la chasse non-viatique (professionnelle) et toute activit foresti俊e commerciale, n残essite l'obligation de prendre toutes les mesures conservatoires de protection du sol, de la faune et la flore et de gestion durable du milieu et des ressources naturelles pour le court et moyen terme.

      - Le droit d'exclusion, consiste autoriser l'exploitation des ressources naturelles (la terre, la faune, la flore, lユeau) ou la refuser autrui. L'obligation est l de deux ordres : 1. prendre toutes les mesures conservatoires de protection du sol et de gestion durable du milieu (lutte anti-屍osive, reboisement, arborisation, amendement du sol, d伺richage limit aux besoins et sur des zones 残ologiquement adapt仔s, interdiction de tuer ou couper certaines  esp縦es, etc.) pour le long terme et contr冤er le mode d'exploitation s'il est conforme une utilisation durable du milieu ; 2. r斬liser les projets et investissements n残essaires pour optimiser lユexploitation et conserver la capacit de r使始屍ation du milieu, tout en maintenant la diversit biologique du terroir de la communaut rurale.

- Le droit de gestion dユun d思eloppement durable consiste orienter le comportement des individus et groupes pr市ents localement dans deux sens : celui d'un dynamisme 残onomique conduisant la s残urit alimentaire et au d思eloppement 残onomique, et celui d'une pr市ervation de la capacit de r使始屍ation du milieu et de la conservation de la biodiversit.

d. Le droit de passage est libre sous r市erve de ne causer aucun pr史udice sur les productions dユautrui. Le droit de pr四竣ement est libre dans la mesure o il sユeffectue sur des zones non exclusives (hors aire prot使仔, hors zone dユexploitation priv仔). Le droit dユexploitation est conditionn par un contr冤e et/ou une autorisation de la communaut rurale ou des services de lユEtat ; il est ainsi assorti du droit d'exclusion. Le conseil rural dispose du droit de gestion durable. A ce titre il g俊e son niveau lユaffectation des terres, les d伺richements (pour avis au conseil r使ional), les comportements vis vis du milieu, et est charg de mettre en マuvre une planification locale de lユenvironnement.

 

Article 3 : De la protection des arbres, de la for腎 et des haies

                           Lユint屍腎 残ologique et la qualit paysag俊e du terroir de la communaut rurale de Sal士ata d姿endent particuli俊ement de la conservation de son couvert arbor, permettant entre autres de lutter contre lユ屍osion et de pr市erver la biodiversit.

                           La coupe dユarbres et le d伺richage dユun espace ne peuvent ainsi se faire librement et doivent 腎res autoris市 suite la visite sur place dユune commission charg仔 dユappr残ier les lieux et lユimportance de la coupe, aux regards de consid屍ations 残ologiques (nature du sol, des esp縦es v使師ales et du biotope), de lユint屍腎 pratique et sur les capacit市 de mise en culture effective de lユunit dユexploitation concern仔.

                           Ne peuvent faire lユobjet de d伺richements ou de coupes les espaces situ市 de part et dユautre des parcours de b師ail et des cours dユeau sur une largeur minimale de trente m春res.

La r残olte du vin de palme (tir du palmier huile, Elaeis guineensis) et de r冢ier (tir du r冢ier, Borassus aethiopum) ne peut sユeffectuer que dans la mesure o les pr四竣ements ne portent pas atteinte la croissance et la vie de lユarbre. Ces esp縦es sont int使ralement prot使仔s.

                           Les haies dユarbres ou dユarbustes sont prot使仔s dans tout lユespace du terroir de la communaut rurale.

                           Toute coupe non autoris仔 par le conseil rural est soumise une obligation de remise en 師at (replantation) aux frais de lユint屍ess.

 

Article 4 : Des aires prot使仔s

                           Le lieu dit ヌ montagne de Pat/Tchukan ネ est int使ralement prot使 de toute activit p史orative. Seuls sont autoris市 un droit de passage et un droit de pr四竣ement (excluant toute pratique de chasse), r市erv aux habitants des villages voisins de ladite montagne.

