Christoph Eberhard

 

 

Le Droit au miroir des cultures.

Pour une autre mondialisation

 

Paris, LGDJ, Col. Droit et Socit, 2006, 199 p

 

 

 

 

Comment vivre ensemble dans la diversit de nos cultures ? Cette question devient de plus en plus centrale dans nos rflexions contemporaines et plus particulirement dans celles touchant ce que lon dnomme communment la mondialisation ou la globalisation. Or si la sensibilit la problmatique interculturelle crot, il nen demeure pas moins que la grande majorit des rflexions dans ce champ, que ce soit plus particulirement en relation avec le Droit, la gouvernance ou le dveloppement durable, reste profondment enracine dans un cadre danalyse occidental. Les constructions modernes de lՃtat, du march, de la dmocratie, du dveloppement continuent constituer lhorizon implicite des rflexions. Mais, elles nont rien de naturellement universelles et ne se sont vritablement cristallises il ny a gure beaucoup plus de deux sicles. Aujourdhui, thoriciens du droit et chercheurs en sciences sociales sinterrogent de plus en plus sur ladquation de ces outils face un monde contemporain qui apparat de plus en plus  postmoderne  ou  transmoderne . Le temps semble venu de souvrir un vritable dialogue avec les autres cultures de lhumanit sur la question de la mise en forme de notre vivre-ensemble, sur lorganisation juridique, politique et conomique du monde afin de dgager des pistes pour une autre mondialisation. Cette exigence apparat dautant plus clairement si lon se souvient que lexportation des modles occidentaux du vivre-ensemble sur toute la plante ne sest pas faite  naturellement  mais a rsult de lexpansion coloniale europenne. Si la dynamique colonisatrice se caractrisait par lexploitation et la domination des autres socits, elle sinscrivait dans une idologie du progrs et de la supriorit de la civilisation occidentale. Cette idologie permettait de justifier les injustices et les atrocits commises en soulignant la  mission civilisatrice , le  fardeau de lhomme blanc [1]. Il tait du devoir des puissances colonisatrices de mener les  sauvages , les  primitifs , les  mcrants  sur la bonne voie vers la civilisation et le progrs. La colonisation impliquait ainsi la mise en place dun nouvel ordre dans les colonies travers le Droit dont la fonction consiste dans les termes dՃtienne Le Roy  (2006b : 1)  amener les sujets de droit un ordre et () faire advenir ce nouvel ordonnancement dans la socit . Lauteur prcise que  La colonisation moderne sest  inscrite dans des prcdents qui, sous leffet du droit canon puis du droit des gens, ont t systmatiss sous lappellation de droit de conqute, lequel ouvre de larges facults de faire ou de ne pas faire au colonisateur plutt quil ninduit des obligations ou des limites. Les obligations sont dailleurs fondamentalement favorables au colonisateur puisquelles conditionnent luvre coloniale la propagation de la foi en soutenant laction missionnaire et louverture des nouvelles terres conquises au commerce.  (Le Roy 2006b : 9) Si, avec la dcolonisation, ce discours sest attnu, lattitude de supriorit na pas cess dinfluer nos manires de percevoir  lautre . En tmoignent par exemple pour la France la politique de coopration judiciaire avec ses anciennes colonies[2] ou plus gnralement les plans dajustements structurels imposs aux  pays en voie de dveloppement  par les institutions financires internationales tels que la Banque Mondiale ou le Fonds Montaire International[3]. Il ne sagit pas de retomber aujourdhui dans le mythe du  bon sauvage  faisant miroiter un ge dor des ex-colonies davant leur rencontre avec lOccident et quil sagirait de retrouver sous le couvert de politiques dauthenticit De mme nest-il pas question de se complaire en tant quoccidentaux dans un sentiment de culpabilit strile.