Les populations de singes ヌ chimpanz市 ネ qui y r市ident sont int使ralement prot使仔s.

Les villages situ市 autour de la montagne Pat/Tchukan sont charg市 de sa surveillance au nom de la communaut rurale. Les chefs de village disposent du droit dユexclusion sur cette aire prot使仔.

                           Les espaces sacr市 situ市 dans les terroirs villageois (bosquets, collines) constituent des aires prot使仔s religieuses. Chaque village en assure la surveillance et dispose dユun droit dユexclusion.

 

Article 5 : Des feux de brousse

                           Les feux de brousse autoris市 sont ceux qui sont pr残oces (qui ont lieu apr峻 lユhivernage, de novembre au 31 d残embre) et surveill市. Leur utilit r市ide dans la suppression de la paille s縦he susceptible de prendre feu pendant la saison s縦he.

Les incendies de brousse allum市 pour dユautres raisons entre autres de chasse ou de r残olte de miel sont interdits.

                          

Article 6 : De la r残olte du miel

                           Lユextraction du miel sauvage ou dユ四evage doit sユeffectuer sans porter pr史udice la survie de lユessaim et sans provoquer un incendie de brousse.

                           Lユabeille et lユessaim sont prot使市 au sein de la communaut rurale.

 

Article 7 : De la r姿artition de lユespace entre culture et p液ure

                           Les animaux 四ev市 (bマufs, ch竣res, moutons,ノ) doivent 腎re strictement surveill市 pendant toute la saison de culture et tenue lユ残art des espaces cultiv市.

                           La communaut rurale organise une r姿artition des espaces entre la culture et la p液ure dans les objectifs : a) dユ思iter les d使液s de culture occasionn市 par les animaux ; b) afin de maintenir des zones pastorales en r姿onse aux besoins locaux.

                           Les conflits de d使液s de champs par les animaux font dユabord lユobjet dユune tentative de r夙lement lユamiable par le conseil de village (chef de village et notables). En cas de d市accord persistant, un agent dユagriculture du CERP (Centre dユExpansion Rural Polyvalent) est saisi pour constater les d使液s ainsi que la gendarmerie qui dresse un PV pour renvoyer lユaffaire devant le tribunal d姿artemental de K仕ougou.

 

Article 8 : De lユaffectation des terres du domaine national

 Lユensemble de la population de la communaut rurale est responsable de la bonne gestion des terres et des ressources renouvelables quユelles supportent.

La commission domaniale de la communaut rurale, compos仔 de conseillers ruraux et  du chef de village du terroir int屍ess assist dユun repr市entant des jeunes du village, effectue la r姿artition des espaces entre la culture, la p液ure et la conservation de sites.

 Lユaffectation des terres du domaine national est assortie dユune sensibilisation et dユun engagement 残ologique de lユaffectataire (individu ou groupe) de lユespace mis en culture ou r市erv au p液urage. 

 

Article 9 : Du Parc National du Niokolo-Koba, R市erve mondiale de biosph俊e

                           Situ仔 en p屍iph屍ie imm仕iate du Parc National du Niokolo-Koba, le terroir de la communaut rurale de Sal士ata constitue par sa proximit g姉graphique un prolongement socioculturel et 残ologique dudit Parc. La communaut rurale reconna杯 ainsi la n残essit de contribuer la pr市ervation de ce patrimoine naturel dans un int屍腎 la fois local, national et international.

Conscient de sa responsabilit environnementale, la population de la communaut rurale sユengage devenir un partenaire du Parc, notamment dans la lutte contre le braconnage dans le Parc, et dans une gestion durable de lユenvironnement p屍iph屍ique au Parc.

La communaut rurale souhaite la mise en place dユune collaboration avec le Parc dans le but de prolonger les effets de la conservation au sein des terroirs villageois et dans le but de sユimpliquer plut冲 que de sユexclure des objectifs de protection du Parc.

                          

Article 10 : De la communication au sein de la communaut rurale

                           Les cinq chefferies des villages suivants constituent des centres de rencontres, de r志nions et dユ残hanges dユinformations au sein de la communaut rurale : Oubadji Centre (Madina Bo貧y), Ebarack, Ethiolo, Missirah Bakaouka, Sal士ata.

 

Article 11 : Les engagements pris par les repr市entants de la population de la communaut rurale de Sal士ata, constitutifs de la pr市ente convention, tiennent lieu de loi tous les habitants de la communaut rurale.

 

 

 

 

 



[1] Par exemple, le cas de lユordonnance n。93-015 du 2 mars 1993 fixant les principes dユOrientation du Code rural au Niger

[2] Notre approche sur le droit de l'environnement se polarise ici sur les aspects milieux, faune et flore. Nous n'avons pas encore int使r la dimension pollution et nuisance en raison du fait que la recherche s'effectue en zone rurale o la question environnementale est principalement ax仔, de nos jours, sur la dimension de la gestion des 残osyst塾es.

[3] Loi n。63-40 du 10 juin 1963.

[4] Loi n。65-23 du 9 f思rier 1965 ; loi n。74-46 du 18 juillet 1974 (JO n。4375 du 26 ao柎 1974).

[5] Loi n。67-28 du 23 mai 1967.

[6] Arr腎 pr市identiel n。6328 du 22 mai 1968 (JORS du 15 juin 1968, p.662-663). Sur le droit de lユenvironnement au S始使al cf. I. Ly, Probl士atique du droit de lユenvironnement dans le processus de d思eloppement 残onomique et social dユun pays africain : lユexemple du S始使al, Dakar, th峻e de doctorat dユEtat en Droit, UCAD, 1994, 458 pages.

[7] Arr腎 minist屍iel n。5068 PM/MDR du 30 avril 1971 (JO n。4175 du 17 juillet 1971).                   

[8] Loi n。70-02 relative la p芯he aux engins tra馬ants dans les eaux territoriales.

[9] Loi n。72-21 portant cr斬tion dユune zone de p芯he au del de la limite des eaux territoriales s始使alaises et fixant le r使ime dユexploitation de cette zone.

[10] Loi n。81-13 du 4 mars 1981 (JO n。4828 du 11 avril 1981, pp.411-418).

[11] Loi n。83-05 du 28 janvier 1983 (JO du 23 avril 1983 pp.324-332).

[12] Loi n。86-04 du 24 janvier 1986 (JO du 25 janvier 1986 pp.39-43).

[13] Loi n。87-27 du 18 ao柎 1987.

[14] Loi n。88-06 du 26 ao柎 1988.

[15] D残ret n。93-885 du 4 ao柎 1993 (JO n。5535 du 7 ao柎 1993, pp.252-254.

[16] D残ret n。98-557 du 25 juin 1998 (JO n。5814 du 8 ao柎 1998, pp.517-518).

[17] Loi n。93-06 du 4 f思rier 1993 (JO n。5510 du 27 f思rier 1993, pp.53-60) ; loi n。98-03 du 8 janvier 1998.

[18] Loi n。98-32 du 14 avril 1998 (JO du 24 avril 1998, pp.254-262).

[19] Loi n。2001-01 du 15 janvier 2001 (JO n。5972 du 10 mars 2001) et d残ret n。2001-282 du 12 avril 2001 (JO n。5985 du 5 mai 2001)

[20] Programme dユaction national de lutte contre la d市ertification, octobre 1998, Minist俊e de lユenvironnement et de la protection de la nature.

[21] Plan national dユaction pour lユenvironnement, septembre 1997, Minist俊e de lユenvironnement et de la protection de la nature/secr師ariat permanent du Conseil sup屍ieur des ressources naturelles et de lユenvironnement.

[22] Plan dユaction environnemental de protection des eaux et de conservation du littoral, f思rier 1997, Minist俊e de lユenvironnement et de la protection de la nature/Minist俊e de lユ残onomie, des finances et du plan/PNUD/OMI.

[23] Strat使ie nationale assorti dユun plan national dユactions pour la conservation de la biodiversit, 18 avril 1998, Minist俊e de lユenvironnement et de la protection de la nature.

[24] Loi n。64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national ; D残ret n。64-573 du 30 juillet 1964 fixant les conditions dユapplication de la loi n。64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national.