 

Il est au contraire ncessaire de savoir prendre nos responsabilits, surtout en tant que chercheurs en sciences sociales qui tentent de dgager les enjeux inhrents aux rapports entre  Droit et socit . Lanthropologie du Droit[4], telle quelle sera dveloppe tout au long de cet ouvrage, enseigne que la juridicit est la mise en forme et la mise de formes la reproduction de nos vies en socit et la rsolution de nos conflits. Ces mises en formes sont le fruit de nos histoires. Elles sinscrivent toujours dans des logiques et des visions du monde particulires. Le transfert de modles juridiques, politiques ou conomiques ne va jamais sans transfert parallle de modles de socit[5]. Il y a donc un vritable enjeu sinterroger sur loccidentalisation de nos  ordres politiques, juridiques et conomiques , pour faire un clin dil au titre dun ouvrage de Bertrand Badie (1992)[6]. Les modles occidentaux de mise en forme du vivre-ensemble se sont tendus sur toute la plante. Pour linstant, les recherches ont principalement port sur lacculturation des ex-colonies face au modle import (et plus ou moins impos de fait). Les enjeux de ces transferts par rapport la question de lorganisation du vivre-ensemble de ces socits nont pas encore suffisamment explors. Si les ex-colonies sinscrivent dans les phnomnes de globalisation et ne peuvent se couper du reste du monde, les enjeux dune rinvention de leurs contemporanits btissant sur leurs ressources et visions endognes apparaissent de plus en plus clairement. dfaut, elles courent le risque, dj ralis dans une large mesure, de leur alination, au sens quelles deviennent trangres elles-mmes[7].

 

Heureusement, le contexte gnral a volu. Poser les conceptions occidentales comme universelles apparat de moins ne moins satisfaisant, que lon se place aux niveaux thorique ou pratique. Les checs, et mme les semi-russites, des transferts institutionnels occidentaux vers le reste de la plante suite au mouvement des indpendances remettent en cause la prtention universalit du modle. Par ailleurs, outre le spectre conjurer dun possible  choc des civilisations  (Huntington 1997), on sent merger une thique de la participation : tous les habitants de notre plante devraient pouvoir participer au  village global  et ne pas sen trouver exclus. Or, ceci suppose que lon prenne au srieux les diffrentes visions du monde et du vivre-ensemble et que lon sattelle leur mise en dialogue. Le premier pas consiste crer les conditions pour que les diffrents acteurs puissent participer leur propre socit selon leurs modalits. Cest sur ces bases que lon peut ensuite sinterroger sur les modalits de participation au monde global, qui reste pour beaucoup une abstraction lointaine. Cessons de parler du  village global  comme y invite Raimon Panikkar (1990c). Cest une contradiction dans les termes. Tout village est par nature local, enracin dans un certain ethnos. Dans cette perspective, toute ouverture au global ne peut se faire quen complmentarit avec une inscription dans le local. Les anthropologues observent dailleurs sur de nombreux terrains des phnomnes dacculturation et lՎmergence de situations qui se situent  entre modernits et traditions , dans des creusets o se rencontrent, se mtissent, sՎvitent, se transforment, se rinventent diffrentes visions du monde, logiques et pratiques en interaction[8].

 

Face une globalisation perue de plus en plus comme occidentalisation, voire comme imprialisme nolibral ou mme comme conomicisation (Latouche 2003) du monde[9], la question se pose : un autre monde est-il possible ? Serait-il temps de nous lancer dans une utopie alternative ? Ou peut-tre, plutt que de rver dun ailleurs imaginaire, ne devrions-nous pas revisiter le monde mme dans lequel nous vivons ? Mais en changeant de perspective : en portant notre attention sur ce que la vision moderne du monde mettait la priphrie, voire mme compltement  hors jeu  ? Cest ce que propose Boaventura de Sousa Santos (1995 : 479-481) en lanant linvitation de sengager dans une htrotopie. Celle-ci ne dsigne pas le rve dun monde meilleur mais simplement imaginaire - avec le risque, connu, que comporte la ralisation dutopies ici-bas. Elle consiste en un dplacement dans le monde mme dans lequel nous vivons, du centre vers les marges des systmes de pouvoir.  Ces  marges  sont dailleurs loin dՐtre  marginales . linstar de la surprise que lon peut prouver en voyant pour la premire fois une photo de la face immerge dun iceberg, on sapercevra que ces ralits  marginales  sont centrales.  Elles apparaissent comme constituant la partie immerge des rgulations juridico-politico-conomiques qui est bien plus importante que la partie merge quՎclairent les projecteurs de la modernit. Elles ne se situent pas  aux confins du droit  comme pouvait le suggrer le titre dun bel ouvrage danthropologie juridique de Norbert Rouland (1993), mais nous obligent repenser le Droit et les institutions modernes en leur cur mme. Cest au mystre de linstitution de la vie en socit quil faut oser se frotter : comment mettre en forme aujourdhui dans des contextes dinterculturalit croissante la reproduction de nos humanits, si universelles et en mme temps si diverses ?

 

Cet ouvrage dessinera quelques pistes pour ce renversement de perspective. Il empruntera des chemins de traverse et invitera de nombreux dtours pour clairer le mystre de la juridicit[10] partir de topoi diffrents. Peut-tre se dgageront ainsi de nouveaux horizons de rflexion et daction pour le monde contemporain ? Le cheminement se fera en oscillant entre les ples de laltrit, de la complexit et de linterculturalit selon une dmarche danthropologie du Droit. Le rle du premier chapitre sera dintroduire le lecteur cette dmarche, le sensibiliser la perspective particulire de lanthropologue du Droit quil retrouvera au fil des chapitres suivants. Comme il le constatera, les exigences du diatopisme et du dialogisme (Le Roy 1990a ; Vachon1990a) sont au cur de toute dmarche anthropologique. Tout discours, toute pratique doit tre resitu dans son topos pour rvler travers lui les logiques originales luvre et pour dgager les mythes ou horizons invisibles de la pense o ils sincrivent. Apparat ainsi lexigence dun positionnement interne / externe[11]. En sciences sociales, les  objets dՎtude  sont des sujets. Lanthropologie, plus particulirement, a comme lune de ses vises principales de comprendre lautre comme sujet, de comprendre ses actions en les reliant ses autoreprsentations, la perspective quil peut avoir sur elles (voir Kilani 1994). Mais on ne saurait sarrter l. Comme le soulignait avec humour Cornelius Castoriadis (1992 : 228),  L'ethnologue qui a tellement bien assimil la vue du monde des Bororos qu'il ne peut plus le voir qu' leur faon, n'est plus un ethnologue, c'est un Bororo - et les Bororos ne sont pas des ethnologues. Sa raison d'tre n'est pas de s'assimiler aux Bororos, mais d'expliquer aux Parisiens, aux Londoniens, aux New Yorkais de 1965 cette autre humanit que reprsentent les Bororos. Et cela, il ne peut le faire que dans le langage, au sens plus profond du terme, dans le systme catgorial des Parisiens, Londoniens, etc. Or, ces langages ne sont pas des codes quivalents - prcisment parce que dans leur structuration, les significations imaginaires jouent un rle central.  Lanthropologue joue donc dune part le rle de traducteur. Cest un  passeur entre les mondes  comme le rappelait trs propos le titre du Liber Amicorum de Michel Alliot, lun des pres fondateurs de lanthropologie du Droit franaise (voir Le Roy . & J. 2000). Mais ce nest pas tout. Lanthropologue du Droit essaye aussi dans le cadre des sciences sociales de donner des explications gnrales sur la mise en forme des socits et de leur reproduction. Il tente de rvler les ralits caches en dessous des apparences, les  lois  sous-tendant les lois pour faire rfrence la juristique dHenri Lvy-Bruhl[12] (1955 : 33 ss). Il vise rendre plus intelligible les jeux et enjeux de la juridicit qui ne sont que trs partiellement conscients aux acteurs eux-mmes. Comme le soulignait Gaston Bachelard (1970 : 38),  Il ny a de science que de ce qui est cach .[13]. Mais si les sciences sociales ont une vise de scientificit qui ne leur permet pas de sarrter aux points de vue internes, aux opinions (voir Bachelard 1980 : 14 ss), mais les oblige dvoiler ce qui se cache derrire elles, elles ne peuvent cependant pas, et ceci est dautant plus vrai pour les approches anthropologiques, les rduire de simples  objets dՎtude . Les acteurs avec lesquels nous travaillons sont aussi, et mme avant tout, sujets de dialogue et partenaires dans une construction de savoir partag. Si le dialogue dvoile leurs impenss, leurs visions du monde, il en fait de mme, par effet de miroir, en ce qui concerne nos propres prsupposs. Dans une dmarche diatopique et dialogale, dialoguer implique de se situer les uns par rapport aux autres pour pouvoir partager et senrichir mutuellement. Do la ncessit de commencer par expliciter le topos du chercheur afin que le lecteur puisse, sil le souhaite, entrer en dialogue avec ses exposs et aie les clefs pour pouvoir les aborder dans une optique de partage et de complmentarit ses propres dmarches forcment situes diffremment.