[25] Loi n。76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du domaine de lユEtat ; D残ret n。81-557 du 21 mai 1981 portant application du Code du Domaine de lユEtat en ce qui concerne le domaine priv.

[26] Le Code civil fran溝is a 師 introduit par lユarr腎 gubernatoral du 5 novembre 1830 ; actuellement son livre II et III font toujours partie du droit s始使alais dont lユarticle 544 d伺inissant la propri師.

[27] Les articles 8, 9, 10 et 12 de la loi n。64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national.

[28] Loi n。66-64 du 30 juin 1966 portant Code de lユAdministration communal, abrog仔 par la loi n。96-06 du 22 mars 1996 portant Code des collectivit市 locales.

[29] Loi n。72-25 du 19 avril 1972 relative aux communaut市 rurales et la loi n。72-27 du 26 mai 1972 relative aux conseils r使ionaux, aux conseils d姿artementaux et aux conseils dユarrondissement, abrog仔s par la loi n。96-06 du 22 mars 1996 portant Code des collectivit市 locales.

[30] La loi n。90-35 du 8 octobre 1990 modifie le Code de lユadministration communale ; la loi n。90-37 du 8 octobre 1990 retire la gestion des communaut市 rurales aux sous-pr伺ets et la remet entre les mains des pr市idents de conseils ruraux.

[31] Loi n。96-06 du 22 mars 1996 portant Code des Collectivit市 locales ; loi n。96-07 du 22 mars 1996 portant transfert de comp師ences aux r使ions, aux communes et aux communaut市 rurales ; d残ret n。96-1134 du 27 d残embre 1996 portant application de la loi portant transfert de comp師ences aux r使ions, aux communes et aux communaut市 rurales, en mati俊e dユenvironnement et de gestion des ressources naturelles ; d残ret n。96-228 du 22 mars 1996 modifiant le d残ret n。72-636 du 29 mai 1972 relatif aux attributions des chefs de circonscription administrative et des chefs de village.

[32] Cf. O. Barri俊e, Gestion des ressources naturelles renouvelables et conservation des 残osyst塾es au Sahel : le Foncier-Environnement, Paris, Th峻e soutenue le 5 novembre 1996 lユUniversit Paris I Panth姉n-Sorbonne, sous la direction du Professeur Etienne LE ROY, Laboratoire d'Anthropologie Juridique de Paris, 2 volumes (686 p. & 230 p.), 1996; O. et C. Barri俊e, Le foncier-environnement, fondements juridico-institutionnels pour une gestion viable des ressources naturelles renouvelables au Sahel, Rome, 仕. FAO, col. メEtudes L使islativesモ n。60, 1997, 123 pages; O. Barri俊e et C. Barri俊e, Un droit inventer. Foncier et environnement dans le delta int屍ieur du Niger, Paris, 仕itions IRD, collection "A travers champs", 2002, 467 pages.

 

[33] Date dユentr仔 en vigueur de la r伺orme de lユadministration territoriale et locale pour la r使ion de Tambacounda.

[34] Toutes les donn仔s cit仔s dans ce texte sont le r市ultats de nos enqu腎es personnelles men仔s en 1999-2000.

[35] En 1960, les ind姿endances scindent la population bassari en deux, celle de la Guin仔 et celle du S始使al.

[36] Cf. J. Girard, Les Bassari du S始使al, fils du Cam四姉n, Paris, 仕. Lユharmattan, 1984, 967 pages.

[37] Lユhabitus, comme ヌ fondement objectif de conduites r使uli俊es ネ se d伺init  par ヌ un syst塾e de dispositions permanentes, 師abli comme principe g始屍ateur et organisateur des pratiques, des repr市entations, des modes dユagir et de penser, que lユindividu a acquis tout au long de son histoire dans une interrelation active, dans une m仕iation, entre les structures internes de sa subjectivit et les structures sociales externes ネ P. Bourdieu, ヌ Habitus, code et codification ネ (1986), Actes de la Recherche en sciences sociales, n。64, p.40.