 

Notre point de vue clarifi, il sagira ensuite de dcouvrir un certain nombre de  terrains  qui seront autant doccasions pour jeter une nouvelle lumire sur les questionnements relatifs lorganisation du vivre-ensemble. Ces chapitres o le dcentrement culturel sera au rendez-vous ont t crits au fil des dernires annes avec le souci de permettre de dcentrer et de recentrer des analyses plus occidentales en thorie et en philosophie du droit. Comme le notait dj Jean-Jacques Rousseau, fondateur pour Claude-Lvi Strauss (1995 : 413)  de lanthropologie, dans une citation souvent reprise par les anthropologues  Quand on veut tudier les hommes, il faut regarder prt de soi ; mais pour tudier lhomme, il faut apprendre porter sa vue au loin ; il faut dabord observer les diffrences pour dcouvrir les proprits.  Mais comment faire partager en quelques lignes les atmosphres de ces mondes diffrents ? Comment y plonger le lecteur juriste ou thoricien du Droit qui ne les connat pas forcment par exprience personnelle. Comment susciter en lui lexprience de laltrit avec lՎmerveillement, mais aussi la dstabilisation quelle comporte[14] ? Les deux chapitres sur une approche africaine du Droit et sur des approches amrindiennes et tibtaines du Droit font le pari quaccorder une large place au rcit, si ce nest certes pas une panace peut nanmoins jouer un rle utile de catalyseur. Franois Ost (2004 : 19) rappelait rcemment quՈ lencontre dune mythologie juridique rationaliste, et de ce que pourrait faire croire la  philosophie spontane des juristes ,  ex fabula ius oritur cest du rcit que sort le droit [15]. dfaut de pouvoir se rendre sur place soi-mme, cest trs certainement travers la narration que lon parvient le mieux pntrer dans des univers qui ne nous sont pas familiers. Le premier texte va jusquՈ rendre un peu flou les limites entre Droit, science et littrature. Il met en uvre une redcouverte des droits originellement africains travers luvre dAmadou Hampath B, le clbre auteur malien qui a contribu faire reconnatre les traditions orales comme patrimoine commun de lhumanit et qui est probablement surtout connu en Occident par son cri dalarme qu en Afrique un vieillard qui meurt cest une bibliothque qui brle . Mais en mme temps ce chapitre est lui-mme crit dans la forme fictive dune lettre Franois Ost, codirecteur de lAcadmie Europenne de thorie du Droit Bruxelles. Deux de ses tudiants qui leur retour en Afrique aprs un dtour culturel par une formation occidentale sinterrogent sur leur propre Droit adressent leurs rflexions leur ancien professeur qui reprsente ici le philosophe / thoricien du droit occidental ouvert desprit et curieux de dcouvrir dautres manires de vivre le Droit. travers ce dialogue, le texte claire une problmatique contemporaine de la thorie du droit europenne, celle de la transformation du champ socio-juridique contemporain  de la pyramide au rseau , tout en faisant partager une vision africaine du Droit. Le chapitre suivant approfondit cette remise en perspective en introduisant limage du cercle dans la rflexion. Ce symbole est central dans les reprsentations du monde des Mohawk, une des nations autochtones vivant en Amrique du Nord et aussi dans celles des tibtains qui larticulent avec une vision plus pyramidale.

 

Mais il ne suffit pas de saisir les enjeux de laltrit et limportance dune dmarche dialogale. On risquerait alors de tomber dans le travers culturaliste qui fige lautre dans une essence suppose. Ainsi, ces deux chapitres plus informs par le ple de laltrit se trouveront enrichis par une analyse de la dynamique des droits de lhomme en Inde qui valorise le ple de la complexit. Si les deux chapitres prcdents auront accentu loriginalit des cultures prsentes, la nouvelle analyse tentera dillustrer le dynamisme des processus dacculturation et les enjeux qui mergent dans les entre-deux complexes de la rencontre entre  traditions  et  modernits . Aprs avoir plutt mis laccent sur des clichs (au sens photographique) qui font ressortir loriginalit de diffrentes manires de penser et de pratiquer le Droit, ce chapitre illustrera une dmarche plus dynamique (voir Le Roy 1999) qui vise donner un aperu de la complexit des processus en tentant de se rapprocher plutt du film, que de la photographie.

 

Ces trois premiers voyages auront progressivement permis au lecteur de changer sa perspective sur la juridicit. Et des ralits qui semblaient familires prendront soudain des formes nouvelles. Le dtour par lautre aura contribu ce que lon  voie autrement  ce qui paraissait si familier. On pourra ainsi aborder de manire renouvele la question des  pratiques alternatives du Droit  en faisant passer ces dernires de la priphrie au centre des rflexions de lorganisation du vivre-ensemble. La possibilit merge ainsi de poser les bases pour une vritable  htrotopie  telle que nous lavons introduite plus haut. Ce chapitre fera ainsi la transition vers une rflexion plus globale sur les restructurations contemporaines des champs socio-politico-juridico-conomiques. Celle-ci prendra la forme dune interrogation sur les enjeux contemporains du Droit, de la gouvernance et du dveloppement durable dans une perspective interculturelle et se situera plutt du ct de la dconstruction des portes dentre qui balisent ce champ de recherche, tels que  la globalisation ,  le dveloppement ,  lՃtat ,  la gouvernance ,  la socit civile  et  la participation . La conclusion envisagera la possibilit dune refondation de nos Droits lՎpoque contemporaine et tentera de dgager quelques voies de recherche plus constructives qui continueront tre approfondies dans des futurs travaux inscrits, linstar de cet ouvrage, dans un projet de recherche plus vaste sur les enjeux des refondations de notre vivre-ensemble dans un monde de plus en plus marqu par lՎmergence du pluralisme et de linterculturalisme[16].

 

 


 

 

Table des Matires

 

 

Introduction

 

Chapitre Premier : Le regard de lanthropologue du Droit

 

  1. La dcouverte de laltrit.  Penser le Droit  de manire dialogale.

2. De laltrit la complexit. Le multijuridisme et le  jeu des lois .

3. Linterculturalit : au-del du  Droit  et des sciences sociales.

 

 

Chapitre 2 : Sur les traces dAmadou Hampat B pour une approche africaine du Droit.

 

  1. Le procs de Tidjani Thiam. Justice impose, justice ngocie
  2. Le phnomne juridique dans le jeu de rseaux hirarchiss et complmentaires - La waald ou association dՉge
  3. La  pyramide tatique , vritable horizon pour un vivre ensemble dans la complmentarit des diffrences ? Ce que nous enseigne lՎcole
  4. Conclusion : ce que la Justice ne devienne pas un  petit Dieu 

 

 

Chapitre 3 : Approches des visions amrindienne et tibtaine du Droit. la dcouverte du cercle

 

  1. la dcouverte du Cercle avec les Haudenosaunee ou Iroquois
  2. Le systme juridique tibtain traditionnel : Entre cercle et pyramide ?
  3. Conclusion : Ouvrons la boucle : quelques pistes du Cercle pour des approches possibles de linterculturalit et de la Paix

 

 

Chapitre 4 : Les droits de lhomme dans la rencontre avec le monde indien

 

Case 1 : Les positionnements mtaphysiques

Case 2 : Les acteurs et leurs statu(t)s

Case 3 : Les ressources

Case 4 : Les conduites

Case 5 : Les logiques

Case 6 : Les chelles spatiales de contextualisation du jeu juridique

Case 7 : Les chelles temporelles ou processus

Case 8 : Les forums

Case 9 : Les ordonnancements sociaux

Case 10 : Les enjeux

Case 11 : Les rgles du jeu

 

 

Chapitre 5 : Des confins au cur du Droit. Repenser les  pratiques alternatives du Droit 

 