[38] Carnavalia ensiformis, open en bassari, tagale en peul

[39] Le mad - Saba senegalensis, le tamarin -Tamarindus indica, Hannoa undulata, le karit -Vitellaria paradoxa, le pain de singe ミAdansonia digitata, le n屍 ミParkia biglobosa, le jujube ミ Ziziphus mauritania, Vitex madiensis, Lanea sp., etc.

[40] Contrairement lユanalyse de Sandberg Audun qui raisonne tr峻 justement en termes de droits de propri師 sur un espace norv使ien et non africain, ヌ Gestion des ressources naturelles et droits de propri師 dans le grand Nord Norv使ien : 四士ents pour une analyse comparative ネ (1994), Natures, Sciences, Soci師市, vol.2, n。4, pp.323-333..

[41] R夙le qui n'est pas suivie par les peuls et qui dispara杯 chez les bassari.

[42] Pendant deux mois en fin d'ann仔 pour la classe opalug et la classe odiar (pour les deux derni俊es ann仔s de la classe opalug ミ 24 & 25 ans - et les deux premi俊es ann仔s de la classe odiar ミ 26 & 27 ans, soit sur quatre ann仔s).

[43] Comme par exemple le cam四姉n qui est l'esp縦e tot士ique sacr, intouchable pour les bassari.

[44] Art.192 de la loi n。96-06 du 22 mars 1996

[45] Art. 6 du d残ret n。64-573 du 30 juillet 1964 & loi n。96-06 du 22 mars 1996

[46] Loi n。64-46 du 17 juin 1964

[47] Art.2 & art.5 du d残ret n。72-1288 du 27 octobre 1972

[48] Art.19 du d残ret n。64-573 du 30 juillet 1964 

[49] Art.195 de la loi n。96-06 du 22 mars 1996 & art.30 de la loi n。96-07 du 22 mars 1996

[50] Art.17 du d残ret n。64-573 du 30 juillet 1964 & art.17 du d残ret n。72-1288 du 27 octobre 1972

[51] Art.16 du d残ret n。72-1288 du 27 octobre 1972

[52] Art.1 & art. 2-13 du Code de lユenvironnement du 15 janvier 2001 (loi n。2001-01)

[53] Principes du d残ret n。96 1134 du 27 d残embre 1996, art.3

[54] Art.195 de la loi n。96-06 du 22 mars 1996 & art.30 de la loi n。96-07 du 22 mars 1996

[55] Art.44 & 48 D96-1134

[56] Art.50 D96-1134

[57] Art.43 D96-1134

[58] Art.8 du d残ret n。64-573 du 30 juillet 1964 & art.200 de la loi n。96-06 du 22 mars 1996

[59] Principes du d残ret n。96-1134 du 27 d残embre 1996, art.3

[60] Principes du d残ret n。96 1134 du 27 d残embre 1996, art.3

[61] Art.9 du d残ret n。96-1134 du 27 d残embre 1996

[62] Art.12 du d残ret n。96-1134 du 27 d残embre 1996

[63] Art.L2 de la loi n。98/03 du 08 janvier 1998

[64] Le d伺richement est d伺init par le code forestier (art.R47) comme ヌ la succession dユop屍ations destin仔s permettre lユutilisation, des fins dユoccupation et de mise en valeur autres que foresti俊es, dユun terrain pr斬lablement couvert de v使師ation ligneuse ネ.

[65] Art.L10 L13 de la loi n。98/03 du 08 janvier 1998

[66] Art.195 de la loi n。96-06 du 22 mars 1996 & art.30 de la loi n。96-07 du 22 mars 1996

[67] Loi n。86-04 du 24 janvier 1986 portant code de la chasse et de la protection de la faune ; d残ret n。86-844 du 14 juillet 1986 portant Code de la chasse et de la protection de la faune (partie r使lementaire) ; arr腎 minist屍iel n。10661 ME-DEFCCS du 30 novembre 2000 fixant les modalit市 dユexercice de la chasse pour la saison cyn使師ique 2000/2001

[68] Art.195 de la loi n。96-06 du 22 mars 1996 & art.30 de la loi n。96-07 du 22 mars 1996

[69] Principes du d残ret n。96 1134 du 27 d残embre 1996, art.3

[70] On ne peut que d姿lorer l'absence de droit pr師orien et la faiblesse de la doctrine en droit de l'environnement.