1.     Le droit des juristes et le Droit des anthropologues. Fondements pistmologiques pour sengager dans une approche  alternative  du Droit

  1. Le Droit dans le grand jeu de la reproduction de nos socits. Pour une approche complexe et dynamique de  lՎtat de Droit 
  2. Alternatives aux approches modernes du Droit - Le mythe mergent du pluralisme et de linterculturalisme de la ralit

 

 

Chapitre 6 : Repenser la mondialisation : Droit, gouvernance et dveloppement durable en perspective interculturelle

 

  1. La globalisation
  2. Le dveloppement durable
  3. LՃtat entre gouvernement et gouvernance
  4. Socit civile, responsabilit et participation
  5. Conclusion : De la ncessit de repenser le Droit de manire interculturelle pour une globalisation dans le dialogue des cultures.

 

 

Conclusion : Refonder nos Droits dans le dialogue des cultures. LՎmergence de nouvelles responsabilits

 

 

 



[1] Lire cet gard le trs instructif livre de  Le Cour Grandmaison, Coloniser. Exterminer (2005) qui permet de plonger le lecteur contemporain dans latmosphre idologique qui imprgnait les temps de la colonisation.

[2] Voir par exemple Le Roy & Kuyu 1996. Notons que certains problmatiques actuelles au sein mme de la mtropole gagneraient tre claires  travers un regard aiguis par la prise en compte du legs colonial franais et de ses implications contemporaines. Voir dans ce sens par exemple Eberhard, Fernando & Gafsia 2005.

[3] Voir par exemple Campbell 1997a & 1997b.

[4] Tout au long de cet ouvrage, et lexception de citations dauteurs qui ne respectent pas cette convention, lorsque jՎcrirai  Droit  avec un  D  majuscule, cest pour dsigner la juridicit quabordent les anthropologues et dont le  droit  avec  d  minuscule nest quun aspect. Cette distinction sՎclairera  au fil des pages qui vont suivre.

[5] Voir dans ce contexte louvrage collectif dit dbut des annes 1980 par lUNESCO (1981).

[6] Voir aussi Latouche 1989.

[7] Voir par exemple sur cette question Le Roy 2004 & 2006 ou Nandy 1983.

[8] Voir par exemple Appadurai 2001.

[9] Voir aussi les analyses croissantes en termes d  Empire  (voir par exemple Nar 2003 ou le numro spcial sur  Empire or Cosmopolis  de la revue Globalizations (Volume 2, Number 1, May 2005).

[10] La notion de juridicit est centrale dans les dmarches de lanthropologie du Droit telle que pratique au Laboratoire danthropologie juridique de Paris et dans la ligne de laquelle sinscrit le prsent ouvrage. Voir Le Roy 2006a.

[11] Ce positionnement fait cho au positionnement critique du thoricien du droit tel quentrevu par Ost & van de Kerchove 1987 : 27 ss.

[12] Pour Henri Lvy-Bruhl (1955 :  40), la juristique est  lՎtude des faits juridiques  considrs en eux-mmes, et sans proccupation pratique . Nanmoins cette science ne saurait tre  pure  linstar de la Reine Rechtslehre, la thorie pure du droit de Hans Kelsen (1960). Il prcise que  La mthode de la science du droit sera la fois juridique, historique, comparative et sociologique.  (p 41). Voir aussi Alliot 1983 & Le Roy 1990a.

[13] Selon une distinction emprunte Kenneth Pike (1967 cit dans dHertefelt 1991 : 7-10) on peut ainsi dire que lanthropologue ne peut sarrter au point de vue  mique , interne, mais doit le croiser avec le point de vue extrieur du chercheur, ou point de vue  tique .

[14] Et qui est si ncessaire dans lentreprise de dconstruction / reconstruction de nos Droits lՎpoque contemporaine !

[15] Il est intressant de mettre cette assertion en perspective par les travaux en smiotique juridique. Voir notamment Jackson 1988 & 1995 ; Papke 1991.

[16] Voir pour mettre en perspective cette dynamique Eberhard  2002a, 2002b et 2005a ; Eberhard & Gupta 2005 et le site internet  Droits de lhomme et dialogue interculturel  : http://www.dhdi.org