[71] Le texte de la convention est reproduit en annexe. La proposition r仕ig仔 a 師 pr市ent仔 Sal士ata le 11 avril 2001, devant plus de deux cents personnes, notamment tous les chefs de village, les 四us locaux, les repr市entants des jeunes, des femmes de chacun des villages et les autorit市 d残encentr仔s de lユEtat. Chaque article a fait lユobjet dユune double traduction en peul et en bassari et les d暫ats ont 使alement 師 traduits dans les deux langues.

[72] Cf. Codes locaux pour une gestion durable des ressources naturelles, Eschborn, 仕. GTZ, 2000, 241 pages.

[73] Cf. Coutumiers juridiques de lユAfrique occidentale fran溝ise, Paris, tome 1: S始使al, 1939, 348 pages.

[74] Sur cette distinction propri師/patrimoine, voir lユexcellente analyse de G. Madjarian, Lユinvention de la propri師. De la terre sacr仔 la soci師 marchande, Paris, 仕. LユHarmattan, 1991, 313 pages.

[75] Selon Michel Prieur, ヌ le droit africain de lユenvironnement est bien un droit venir ネ, in Maurice Kamto, Droit de lユenvironnement en Afrique, Universit市 Francophones, 仕. Edicef-Aupelf, 1996, pr伺ace page 13.

[76] Concernant la メma杯rise fonci俊eモ tout court, se r伺屍er Etienne Le Roy  qui pr市ente une th姉rie des ma杯rises fonci俊es. Il retient ce titre quユun espace peut voir son statut changer selon son usage, impliquant par-l la notion dユappropriation mais selon le crit俊e de lユaffectation. La notion de ma杯rise fonci俊e d残oule ainsi de ヌ l'exercice d'un pouvoir et d'une puissance, donnant une responsabilit particuli俊e celui qui, par un acte d'affectation de l'espace, a r市erv plus ou moins exclusivement cet espace. La notion de ma杯rise permet de relier les r伺屍ences la souverainet et la propri師 qui メencadrentモ les pratiques fonci俊es (...) en soulignant qu' leur intersection des droits et des obligations particuli俊es peuvent na杯re d'une affectation de l'espace (...) ネ (E. Le Roy  ヌ Le pastoralisme africain face aux probl塾es fonciers ネ dans Pastoralisme. Troupeaux, espaces et soci師市, Paris, 仕. Hatier-Aupelf/Uref, Universit市 francophones, 1995, pp.487-509). Pour cet auteur, la ma杯rise fonci俊e est consid屍仔 comme un concept hom姉morphe (sic) de type interculturel, appr刺endant la fois les logiques メtraditionnellesモ africaines et メmodernesモ coloniales et post coloniales (E. Le Roy  ヌ La s残urisation fonci俊e dans un contexte africain de marchandisation imparfaite de la terre ネ dans Terre, terroir, territoire. Les tensions fonci俊es, Paris, 仕. ORSTOM, col. Colloques et S士inaires / Dynamique des syst塾es agraires, 1995, pp.455-472 ).  Voir 使alement E. Le Roy  ヌ La th姉rie des ma杯rises fonci俊es ネ dans La s残urisation fonci俊e en Afrique. Pour une gestion viable des ressources renouvelables, Paris, 仕. Karthala, 1996, pp.59-76 et E. Le Roy  Le jeu des lois, 仕. LGDJ, 1999, p.301 et suivants.

.

[77] Selon Monique Caverivi俊e et Marc Deb熟e, ヌ Le l使islateur a introduit un mode original ノ en rupture avec les techniques classiques fond仔s sur le concept de propri師. Le juriste a le plus souvent 師 師onn, voire d市empar ネ, in Le droit foncier

s始使alais, Paris, 仕. Berger-Levrault, 1988, p.311. Dans leur conclusion g始屍ale, les auteurs se posent la question de lユavenir dユun tel r使ime en doutant dユune solution unificatrice.